CAGE FIGHT : Entretien avec la chanteuse Rachel Aspe
- Par Romain Dos Anjos
- Le 06/06/2022
- Dans Interviews
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Après s’est fait discrète après la séparation de ETHS, la chanteuse Rachel Aspe est de retour avec CAGE FIGHT, un nouveau projet formé par le guitariste James Monteith (TESSERACT) et le bassiste Jon Reid (BROKEN SHAKRA), qui seront plus tard rejoints par Rachel au chant et Nick Plews (CORPSING, AGHAST) à la batterie. Nous avons eu la chance de rencontrer Rachel pour nous parler du projet et du premier album tout simplement intitulé Cage Fight.
WTH : Pour commencer, peux-tu nous raconter un peu l’évolution de tes projets en tant qu’artiste depuis la fin de ETHS et ce qui t’a amené à rejoindre CAGE FIGHT ?
Rachel : Lorsque j’ai arrêté ETHS, j’avais un autre groupe qui était basé à Glasgow. Mais je ne les ai pas rejoints à ce moment-là, je suis retourné dans le Sud dans ma région natale. J’ai travaillé à distance avec eux et en parallèle j’ai voulu trouver un métier, chose que je ne pouvais pas faire avec ETHS par faute de temps et j’ai donc commencé à apprendre le tatouage. Mais comme le projet de groupe n’avançait pas, je suis monté à Glasgow pour les motiver et finalement ça n’a pas marché du tout, le projet étant mené par quelqu’un qui n’avait pas de bonnes intentions. Je suis quand même resté là-bas car j’avais trouvé un shop de tattoo qui était super bien donc c’était une bonne occasion pour moi. Et j’ai continué à chercher un groupe mais c’était difficile car je ne connaissais personne et par-dessus ça, cette personne-là ne voulait pas que je rencontre d’autres groupes donc j’étais plutôt renfermée et je me suis concentré sur le tattoo. Après, j’ai eu de mauvaises expériences, chaque fois que je cherchais un groupe, je suis tombé sur des guitaristes qui voulait juste avec des relations sexuelles avec moi alors au bout de cinq je crois, j’ai abandonné l’idée.
J’ai quand même fait quelques guests avec des groupes mais rien de plus, mais au bout d’un moment, je n’en pouvais plus, fallait vraiment que je puisse refaire de la musique. Du coup j’ai fait quelques covers, entre-temps le covid est arrivé et le premier confinement s’en est suivi mais j’ai pu revenir en France avant. James et Jon venait de former CAGE FIGHT au départ juste pour s’amuser, le projet n’était pas encore concret mais ils en ont profité pour faire un peu plus de compos. Moi de mon côté j’avais posté une cover de THE BLACK DAHLIA MURDER et j’ai marqué en dessous de la vidéo que je cherchais un groupe. Par chance, TBDM a partagé la cover, et c’est là que des musiciens m’ont contacté dont James Monteith de TESSERACT. On se connaissait déjà car on s’était rencontré il y a 7 ans mais on ne se parlait jamais, on s’était juste ajouté sur les réseaux sociaux. Donc j’ai répondu et il m’a proposé de les rejoindre sur CAGE FIGHT.
WTH : C’est donc comme ça qu’il t’a repéré. Comment s’est passé ton intégration ?
Rachel : Au départ c’était compliqué parce que je ne comprenais rien à leurs accents mais on a quand même fini par se comprendre quand il m’a proposé d’écouter ce qu’ils avaient composé et ça m’a tout de suite plu, c’était exactement ce que je recherchais. Du coup le lendemain j’ai envoyé une démo et ça leur a plu. À ce moment-là j’étais retourné en France donc pendant plusieurs mois on ne s’est pas vu, on a travaillé à distance. Mais il y a eu un feeling direct, même si on ne se connaissait pas.
WTH : Musicalement, on peut dire qu’on sur du Hardcore, du Thrash, du Crossover mais on sent que vous ne vouliez pas vous arrêter qu’à ça car j’ai relevé d’autres sonorités, notamment du metal progressif. J’imagine que James a voulu apporter quelques touches de Tesseract ?
Rachel : Je ne pense pas qu’il a vous expressément ajouté des touches de TESSERACT, ça s’est fait naturellement sans réfléchir. On a juste pleins d’influences, plus de trucs qui nous plaisent et on n’a pas envie de se bloquer. C’est pour ça que je fais du pig squeal, je fais tout ce qui me passe par la tête, et on se fait plaisir.
WTH : Votre premier album éponyme est sorti ce 13 mai. Quelles sont vos méthodes de compositions ?
Rachel : En général, c’est James qui compose, Jon apporte ses idées mais il ne compose pas tout. Par contre, comme c’est un rappeur en plus d’être bassiste donc c’est lui écrit les paroles et franchement c’est une machine à écrire littéralement. Il a des expressions de rappeur, des punchlines, etc. Mais par contre, il écrit par rapport à nos idées à tous. Ensuite il me les envois, je vois si je dois changer 2-3 trucs et en fait ça a dû arriver une ou deux fois que je change un truc parce que, ça paraît bizarre, mais je me retrouve dans tout ce qu’il écrit.
WTH : Justement, étant donné qu’il écrit par rapport aux idées de chaque membre du groupe, quelles sont ces idées, qu’est-ce qui ont inspiré les paroles ?
Rachel : Pendant le confinement, les gars étaient super frustrés mais certes situation a joué dans l’écriture des paroles. On parle d’injustices, du harcèlement en général, que ce soit moral, sexuel, scolaire, etc., on parle des addictions, des problèmes de la société, des problèmes personnels aussi, tout ce qui nous énerve en fait et qu’on a envie de dénoncer.
WTH : Sont présents sur cet album Jeremy Sylverter sur l’intro et Trevor du groupe THE BLACK DAHLIA MURDER, comment se sont faites ces collaborations ? (Contexte : L’interview a été réalisée avant le décès de Trevor Strnad).
Rachel : Pour Jeremy, c’est James et Jon qui voulait travailler avec lui, ils lui ont proposé et il a accepté, ça s’est fait naturellement. Et pour Trevor, c’est moi qui voulais lui proposer ce featuring étant donné que c’est grâce à lui que j’ai pu intégrer CAGE FIGHT donc c’était vraiment pour faire le lien et le remercier tout simplement. Je lui en ai parlé et pareil, très vite il a dit oui.
WTH : Il y a également une reprise de BODY COUNT, Bitch In the Pit. Qu’est-ce qui vous a donné envie de reprendre ce titre ?
Rachel : On est tous fans de BODY COUNT dans le groupe et ce titre me parle énormément parce qu’on m’a tellement craché dessus que je me retrouve dans les paroles. C’est vraiment génial de le jouer en live et dès que je peux, je descends dans le pit et je me donne à fond.
WTH : D’autant plus que c’est un moment fédérateur, ça rassemble les fans autour de toi, c’est une communion avec l’artiste.
Rachel : Tu as tout dit !
WTH : La chanson Respect Ends porte un message fort contre le harcèlement, l’abus, les commentaires inappropriés etc., mais aussi un message de solidarité envers les victimes de ce type de comportement. Donc on peut dire que ça te tenait à cœur ?
Rachel : Oui c’est très important pour moi, surtout par rapport à ces dernières années. Quotidiennement, je reçois des messages que je n’ai pas envie de recevoir, des photos également, et même venant de personnes connues, des gens qui insistent et de par la leur statut, ils pensent qu’ils ont tous les droits et moi je n’ai pas envie de les exposer. Mais par contre, j’avais besoin d’extérioriser ça dans Respect Ends. Mais il y en a qui ne comprenne toujours pas malheureusement.
Cage Fight - Shine Don't Fade
Cage Fight - Respect Ends
WTH : Côté production et enregistrement, comment ça s’est passé ?
Rachel : Du coup James et Jon ont fait les guitares et basse dans son cabanon au fond du jardin !
WTH : Ah ! Ça rappelle une chanson de Cabrel !
(Rires).
Rachel : Il a tout ce qu’il faut en tout cas ! Quant à moi, j’ai enregistré aux Outhouse Studios à Reading. C’est là qu’ils ont fait deux des premiers albums d’ARCHITECTS donc niveau qualité il y a du level. La batterie y a également été enregistrée. Le mix c’est Acle (Alec Kahney), le guitariste de TESSERACT, qui l’a réalisé.
WTH : Côté concert vous assurerez les premières parties de SEPULTURA et CRO-MAGS en Angleterre. Mais pour la France, y a-t-il des dates en préparation ?
Rachel : On espère vraiment pouvoir proposer des dates à la rentrée prochaine. On n’a rien annoncé pour le moment mais on croise les doigts pour ça se fasse, on a vraiment hâte de pouvoir jouer en France et en Europe bien sûr.
WTH : Un petit message pour conclure ?
Rachel : J’ai été agréablement surprise de voir revenir des fans de ETHS qui me soutienne et qui continue de me suivre donc un grand merci à eux, merci d’avoir lu cette interview et d’écouter notre album.
En mémoire de Trevor Strnad (1981 – 2022)
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