ADX : Entretien avec le chanteur Philippe "Phil" Grelaud
- Par Romain Dos Anjos
- Le 26/12/2021
- Dans Interviews
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La France a aussi son lot de groupe de metal ayant plusieurs décennies de carrière, toujours présent depuis toutes ces années ou de retour après une longue absence. ADX fait partie de ces formations toujours vivantes et cette dernière a ressorti un vieil album du placard, remis au goût du jour et en version française, Weird Visions devenu Étranges Visions. Et c’est le chanteur Philippe Grelaud dit Phil qui nous en parle aujourd’hui.
WTH : ADX était le troisième groupe qu’on a eu en interview depuis la création de WTH, ça fait donc déjà 5 ans et il a dû s'en passer des choses pour le groupe. Peux-tu me raconter comment vous avez vécu ces cinq années ?
Phil : Sur les cinq dernières années, on a pas mal composé, on a sorti deux albums, trois avec Étranges Visions, on a quand même fait pas mal de concert bien que ça se soit arrêté il y a plus d’un et demi à cause de ce qu’on sait, les activités du groupe ont suivie leur cours mais sans les concerts.
WTH : Vous êtes remonté sur scène le 11 septembre dernier à côté de Perpignan. C’était votre première scène “post-covid” ?
Phil : Voilà c’est ça, c’était à côté d’Argelès-sur-Mer.
WTH : Qu’est-ce que ça vous a fait de retrouver l’ambiance d’un live ?
Phil : Ça nous a fait super plaisir de retrouver le public, de bouger, rien que le fait de jouer c’est déjà quelque chose. On était un peu embêté parce qu’on a joué à quatre au lieu de cinq parce que Neo vient d’être papa donc on l’a laissé chouillé sa petite. Mais ça s’est quand même bien passé, on a modulé les morceaux pour que ça passe avec Nico qui a fait un bon boulot, on était très content.
WTH : L’actualité du groupe aujourd’hui, c’est votre nouvel album Étranges visions, une version française réenregistrée de l’album Wreid Vision de 1991, il y a donc 30 ans. C’était en projet depuis longtemps ?
Phil : C’était justement en projet depuis 30 ans car dès le départ on devait faire les deux versions, française et anglaise, à l’époque. Mais il n’a pas été possible de faire cette version française, d’ailleurs on l’a regretté. Et puis là l’occasion s’est présentée car on voulait de l’actualité. On a retravaillé les morceaux pendant plus d’un an et puis on a été en studio pour pondre le bébé comme on dit.
WTH : Pour le financer, vous aviez lancé une campagne Ulule. L’objectif 12 666€ qui a été dépassé. J’imagine votre joie de ce succès !
Phil : Ah bah oui ça fait très plaisir que les gens s’impliquent et c’est un pur bonheur que les gens s’intéressent à ça.
WTH : Qu’est-ce qui avait motivé cette volonté de faire une version française, déjà à l’époque ? Je suppose que la raison est la même aujourd’hui.
Phil : Oui toujours. La raison c’est parce que ça manquait surtout que c’était quelque chose de prévu depuis très longtemps, là on avait l’occasion de le faire et avec l’évolution du groupe, de la technologie des matos, on a pu tout remanier avec un son plus moderne, un truc plus rentre-dedans, une vraie refonte de A à Z. On n’a pas non plus rajouté des choses, on a juste refait l’album au complet.
WTH : Seulement quelques titres de chansons sont traduits mot pour mot, pour le reste les titres sont différents ce qui suppose une partielle, voire totale réécriture.
Phil : Oui il y a eu une réécriture parce qu’en reprenant les paroles de l’époque, il y avait des trucs qui ne correspondaient pas trop. On a gardé le même thème mais on a tout réécrit.
Sacrifié pour la cause - ADX
WTH : C’était une difficulté ?
Phil : Non parce que les thèmes étaient déjà acquis. Après c’était un travail de pure réadaptation, de caser avec la musique le mieux possible, c’est un travail qu’on fait avec tout les deux avec Dog, Je pense que les résultats sont positifs.
WTH : Vous avez réenregistré cet album chez Francis Caste au studio Sainte-Marthe. Il est partout !
(Rires).
Phil : Tu m’étonnes !
WTH : Comment ça s’est passé avec lui ?
Phil : C’est notre troisième album qu’on enregistre avec lui. C’est quelqu’un de très compétant qui connaît très bien son métier, qui est ouvert à tous les styles de musique. Nous on ne voulait pas de quelqu’un qui fait que du metal, on voulait quelqu’un qui a un peu les oreilles ouvertes à droite à gauche pour trouver des sonorités qui apportent des choses différentes alors que quelqu’un qui fait que du metal va travailler que sur ça et nous on ne voulait pas. Surtout que lui il fait un son metal qui me plaît à la base, il a de très bonne idée, et en plus c’est quelqu’un qu’on connait très bien donc, qui a plein d’humour, qui est charmant comme tout, qui sait bien sûr être sérieux dans le travail donc voilà c’est un très bon contact et on passe de bonnes journées avec lui.
WTH : En dehors du son, quelles sont les autres différences entre la version d’il y a 30 ans et celle d’aujourd’hui selon toi ?
Phil : En dehors du son, il y a les rythmiques qui changent, tout en gardant les bases, les solos bien que tu aies quand même des extraits de solos qui restent parce que c’est des phrasées qui sont typiques mais ils ont quand même été refaits avec la patte des gratteux actuels. Il y a aussi eu des modifications de tempos, une batterie un peu plus vivace, un chant réadapté pour que ce soit plus mélodique avec la musique. Donc voilà on a tout refait avec une base existante.
WTH : Vous sentez que 30 ans séparent les deux versions ?
Phil : Pas tellement en fait, en tout cas pour nous. Les compos ne sont pas démodées. Quelqu’un de novice pourrait penser que ça a été composé hier mais nous on est confiant. Ça prouve qu’à l’époque, on n’avait pas trop mal travaillé et le résultat est plus que plaisant. Avec le chant en français et les modifications qu’il y a eu, même nous, on a l’impression d’avoir fait un album qui n’existait pas avant.
WTH : L’artwork a entièrement été redessiné tout en gardant le sujet de base, cette main qui tient un jeu de carte et quelques rajouts sur le fond. À qui avez-vous fait appel ?
Phil : C’est Stan Decker et c’est la quatrième fois qu’on travaille avec lui. On lui a dit qu’on voulait garder le même visuel parce qu’on voulait que les fans se retrouvent quand même un peu dans le côté Weird Vision, garder le symbolique et lui il a mis sa patte dessus, avec les différentes cartes, les décors et les couleurs. Mais on travaille ensemble, il propose ses idées, on propose les nôtres, c’est vraiment un échange tu vois, il n’est pas dans son coin en train de griffonner.
WTH : J’imagine donc votre impatience de défendre cette nouvelle version scène.
Phil : Ah bah c’est clair et on a déjà cinq dates de prévues en 2022 et d’autres qui sont encore en pour-parler. Mais l’année 2022 s’annoncent déjà bien pour nous.
WTH : Comment trouves-tu la scène metal française actuelle ?
Phil : Il y a des choses qui sont en train de sortir et qui ne sont pas déplaisantes du tout. Mais bon, avec le covid ça s’est un peu arrêté et puis nous on s’est consacré avec nos projets à nous, bien qu’on ait écouté des choses à droite et à gauche mais là je ne peux pas te dire que j’ai flashé sur quelque chose, il faudrait que je me pose pour écouter des choses plus intensément mais pour l’instant je t’avouerai que je n’ai pas trop eu le temps mais je pense qu’il y a des choses intéressantes.
WTH : Pour conclure, d’habitude je demande un message pour les lecteurs, mais là on va changer un peu les habitudes, le message sera pour les contributeurs de cet album, c’est à toi !
Phil : On remercie du fond du cœur tout ceux qui ont participé à cet album, merci pour votre implication et cet album vous appartient tout aussi bien qu’à nous.
WTH : Et j’ai hâte de vous revoir en concert car je vous ai vu au MusikÖ_Eye Fest à Crosne en 2017, un super concert.
Phil : Ah oui ! Bah merci à toi, on se retrouve au prochain concert !
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