Blazing War Machine : un renouveau pour le Metal Extrême
- Par Romain Dos Anjos
- Le 17/02/2017
- Dans Interviews
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BLAZING WAR MACHINE, projet de cœur de Franky Costanza, ex-Dagoba, fait souffler un vent de renouveau pour le Metal Extrême français. Associant plusieurs codes, autant musicaux qu'esthéthiques, cette formation marque par son originalité et sa convivialité. Nous avons été reçu par Franky (batterie) et Phil (clavier) lors de leur dernier passage à Paris pour nous parler de leur groupe, de leur stratégie pour diffuser leurs titres, et l'occasion de dresser le portrait de Franky depuis ses débuts.
WTH : Alors comment vas-tu Franky ?
Franky : Tout va bien. Très content d'être à Paris pour la première fois avec Blazing War Machine. Très heureux!
WTH : Peux-tu nous présenter un peu de Blazing War Machine ?
Franky : Alors Blazing War Machine c'est un groupe qui a à peu près 10 ans maintenant. C'est un projet qu'on a monté ensemble avec le claviériste Phil, mon plus vieil ami d'enfance. On souhaitait au départ mêler les influences Metal moderne, je vais dire typé Dagoba, Fear Factory, aussi du Metal indus' tels que Rammstein, Static X, avec le côté épique et symphonique du Metal extrême symphonique, du Black sympho' qui pourrait ressembler à des groupes comme Dimmu Borgir, Cradle Of Filth. Et mélanger ces deux influences-là, la puissance du Metal moderne avec le côté majestueux et épique du Black sympho'.
WTH : Et comment le groupe s'est-il formé ?
Franky : Et bien le groupe à commencer comme ça, batterie/clavier. Très vite Izakar, qui jouait dans Dagoba à l'époque, a intégré le projet. Et ensuite, après différents line-ups, on a trouvé vraiment une formation stable il y a à peu près 4-5 ans. Et dernièrement, Irina est arrivée au chant il y a à peu près 2-3 ans donc actuellement nous sommes 6.
WTH : Le fait de passé d'un chanteur à une chanteuse a-t-il donné au groupe une vision différente ?
Franky : Oui quand-même. Au départ ce n'était pas vraiment voulu d'avoir une chanteuse. Quand on s'est séparé de notre précédent chanteur Typhus, on a commencé à poser des annonces et on n'était pas vraiment partant pour une chanteuse en particulier. Et c'est vrai que quand on a rencontré Irina vraiment à l'audition elle nous a bluffé et on s'est dit bah let's go pour une chanteuse.
WTH : Et comment s'est passé cette rencontre ?
Franky : En fait c'est un ami sur Marseille qui nous a dit qu'il y avait une chanteuse russe qui vient d'habiter en France depuis peu. Elle cherche à growler dans un groupe de Metal "agressif" et elle serait chaude pour faire l'audition. Et voilà ça s'est passé comme ça, c'était vraiment un coup de chance qu'une chanteuse russe venait habiter sur Marseille et qui cherchait un groupe. Pour ainsi dire, c'est vraiment le bouche-à-oreille marseillais qui a travaillé.
WTH : Es-ce qu'un nouvel album est en préparation ?
Franky : En fait, depuis environ 2 ans, on a changé un peu de stratégie. On essaye de sortir de nouveaux singles tous les trimestres, pour avoir de l'actualité, pour les illustrer par des clips vidéos à chaque fois. Et d'avoir de l'actualité sur les réseaux sociaux et travailler chaque chanson de la même façon. Quand tu sors un album, souvent, tu vas mettre l'accent sur deux titres niveau promo. Là on essaye vraiment de travailler chaque titre de la même façon avec une vidéo à chaque fois. C'est une stratégie qui porte ses fruits car on a de plus en plus de concerts, de plus en plus de chroniques, d'interviews, et donc on avance comme ça. Je voudrais rajouter que là, on en est à notre cinquième single et on va réunir ces cinq premiers singles sous forme d'un EP à la sortie du cinquième. Et je pense que début 2017 on sortira ce EP qui réunira les cinq singles : Polarity, Nature of War, Guided, Liquid of Chaos et le dernier Charming Face of Destruction.
WTH : Parlons un peu de toi Franky. Peux-tu nous retracer rapidement ta carrière du début à aujourd'hui ?
Franky : Alors j'ai commencé la batterie à 13 ans avec des groupes comme Scorpions, AC/DC, Motley Crüe, Guns N'Roses. Je suis vraiment un gros gros fan de Hard Rock. Cela restera vraiment mon style de cœur, avec de belles chansons, des hymnes Hard Rock/Heavy Metal. Voilà c'est vraiment un style qui restera gravé dans mon âme de musicien. Et ensuite, de magazine en magazine, de concerts en concerts, avec les copains à se passer des CD et des cassettes, on découvre des groupes un peu plus durs comme Metallica, Kreator, Morbid Angel et donc j'intéresse aussi au Metal un petit peu plus péchu de façon très progressive, Pantera, Slayer. Une peu de Death Metal comme Death, Pestilence. Et le Black Metal, le Black Atmosphérique avec Guts Of Darkness, une super compil' qui fait un peu une révélation pour ma culture musicale, où je découvre l'intégration de claviers et de chœurs. Je me régale vraiment avec cette dimension supplémentaire. Par exemple les débuts de la discographie de Cradle of Filth me manquent beaucoup et aussi des groupes comme Crematory, Theatre of Tragedy qui donne une dimension supplémentaire au côté Metal Extreme. L'esthétique aussi, le maquillage, le côté gothique me plait beaucoup. Et à partir de là, on commence vraiment à s'intéresser à tous ces groupes, Dimmu Borgir, Bal-Sagoth. Et on finit par monter un groupe qui s'appelle Lord of Desire, on devait avoir 15-16 ans, avec Phil déjà. Il avait un groupe de Black Sympho' sur Marseille qui s'appelait Unhealthy Dreams. Moi j'avais déjà Dagoba. Et on commence à composer des titres de ce style là, qui mélange Heavy, Black Sympho'.
WTH : Et qu'es-ce qui t'as poussé à faire ce métier ?
Franky : En fait je suis vraiment tombé amoureux du Hard Rock en tant que fan. Après j'ai trinqué mes parents pour m'acheter une batterie quand j'ai vu le batteur Tommy Lee dans le clip Home Sweet Home de Motley Crüe et là vraiment je me suis dit waouh j'aimerai bien être batteur. C'était vraiment un déclic.
WTH : Pour en revenir à Blazing War Machine, au niveau de l'esthétique, ça serait quoi pour toi ? Zombard ? Post-apocalypse avec un peu steampunk derrière ?
Franky : Voilà post-apocalypse, je dirais ça exactement et oui un petit peu de streampunk. On mélange plusieurs codes esthétiques, mais je dirais oui post-apocalypse, streampunk, le côté guerrier militaire aussi. Il y a plusieurs thèmes qui pourraient correspondre à Blazing.
Phil : On se détache quand même de plus en plus du Black Metal. C'est vrai qu'au début on était cataloguer Black Metal mais là maintenant on est plus dans le Metal Extrème je dirais. C'est un peu différent.
Franky : Le maquillage blafard blanc, on commence à s'en écarter de plus en plus.
WTH : Franky, as-tu d'autres projets en tête ?
Franky : Pour l'instant non, c'est vraiment Blazing War Machine à 100%. Je veux dire sur scène, en répétitions et enregistrements. C'est vraiment mon projet de cœur, le groupe que j'ai vraiment envie de pousser le plus possible. Ensuite en tant que batteur de session, je fais des enregistrements pour des groupes qui travaillent à la boite à rythme et qui veulent un batteur sur le CD. Je donne pas mal de cours de batterie aussi. Donc je reste ouvert à toutes propositions, j'en ai d'ailleurs pas mal reçu ces derniers temps de groupes plus ou moins gros. Mais je me régale tellement avec Blazing, autant musicalement qu'humainement, c'est vraiment un esprit d'équipe, on se régale vraiment de tous les instants, du départ le matin à 6h, sur les aires d'autoroutes, les pauses café, et ça c'est vraiment ce qui compte le plus pour moi. Donc je vais privilégier ça, et surtout je vais écouter mon cœur, plutôt que des projets mieux payés mais qui ne me correspondent moins. Après bien sûr, si j'ai un gros coup de cœur, une belle proposition, je reste ouvert. Mais là, aujourd'hui, c'est Blazing à 800%.
WTH : À noter que tu as fait partie de cinq groupes presque en même temps.
Franky : C'est vrai.
WTH : Et justement, on en vient à la question : as-tu éprouvé des difficultés à jongler entre plusieurs projets ?
Franky : Je t'avoue que oui. La période fin de Dagoba et Blazing qui commençait à booster, ça a été compliqué niveau timing. Malheureusement, j'ai été obligé de mettre Blazing un petit peu entre parenthèse ce qui me faisait beaucoup de peine. Et du coup je me sens bien libéré maintenant. Je ne vais pas chanter la Reine de Neiges mais... (rires) Mais maintenant on peut accepter toutes les propositions de concerts.
Phil : Oui c'est vrai que ça nous a laissé le champs libre pour Blazing ce qui fait que ça a débloqué plusieurs concerts.
Franky : Donc on est très content de cette situation.
WTH : Qu'es-ce que ça vous fait de passer du Triel Open Air où vous vous êtes produit en 2014, qui est quand même un important festival, à une petite salle comme ça ? Phil ?
Phil : Disons qu'on n'a pas vraiment l'habitude des grandes scènes en plein air. On se sent plus à l'aise finalement dans une petite salle où ça va être le chaos total, plutôt qu'en plein air où on n'aura pas nos repères. En tous cas moi personnellement je me sens plus à l'aise dans une petite salle comme ça.
WTH : Vous aimez vraiment cette ambiance underground.
Franky : Oui voilà, je vais rejoindre Philippe. On aime ce côté convivial, chaleureux et l'interaction avec le public. Des petites salles qui se transforment en chaudron très rapidement, perso j'adore même si le son n'est peut-être pas parfait. Il y a ce côté underground, ce côté catacombe qui moi me plaît beaucoup et qui correspond au style du groupe. Ce côté club un peu privé, au deuxième sous-sol, j'adore.
WTH : Effectivement, il y a toujours ce côté convivial aussi pour les fans.
Franky : Exactement, c'est pour ça que là ce soir on est seul. On est ultra dispo pour rencontrer les gens. Je n'aime pas trop le terme fan. Les gens qui aiment bien notre musique, pour discuter avec eux, savoir quel titre ils préfèrent, faire des photos. Et ça c'est vraiment ce qui nous plait le plus, être dispo pour les gens qui nous aiment bien, qui viennent nous voir que ce soit dans de petites salles ou des grosses. Et ça vraiment c'est ce qui nous tient à cœur. Donc sincèrement, on est aussi content d'être ici, que d'être au Hellfest.
WTH : Là vous avez déjà pas mal de dates françaises. Vous pensez vous étendre à des dates étrangères ?
Franky : Oui, on a eu une date en Belgique. Il n'y a pas si longtemps, on était dans un festival en Suisse. On commence à avoir des propositions en Italie, Espagne, au Japon, Allemagne aussi. Donc on va étudier toutes les propositions et on est plus que partant pour tout. C'est ne pas notre objectif de ne rester qu'en France, on aimerait vraiment jouer à l'étranger aussi.
WTH : Es-ce qu'un passage au Hellfest est possible pour vous ?
Franky : On y a déjà joué au tout début du groupe en 2008, grâce au Tremplin Sin Session qu'on a remporté. On y avait déjà joué, c'était vraiment un souvenir inoubliable pour nous. Et donc on va faire le maximum pour essayer de séduire la programmation et qui sait... on verra bien. Mais c'est sur qu'on va postuler quand même.
WTH : Franky, au niveau de tes stages de batteries, penses-tu en proposer dans d'autres villes ?
Franky : Oui. Je commence à avoir des propositions dans des villes comme Lyon, Paris, Nantes, les grosses villes françaises. Ce que je compte faire, c'est de monter avec ma batterie et la poser sur ce qu'on appelle un "drum camp" dans un local de répèt' et y camper pendant trois ou quatre jours pour vraiment pouvoir toucher plusieurs batteurs dans telles ou telles villes. Donc ça je pense le faire en 2017. Mais par contre, toute l'année, j'accueille du monde sur Marseille.
WTH : Quels conseils donnerais-tu à de futurs batteurs ?
Franky : Alors je dirais bien sûr de jouer avec son cœur, plus qu'avec des méthodes de batterie académique, de jouer sur les disques références de ces jeunes batteurs, essayer de reproduire du mieux possible ce qu'ils entendent. Travailler en dehors des répétitions parce qu'on se rend compte que travailler en répétition avec un groupe c'est travailler les structures de la chanson d'un groupe mais la rigueur de la batterie Metal demande quand même un travail entre les répétitions, si possible au métronome parce qu'il y a la double à travailler, la frappe, la vitesse, les blasts bits, des trucs qu'on ne peut pas travailler au risque "d'emmerder" les autres musiciens, c'est prise de tête et ça vient pas tout seul. Donc on ne peut pas dire à quelqu'un qui débute, va faire un blast à 240, même à 190 BPM (battement par minute), ça ne vient pas tout seul. Le travail à la double c'est vraiment beaucoup d'heures à passer. Donc voilà, essayez de travailler entre les répétitions, et toujours en se faisant plaisir. Il ne faut pas que ce soit un travail. On prend le terme "travailler" mais pour moi ça a toujours été une passion du coup je ne compte pas les heures. Mais oui on pourrait dire que c'est quand même un travail pour avancer.
WTH : En 2015, nous avions assité au concert de Scorpions avec Europe à L'AccorHotels Arena et quand on a vu James Kottak joué, on avait vraiment l'impression de te voir à travers lui. Donc es-ce que tu t'es inspiré de son style ?
Franky : En fait j'adore les batteurs américains showmans comme ça. James Kottak, Tommy Lee, tous les batteurs qui font le show, qui frappent fort et qui ont une jolie gestuelle, qui ne sont pas juste la cinquième roue du carrosse juste là pour battre le rythme. Donc oui, des batteurs comme James Kottak de Scorpions, ex-Scorpions maintenant vu que c'est Mikkey Dee de Motörhead, bien sûr j'adore. Je ne les ai pas vu sur cette tournée-là, mais sur la tournée précédente et c'était encore lui à la batterie et j'avais vraiment adorer le show.
WTH : Et nous avions entendu dire que quand tu es en live, sur scène, tu as un métronome pour te caler sur le rythme et si tu ne l'as pas, tu risques d'aller trop vite, c'est exact ?
Franky : Oui, on en discutait justement, Phil le claviériste a aussi le clic pour pas mal de raisons. Déjà pour ressortir tous les effets qu'on a sur CD, il y a pas mal de samples, de voix de femmes, de chœurs et donc on ne peut pas tout jouer avec des guitares, des basses, des claviers. Et pour que ces samples se déclenchent au bon moment, on a ce métronome-là. Et des fois, le clavier démarre seul, donc plutôt que faire des décomptes à la batterie, ce qu'on n'aime pas trop, on est deux à avoir le clic. C'est un travail qui demande un petit peu de temps au départ mais après on se sent bien confortable. Les titres sont joués à la même vitesse que sur CD, et c'est vrai que c'est un peu un "garde-fou" puisque avec l'adrénaline je serais tenté d'accélérer du coup ça me permet de garder la vitesse qui convient bien à la chanson.
WTH : Pour finir, avez-vous un message à passer aux gens qui vous suivent ?
Franky : On les invite à découvrir ou redécouvrir tous nos titres précédents, parce qu'avec la stratégie de sortir un single tous les trois mois dont l'originalité c'est de mettre ça quasiment gratuit, du moins à prix libre. Gratuit sur YouTube puisque tous les clips sortent sur YouTube. Mais la personne qui veut avoir le ficher en haute qualité, wave, mp3. Le fichier HD pour le regarder sans connexion internet, super grand écran avec home cinema, on met ça à prix libre et sans intermédiaire donc ça soutient le groupe financièrement, et ça permet d'avoir toute la discographie du groupe pour presque rien. Beaucoup de personnes ne sont pas au courant de cette stratégie-là, ils nous demandent quand es-ce qu'on sort un second album. Et il y a des singles qui ne sont pas encore forcément écoutés et qu'ils peuvent redécouvrir tout le temps sur des plate-formes de téléchargement légal, pas la peine d'aller chercher sur des torrents. On met ça à prix libre en haute qualité.
Avec la participation de Nana Skellington.
WHAT THE HELL remercie Franky et Phil de nous avoir reçu et remerciement à Elodie Briffard de Ellie Promotion de nous avoir permis de réaliser cette interview.
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