CHEMICAL SWEET KID : Entretien avec le chanteur Julien Kidam
- Par Romain Dos Anjos
- Le 03/10/2020
- Dans Interviews
- 0 commentaire
Évoluant sur la scène électro-indus depuis 2008 tout en visant celle du rock/metal, CHEMICAL SWEET KID est un groupe qui nous offre un voyage dans un univers sombre et chaotique à travers sa musique. Le chanteur et compositeur Julien Kidam s'est entretenu avec nous à propos de ce projet qu'il mène depuis 12 ans et surtout le cinquième album Fear Never Dies sorti en 2019.
WTH : Salut Julien, peux-tu nous présenter Chemical Sweet Kid ?
Julien : Chemical Sweet Kid c’est un groupe qui existe depuis 2008. Là on a le cinquième album, Fear Never Dies, qui est sorti en novembre 2019. C’est un projet qui regroupe plusieurs styles de musiques car on est à la croisée de Marilyn Manson, Rob Zombie et Combichrist, donc un univers très sombre, gothique et une petite touche de metal également.
WTH : D’entrée de jeu, quand on écoute un de vos titres pour la première fois, les influences que tu as citées sautent aux oreilles, mais on peut également noter, pour le côté électro, Suicide Commando, Agonoize… Hocico peut-être ?
Julien : Oui et d’ailleurs c’est un groupe avec lequel on a joué plusieurs fois, et on a également jouer avec Rabia Sorda qui est le groupe un peu plus rock/metal d’Erk Aicrag le chanteur d’Hocico. Il faut savoir qu’en 2008, la musique du groupe était plus électro que maintenant avec des influences comme Suicide Commando, voir Hocico… Mais maintenant, on a laissé ces influences un peu derrière nous et on regarde un peu plus vers l’avant avec le rock/metal.
WTH : Sans parler d’étiquettes, comment décrirais-tu la musique de Chemical Sweet Kid ?
Julien : Sans parler d’étiquette et sous nous mettre dans une case, je disais que c’est une musique qui reste dans un univers assez sombre, angoissant, mais qui garde aussi un côté percutant et dynamique.
WTH : Il y a beaucoup de chants rageurs dans vos morceaux, c’est donc une manière pour toi de te défouler ?
Julien : C’est vrai que j’utilise un chand assez poussé mais j’essaye quand même d’alterner pour laisser les gens, et surtout moi, respirer ! (Rires) Sur les refrains c’est toujours un peu plus agressif que sur les couplets. Après c’est une musique qui s’y prête hyper bien donc ce n’est pas forcément une manière de se défouler, j’aurai d’autres choses pour ça. Donc ça s’y prête bien et aussi aux paroles.
WTH : Comment travailles-tu les compositions ?
Julien : Dans 99% des cas, c’est moi qui compose la musique et qui écrit les paroles. Une fois que j’ai franchi cette étape, j’envoi le morceau à notre guitariste, qui apporte sa touche et enregistre la guitare dessus. Ensuite il me renvoi tout ça. En général, on garde toutes les parties qu’il a fait mais parfois il arrive que certaines me plaisent moins ou ressemblaient à d’autres qui étaient déjà faites mais ça reste rare.
WTH : Comment tu l’as évoqué précédemment, vous avez sorti le cinquième album Fear Never Dies en 2019. Quels retours en avez-vous eu ?
Julien : On a eu beaucoup de retours positifs en termes de chroniques mais le vrai retour d’un album c’est surtout en concert et malheureusement tous les concerts ont été reportés et continuent de l’être donc on n’a pas pu avoir de retombées. Il y a quand même un titre que nous avons pu jouer l’année dernière c’est Lights Out et il a bien fonctionné. Aux prochains concerts on testera les nouveaux morceaux et je pense que ça devrait le faire.
WTH : Peux-tu me parler de la production de l’album, comment ça s’est passé ?
Julien : Comme je compose tout, j’enregistre tout chez moi également. La seule différence pour cet album par rapport aux autres, c’est surtout l’enregistrement des guitares. L’album précédent Addicted To Addiction, c’est Nico notre ancien guitariste qui avait tout enregistré lui-même. Et là je ne voulais pas que cet album sonne comme le précédent donc j’ai pris la décision qu’on aille enregistrer les guitares en studio et c’est pourquoi on a choisi le Chameleon Studio à Hambourg qui est le studio de Chris Harms le chanteur de Lord Of The Lost et ce choix a été motivé par le fait que, d’une part c’est un groupe que j’aime bien et d’autres parts il fait du bon travail et nous n’avons pas été déçu. Déjà quand on est arrivé, les amplis étaient montés et il avait même trafiqué un téléphone pour en fait un micro pour les prises de son. Après on a dû faire le mix entre les différents micros et le téléphone qui donnait un son assez crunchy. Et puis surtout il n’a pas fait qu’enregistrer, il nous a également filé des conseils et on a rajouter certaines parties sur ses conseils. Et voilà c’était une bonne expérience et comme je le disais, on est content du résultat.
WTH : En termes de démarcation par rapport aux précédents albums et sur les conseils de Chris Harms, quels éléments nouveaux as-tu apporté à celui-ci ?
Julien : C’est vrai qu’au fur et à mesure des albums, rien n’est figé. Moi j’utilise des synthés qui sont en hardware chez moi et pour cet album j’en avais acheté un autre que j’ai d’ailleurs beaucoup utilisé mais il existe aussi une multitude de synthé virtuel qu’on peut utiliser et je trouve toujours intéressant d’utiliser d’autres sons et d’autres synthés que ceux qui ont déjà été utilisés auparavant parce qu’une fois qu’on a fait le tour des choses, pour ma part, j’estime qu’un groupe doit avoir un son qui évolue d’un album à un autre et que cette évolue doit passer, d’une part, par la façon de composer, d’arranger la structure des morceaux, d’autres parts elle passe par le chant, la guitare, les sons qui sont utilisés. Donc voilà, ce qui a beaucoup changé c’est la guitare et les synthés, les sons qui ont été utilisé pour cet album.
WTH : S’ajoutent à cela toutes les expériences que tu as pu avoir par le passé
Julien : Aussi. Après voilà, comme je compose tout au long de l’année, je ne vais pas me mettre en studio un mois et après fini. On apprend toujours tout au long de l’année.
WTH : Sur le titre Lost Paradise, on peut noter la présence du batteur Marcus Engel. Comment cette collaboration s’est-elle faite ?
Julien : Alors en fait, non seulement il est batteur mais il est aussi guitariste. Il a plusieurs projets dont Rabia Sorda, le groupe que je t’ai cité précédemment. Comme je te l’ai dit, on a joué plusieurs fois avec eux en Allemagne, en République Tchèque… J’ai aussi fait un remix pour eux il y un ou deux ans pour leur dernier album. Et en 2018, nous étions à un festival à Berlin dans lequel Rabia Sorda a joué. On s’est toujours bien entendu avec ses membres et une fois j’ai dit ça comme ça à Marcus, est-ce que ça lui dirait, pour un prochain album, de faire un featuring à la guitare donc lui il était partant. Et genre trois, quatre mois plus tard je lui ai envoyé trois, quatre morceaux pour qu’il puisse voir ce qui lui convenait le mieux et il a choisi Lost Paradise. Ça s’est fait vraiment naturellement, déjà parce qu’on se connaissait de longue date et ça s’est fait en tant que potes j’ai envie de dire.
Chemical Sweet Kid - Lost Paradise (feat. Marcus Engel) (Lyric Video)
WTH : Avec quel autre artiste, éventuellement chanteur, aimerais-tu faire ce genre de collaboration ?
Julien : J’aimerai bien collaborer avec Andy de Combichrist. C’est vrai que ça pourrait être sympa de faire ne serait-ce qu’un guest vocal, pas un remix mais une compo. C’est quelque chose que j’ai en tête et j’espère que ça va pouvoir se faire. Je lui ai déjà proposé mais il est trop occupé pour l’instant (rires).
WTH : Penses-tu apporter de nouvelles modifications sur le visuel de vos prochaines lives ?
Julien : Oui et on a beaucoup travaillé dessus l’année dernière surtout qu’on avait une tournée qui devait normalement commencer au mois de février de cette année donc on voulait que tout soit prêt en novembre/décembre 2019 donc on a vraiment mis les bouchées double là-dessus. Cette tournée avait été reporté en mai, et puis encore une fois reportée à cause du Covid. Mais bon oui on aurait quelques petites nouveautés sur scène qu’on pourrait utiliser en fonction de la salle parce qu’on ne pourra pas forcément le faire sur des petites scènes.
WTH : Je te laisse le mot de la fin avec un message pour nos lecteurs !
Julien : Eh bien déjà merci pour cette interview. J’espère que tout va bien rentrer dans l’ordre et qu’on pourra partager un concert tous ensemble, dans une salle, autour d’un verre, et qu’on puisse se rencontrer et se resocialiser.
Ajouter un commentaire