Chronique : Babylon - LYNCH MOB
- Par Stéphane Leclercq
- Le 01/11/2023
- Dans Chroniques
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Babylon est le huitième album studio de LYNCH MOB et le premier depuis Brotherhood sorti en 2017. George Lynch qui avait indiqué en 2020 ne plus vouloir utiliser le patronyme du band, en raison d’une confusion possible entre "La mafia Lynch" et "La foule qui lynche"... Il a depuis changé d’avis et gardé cette marque de fabrique surtout pour des raisons liées au marketing. Avec celà l’album présente aussi un line-up complètement renouvelé aux côtés du célèbre (ex-DOKKEN) et très prolifique guitariste (THE BANISHEMEND, Lynch/Pilson, Dirty Shirley, KXM pour ne citer que les plus récents...).
Pour ce nouvel opus, on retrouve donc Gabriel Colón au chant (SAVAGE GRACE, FAST TAKER, CULPRIT), Jimmy D'Anda derrière les fûts (ex-BULLETBOYS, ex-George Lynch, et batteur de tournée d’Ozzy et Bon Jovi, entre autres), à la basse Jaron Gulino (TANTRIC, HEAVENS EDGE). Bref, il y a du niveau.
La pochette moyenâgeuse est pour sa part assez aguichante, avec sa tour de Babel qui commence à brûler entourée par un décor à la Jérôme Bosch et Pierre Brueghel l’Ancien (peintres flamands du XVIème siècle). Tout cela est plutôt de bon augure et me fait espérer du contenu bien heavy.
Erase qui ouvre le bal métallique est un long morceau assez intéressant, sur lequel d’emblée je suis frappé par la ressemblance de timbre vocal entre Gabriel Colón et Zakk Wylde (BLACK LABEL SOCIETY, ex-Ozzy Osbourne, ex-PRIDE & GLORY). Ça enchaîne avec le single bien calibré Time After Time, dont l’intro et le riff de base ne peuvent m’empêcher de penser à du Van Halen tout en restant simple et efficace, grâce aux accents Blues-Rock et un passage encore bien planant sur le solo de guitare.
Caugt-up le second single joue dans le registre du hard-rock mélodique plutôt classique, suivi par I’m Ready qui à mon avis est juste un filler sans grand intérêt, toutefois avec un refrain assez accrocheur. How You Fall, qui le suit, est beaucoup plus rapide et vengeur avec une belle rythmique de batterie accompagnée par la montée en puissance du chant, le tout sur des riffs bien plus heavy et un long solo enflammé, ainsi que des chœurs (très) bien placés. Sans aucun doute un des meilleurs titres de l’album.
Let It Go est un hard-blues bouillonnant et graisseux ayant une sonorité proche de celle des Guns. Million Miles Away une balade avec une intro planante, qui nous révèle encore les qualités vocales la voix de Gabriel Colón, sans parler du solo mélodique et déchiré du maître George Lynch. Fire Master revient sur du hard-rock bluesy très efficace, cette fois aux accents Sabbathiens (période Dio). Un final autre qu’une simple baisse du volume à la fin aurait été souhaitable car le titre est bon. The Synner vient ensuite nous délivrer du Heavy-Metal bien rageur et on se fait plutôt plaisir avec ce long solo de guitare mélodique et de belles montées dans l’aigu en chant. À en s’hérisser les capillaires, vous dis-je.
Lynch Mob - "Time After Time" - Official Music Video
Babylon qui vient clore le bal est un long morceau de plus de huit minutes, lyrique et majestueux, sur lequel George Lynch et son groupe nous donnent le meilleur, avec plusieurs solos de guitare de qui font carrément vibrer (notamment le dernier, une tuerie) et un chant de plus en plus apocalyptique !
Cet album punchy comprend des compos vraiment intéressantes telles qu’How You Fall, Erase, The Synner, et Last But Not Least le morceau titre Babylon, mais aussi d’autres titres plus destinés aux radios Rock US (Caugt-up, I’m Ready, ...). On aime les beaux climats saturés de guitare, les solos de très haute volée et toute la technique de George Lynch. Tout autant le chant de Gabriel Colón (quelque part entre Axl Rose et Zakk Wylde), qui visiblement n’est pas sur cet album pour faire de la figuration, bien loin de là. Par contre on aime moins les strates sonores et les tonnes de réverb rajoutées en production, au détriment d’un son qui plus incisif et mordant aurait permis une meilleure cohérence de l’ensemble. Enfin, un ordre des morceaux qui m’apparaît discutable, car beaucoup du meilleur de cet album éclectique s’y trouve au milieu et à la fin.
Pour ceux qui voudraient connaitre une facette plus heavy de ce guitariste ultra talentueux et prolifique, je recommanderais d’accorder une écoute attentive à KXM (K pour KORN, X pour KING'S X, et M pour LYNCH MOB).
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