BRAINSTORM : entretien avec le chanteur Andy B. Franck
- Par Romain Dos Anjos
- Le 15/10/2018
- Dans Interviews
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Andy B. Franck, chanteur de BRAINSTORM, nous a reçu il y a quelques jours afin de parler, entre autres, du nouvel album Ravenous Minds sorti le mois dernier, des thèmes abordés et ce ce qui a fait qu'il s'agit d'un aboutissement de tout ce que le groupe désirait de faire dans un album.
Interview menée par Johnny
Traduction : Tilu
WTH : Brainstorm existe depuis 1989 mais tu as intégré le groupe en 1999. Comment as-tu eu cette opportunité ?
Andy : J’ai rencontré Torsten, le guitariste, quelques années auparavant. J’étais avec mon propre groupe et il me semble que c’est un ami commun qui m’a dit qu’ils recherchaient un nouveau chanteur. Je leur ai demandé s’il était possible de passer une audition, d’avoir la chance de pouvoir chanter au moins une fois pour eux. Alors je suis venu et la première chose que je leur ai dit c’était « ok je vais le faire mais je n’abandonnerai pas Symphorce ». Donc forcément au départ ils n’étaient pas très chauds mais on a tout de même essayé avec tout d’abord avec une chanson qui, à mon avis, m’était vraiment destinée. On a en premier lieu fait une première version avec juste la musique, sans les voix. Puis on a fait les voix après dans la salle de répétition. Et là Torsten m’a regardé d’un air de dire « Aaah c’est exactement ce que je voulais pour cette chanson ! » et du coup pour moi c’était bon. On a ensuite joué ensemble durant un festival et c’est comme ça que je suis devenu leur chanteur et porte-parole !
WTH : Avec tes propres mots, comment décrirais-tu votre style de musique ?
Andy : Pour être honnête, je n’ai jamais vraiment pensé à nous mettre dans des cases style heavy metal, power metal. J’ai grandi avec des groupes comme Iron Maiden ou encore Judas Priest. Tiens prenons l’exemple de Judas Priest. C’est un mélange de guitares bien heavy, de bons riffs brutaux complétés par la basse, et une voix plus ou moins agressive et pop mélodique. C’est également ce que l’on retrouve chez Brainstorm. Si vous nous donnez l’étiquette de « power metal », alors considérez que Judas Priest, c’est du power metal *rires*. Mais je pense que tout ce qui caractérise cette musique, ce sont les cris, les sonorités heavy et brutales des guitares et bien entendu une voix mélodique mais agressive à la fois. Et je pense que c’est ce qui fait le metal en général et c’est ce qui définit Brainstorm.
WTH : Quels sont vos influences majeures ?
Andy : Je pense qu’en ce qui me concerne, en matière de chant, je peux aisément citer Bruce Dickinson. C’est la façon dont j’ai toujours voulu chanter. C’est le genre de personne que je respecte le plus. Et en ce qui concerne le groupe, nous avons bien évidemment grandi avec des groupes comme Judas Priest, mais je pense que la chose la plus importante est le fait d’être capable d’entendre que nous avons été influencés par tel ou tel groupe mais que nous y intégrons notre propre marque de fabrique, ce qui fait nous avons notre style bien à nous. Et je pense que ces derniers temps, peu de groupes ont cette capacité à être reconnus grâce à ce petit truc en plus. Je suis persuadé que si vous écoutez plusieurs de nos chansons, c’est un peu comme avec Metallica, il y a quelque chose qui fait que vous serez capable de reconnaître que c’est Brainstorm, pas uniquement grâce à ma voix, mais aussi par le biais de la musique. Pour moi c’est vraiment très important, que vous aimiez ou non, ça compte énormément cette reconnaissance de dire « ah c’est Brainstorm…ou pas ! »
WTH : Côté discographie vous en êtes déjà à 12 albums, dont Midnight Ghost qui va sortir à la fin du mois. Comment se démarque-t-il par rapport aux autres ?
Andy : Ce n’est pas un album concept. Midnight Ghost est juste une combinaison de deux univers qui se complètent à la perfection. C’est notre 12è album. 12 p.m pour Midnight. C’est pour cette raison qu’il y a l’aiguille de l’horloge sur le 12 sur la pochette de l’album. Ghost provient de paroles à propos du fait que quand j’étais gamin, entre 6 et 14 ans, j’étais très effrayé par plus ou moins tout ce qui m’entourait. Et en écoutant certaines musiques pour nos chansons, j’ai commencé à écrire des paroles à propos de ça, à propos de tout ce qui me terrifiait lorsque j’étais enfant. J’ai écrit sur les monstres, les goules, ce qui se trouve sous le lit ou derrière les rideaux etcetera. Torsten m’a demandé « Tu écris à propos de quoi ? ». J’ai répondu que j’écrivais à propos de monstres, goules blablabla. Et il m’a répondu « Donc t’écris plus ou moins à propos de fantômes finalement. ». J’ai répondu oui et il m’a dit « Alors pourquoi ne pas appeler notre album Midnight Ghost ? » et j’ai répondu « ok, ça pourrait tout combiner. Midnight pour 12, - 12è album -, et Ghost, Midnigh Ghost, pour toutes les créatures nocturnes qui se cachent sous votre lit quand vous dormez. Ou du moins, quand vous voulez essayer de dormir ! »
WTH : Tu as d’ailleurs évoqué le fait qu’il est l’aboutissement de tout ce dont vous avez toujours voulu faire.
Andy : Nous avons changé quelque chose dans notre processus d’écriture. Nous ne sommes pas entrés directement en studio après que nous ayons terminé d’écrire nos chansons. Nous les avons écrites puis avons tout vérifié et ensuite nous les avons enregistrées nous-mêmes en salle de répétition. Et après cela, nous avons disparu. Nous nous sommes éloignés les uns des autres, donc j’avais la possibilité de faire plein de choses de mon côté. Après trois ou quatre mois, nous nous sommes retrouvés et avons redécouvert nos chansons avec une écoute plus détachée et nous nous sommes aperçus que cette façon de faire était vraiment amusante. Nous avons pu nous rendre compte par nous-mêmes que nous devions changer quelque chose ici ou faire différemment sur un autre passage, pour finalement aboutir à un résultat absolument parfait. C’est ce moment où on est posé et que l’on se dit « Wow c’est génial, vraiment cool ! ». Et c’est vraiment important car maintenant nous savons qu’il n’y aura rien à l’avenir, quand vous écouterez les chansons, qui pourra vous faire penser « ah tiens ils auraient dû changer ça ou faire autrement ». Oui, c’est exactement ce que nous voulions.
WTH : Peux-tu nous en dire plus sur le processus d’enregistrement de cet album ?
Andy : Il est différent au vu de ce que je viens de dire. Le processus a également changé car nous avons un nouveau producteur. Comme je l’ai dit précédemment, nous avons eu une pause de trois, quatre mois. Et quand nous sommes revenus en studio, nous avons commencé à travailler avec quelqu’un qui est un excellent mixeur, musicien mais également producteur. Il a vraiment travaillé dur pour cet album. Et il n’était pas vraiment satisfait, il nous disait « ok c’est bien, mais vous devez être parfait ». Cela nous a pris un peu de temps mais il a su nous remuer et nous secouer pour qu’au final on atteigne le résultat escompté. Il était vraiment stressant mais c’était dans un sens très positif et c’est très très important car ça rend les choses plus amusantes et finalement, je pense que c’est ce qui ressort lorsqu’on écoute l’album.
WTH : Vous avez mis l’accent sur le titre Ravenous Minds en l’illustrant d’un clip. Pourquoi avoir choisi ce titre ?
Andy : C’est quelque chose que nous avons fait finalement car, en tant que groupe, nous ne savions plus vraiment quoi décider à propos de l’album. Nous nous sommes réunis et nous nous sommes dit « ok et qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire maintenant ? ». Et même la compagnie qui nous a enregistrés n’était pas sûre après avoir écouté l’intégralité de l’album. Ils nous ont dit « Nous pourrions choisir toutes les chansons ». Nous avons répondu « Ok. Hum et ensuite ? ». Alors ensuite nous avons invité entre 15 à 20 de nos fans les plus anciens et nous leur avons demandé de choisir. « Ecoutez l’album en entier et décidez vous-mêmes de l’ordre des chansons, quelle chanson aura un clip en paroles, laquelle aura un vrai clip vidéo et ainsi de suite. Et voici donc le résultat. Je suis bien évidemment vraiment très satisfait de cette situation car je pense que ça a aidé le groupe d’une manière très positive et c’est le choix de Brainstorm de 2018. Ce n’est pas la chanson la plus puissante de l’album mais nous avons également sorti « The Pyre » puis un clip en paroles pour « Revealing the Darkness ». Je pense que ces trois chansons vous donnent un aperçu de tout ce qu’est Brainstorm en 2018. Ce n’est pas juste le clip vidéo, mais aussi le single « The Pyre », et le clip en paroles de « Revealing the Darkness ». Tous ces éléments réunis sont un parfait aperçu pour comprendre de quoi parle l’album. Pour nos fans, c’est cool de voir tout ça en 2018.
WTH : Comment s’est passé le tournage ?
Cool. Au bout milieu de la nuit. C’était au milieu de l’été, il faisait sombre, entre 22h30 et 23h et nous devions patienter dehors en pleine chaleur. Attendre, attendre encore et encore. Nous étions fatigués et là notre réalisateur est arrivé et a dit « ok, il fait sombre, c’est parti » et là de zéro à héros, nous avons dû donner le meilleur de nous-mêmes pour la performance. Si vous avez eu l’occasion de jeter un œil aux vidéos qui illustrent nos deux derniers albums, dedans nous portons des masques et déguisements, mais beaucoup de gens nous ont demandé de faire un clip de nous qui jouons tout simplement sans artifices, une vidéo performance. On leur a donné ce qu’ils voulaient !
WTH : Dans la chanson Jeanne Boulet (1764), vous parlez donc de cette jeune fille qui aurait été la première victime de la bête du Gévaudan. Pourquoi avoir choisi ce thème ?
Andy : Je suis un très grand fan du film « Le Pacte des Loups » par Christophe Gans. Il a fait du très bon boulot. Dès que j’entends cette chanson, je pense à ce film. Quand je l’ai entendu pour la première fois, j’ai directement su qu’il y avait un rapport avec ce qui s’est passé à ce moment-là. Elle était la première victime, et la chose amusante c’est qu’en dehors de la France, c’est une histoire peu connue et c’est assez drôle lorsque pas mal de jeunes journalistes m’appellent et m’envoient des messages après avoir entendu la chanson et fait la recherche sur Google à propos de Jeanne Boulet et qu’ils ont découvert l’histoire sur la bête du Gévaudan et ils me disent « Oh mon dieu j’ai lu l’histoire et j’ai vu le film, quelle histoire merveilleuse ! ». Ils sont vraiment pris par cette histoire et c’est cool. Ils ont découvert l’histoire de la bête du Gévaudan grâce à Jeanne Boulet, j’en suis vraiment content parce que je suis vraiment fan du film, de l’histoire, de tout le mystère et l’horreur qui l’entourent, c’est pour cette simple raison que nous avons choisi ce thème.
WTH : Puisque tu aimes les films d’horreur, est-ce que tu penses écrire d’autres chansons à propos de ce genre de films ?
Andy : On verra ce que l’avenir nous réserve ! *rires* Cette chanson m’est venue simplement en écoutant la guitare et j’ai su à ce moment qu’il devait y avoir de la pluie et du tonnerre en fond et ensuite je me suis dit « oh la pluie, ce tonnerre, et cette guitare !! » et j’avais dans un coin de ma tête cette scène d’ouverture du film et c’est là que je me suis dit « Oh mon dieu ! Pourquoi ne pas écrire à propos de ce film ! » Enfin pas vraiment du film mais surtout de ce qui s’est produit à ce moment-là. En deux minutes c’est impossible d’écrire sur l’histoire tout entière donc j’ai choisi la première victime, Jeanne Boulet, car elle était le début de tout ce qui allait suivre.
WTH : Une tournée européenne avec des dates françaises est-elle en préparation ?
Andy : Oui bien sûr ! Nos dates sont d’ores et déjà prévues. Nous allons nous produire en France, à Paris au Petit Bain en Janvier 2019. Je n’ai pas la date précise en tête mais vous pouvez tout retrouver directement sur notre page Facebook. Il me semble que nous en avons une également à Dijon. Il y aura sûrement encore d’autres dates à venir peut-être vers Avril quelque chose comme ça, c’est encore en discussion. Il nous manque encore l’Angleterre dans notre liste, l’Espagne également. Donc pour cette deuxième session de la tournée, il y aura des dates en Angleterre, quelques dates en France et ensuite de nouveau en Espagne.
WTH : Et enfin as-tu un petit mot pour les fans français ?
Andy : C’est le moment de jeter un œil au Brainstorm de 2018, de vous plonger dedans, de voir qui vous êtes vraiment et de venir nous voir sur scène pendant la tournée, on sera là en Janvier 2019. Nous vous attendons !
Merci à Elodie de Him Media de nous avoir permis de réaliser cette interview.
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