DARK TRANQUILLITY / THE HALO EFFECT / CEMETERY SKYLINE : Interview du chanteur Mikael Stanne
- Par Romain Dos Anjos
- Le 13/11/2024
- Dans Interviews
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Alors que le Hellfest 2024 battait son plein, le chanteur Suédois Mikael Stanne, qui officie dans pas moins de trois groupes à savoir DARK TRANQUILLITY, THE HALO EFFECT et CEMETERY SKYLINE, nous a fait l’honneur d’une interview dans le cadre de la promo du nouvel album de DARK TRANQUILLITY, Endtime Signals, un album qui marque un tournant dans la carrière du groupe. Mikael nous parle de ce treizième opus ainsi que quelques détails concernant ses deux autres projets de groupe. Interview. (Traduction : Romaric Lacroix)
WTH : Bonjour Mikael, comment vas-tu ? Toi et le groupe êtes-vous bien arrivé à Clisson?
Mikael : Bonjour! Nous nous sommes levés à trois heures du matin et nous avons beaucoup voyagé. Nous sommes arrivés il y a quelques heures pour voir des groupes, passer du temps et rencontrer des amis. C'est incroyable. Mais oui, le manque de sommeil est présent. Donc ça va être dur demain, mais aujourd'hui c'est fantastique et j'attendais ce jour avec impatience.
WTH : C'est la première fois que nous nous rencontrons, peux-tu présenter DARK TRANQUILLITY à nos lecteurs ?
Mikael : Je suis Mikael et Dark Tranquillity est un groupe que nous avons formé en 1989 quand nous n'étions que des enfants à l'extérieur de Göteborg. Nous voulions ressembler à nos héros de la scène thrash metal allemande, death metal américaine et de la scène power metal. Nous avons formé un groupe parce que nous pensions que le death metal ne devait pas seulement être une question de mort ou de destruction horrible. Il pouvait être autre chose et il ne devait pas seulement être une question de brutalité, de vitesse et de lourdeur. Il pouvait aussi être une question d'émotion et de mélodie et c'était l'idée. C'est pourquoi nous avons formé le groupe et nous voulions incorporer tout ça. Des mélodies, des éléments progressifs et tout ce que nous aimons dans le death metal et le thrash.
WTH : C'est votre cinquième fois au Hellfest et vous avez vu grandir le festival, que pensez-vous de cette nouvelle édition ?
Mikael : Ça ne cesse de s'améliorer ! La première fois c'était il y a de très nombreuses années, c'était le Fury Fest à l'époque. J'aime la façon dont ça a grandi et c'est sans aucun doute l’un des festivals les plus professionnels et le mieux organisé qui existe. Le public est très ouvert et la programmation est toujours l’une des meilleures d'Europe chaque année. C'est donc un plaisir incroyable d'être ici. Certains ne sont jamais venus. Les nouveaux membres du groupe ne sont jamais venus, alors ils se promènent en se disant, d'accord, c'est ça le Hellfest, on en a tellement entendu parler! C'est fantastique et je suis super excité à chaque fois que j'y vais, cette année, ce n'est pas différent, j'adore ça, j'adore ce festival,
WTH : Quelles sont vos impressions avant de monter sur scène ?
Mikael : C'est juste une question de trouver le bon mood vous savez. J'adorerais ressentir la même chose que le public. Alors j'espère sortir et voir un groupe jouer avant de monter sur scène, entrer dans l'ambiance, puis monter sur scène et tout déchirer, c'est l'idée. Il s'agit juste d'entrer dans l'esprit du festival. Parfois nous arrivons en retard, une heure avant un concert et nous montons simplement sur scène. Nous n'avons aucune idée de ce à quoi ressemble le festival. Jouer juste le concert c'est bien, mais c'est mieux quand vous savez réellement où vous êtes. Vous réalisez quelle est l'ambiance et comment le public se sent ici. Ça rend l'expérience encore meilleure, je pense.
WTH : Peux-tu nous parler de votre nouvel album Endtime Signals ?
Mikael : C'est vraiment un grand pas en avant pour nous je pense. Sur nos deux derniers albums, la plupart des chansons ont été écrites par Anders, notre ancien batteur. Puis Martin a écrit quelques chansons, mais il n'y a jamais eu de conflit, c'est toujours un compromis où tu te dis ok c'est cool. C'est un compromis jusqu'au bout et finalement ça devient quelque chose sur lequel on est tous d'accord et ensuite on le sort. Mais maintenant c'est Johan et Martin, notre claviériste et guitariste qui ont tout écrit ensemble avec une vision très unifiée de ce à quoi l'album devrait ressembler. Nous avions cette idée de ce à quoi nous voulions qu'il ressemble. Cela a fait une énorme différence dans l'approche et la façon dont nous l'avons exécutée. Même si les chansons sont très différentes les unes des autres, c'est très diversifié mais il y a un thème général et une vision dont je suis vraiment fier. L'écriture de chansons est toujours difficile. C'est notre treizième album et je pense qu'il a été écrit avec un but plutôt que dans le but d’être écrit. Il n'a jamais été question de faire des compromis, il s'agissait de trouver un moyen de tirer le meilleur parti de la vision que nous avions, ça a fait une grande différence. J'adore le résultat.
WTH : Quel a été le processus de production ?
Mikael : Martin, notre claviériste, a un studio, nous y enregistrons toujours et c'est en plein centre de Göteborg où nous vivons donc c'est facile. Nous écrivons, nous préproduisons et nous enregistrons tout nous-même. Ça nous a pris six à onze mois je pense juste pour travailler sur des trucs et comme faire des allers-retours avec des idées. Puis une fois que nous étions prêts, comme nous avions toute cette préproduction, c’était comme si nous avions pratiquement tout l'album. Nous nous sommes dit, ok c'est bon! Alors nous avons commencé à enregistrer pour de vrai. Nous avons enregistré la batterie dans Fascination Street à Odegu qui est l'endroit où Jens travaille, puis le reste a été fait à Göteborg puis nous l'avons envoyé à Jens pour le mixer. Nous sommes restés là pendant quelques jours, juste pour nous assurer que tout allait bien. Après avoir travaillé ensemble pendant si longtemps, nous sentons que ça marche bien et ça nous laisse nous concentrer sur la partie créative et rien d'autre donc on sait que ça va sonner super bien parce que c'est Jens qui le fait. On sait que le studio est fantastique donc c'est très facile. Comme tu peux oublier le stress du mastering, tu peux te concentrer sur le stress de la créativité et rien d'autre.
WTH : En plus de DARK TRANQUILLITY, tu chantes aussi dans THE HALO EFFECT, dans lequel vous retrouvez d’anciens camarades d’IN FLAMES. Qu’est-ce qui vous à pousser à monter ce projet?
Mikael : Ce n'était pas vraiment mon idée, c'était l'idée de Niclas (Engelin – Guitare). Comme Niclas voulait faire quelque chose, on en a parlé. Je me suis dit, ouais on devrait faire quelque chose ensemble un jour. Je pensais ne pas avoir le temps donc je pensais que ça n'arrivait jamais. Vous savez, c'est juste une de ces choses qu’on se dit que l’on aimerait faire. Mais tout d'un coup on s'est rendu compte qu'on avait en fait du temps et Niclas m'a envoyé quelques chansons et ça sonnait bien. On s’est dit que l’on devrait peut-être demander à d'autres personnes. On a parlé à Daniel (Svensson – Batterie) et Peter (Iwers – Basse), je me disais, putain ouais j'adorerais jouer avec Daniel et Peter ! Peter est l'un de mes meilleurs amis et Daniel je ne vois pas souvent. On s’est dit qu’on pourrait appeler Jesper aussi. Je n'ai pas vu Jesper depuis un moment donc pour moi c'était une façon de passer du temps avec mes vieux amis à nouveau. Faire quelque chose de cool, parce que j'aime ce qu'écrit Jesper (Strömblad – Guitare) et j'aime les chansons de Niclas donc c'était juste une question de "putain bien sûr, je veux passer du temps avec mes vieux amis". Pendant la pandémie on a écrit l'album entier et on l'a enregistré. On a senti que c'était cool, mais on n'a jamais vraiment su ce qu'on voulait en faire. Il n'y avait pas de vrai plan, c'était juste, amusons-nous, écrivons quelques chansons et voyons ce qui se passe. Ça s'est avéré génial et maintenant on a un nouvel album qui sort l'année prochaine. J'en suis vraiment fier, c'est une de ces choses qui sans la pandémie, n'aurait jamais vu le jour!
WTH : Tu joues également avec CEMETERY SKYLINE. Est-il difficile de jouer dans trois groupes différents ?
Mikael : L’avantage certain, ce sont des amis que j'aime. On a toujours voulu faire quelque chose ensemble. Je me disais toujours, pourquoi pas mais je disais toujours non à tout parce que je n’avais pas le temps. Mais aujourd'hui je sais gérer mon temps différemment, je vieillis, je sais ce que je peux faire ou pas. Donc je me dis, ouais, je peux le faire! Avec Cemetery Skyline, je voulais travailler avec Markus (Vanhala – Guitare) et Santeri (Kallio – Claviers). Ce sont des amis incroyables et j'adore leur écriture. J'adore la façon dont ils pensent à la musique. Donc si je pouvais faire partie de quelque chose qu'ils font, faisons-le. Terminer l'album a pris trois ans parce que nous n'arrivions pas à savoir quel devait être le ton du groupe. Nous avions toutes les chansons mais ça a pris un certain temps. C'était plus difficile parce que c'est tellement différent. C'est un album de rock et je n'ai jamais fait ça. Mais ça s'est avéré génial, l'album sort en octobre, j’en suis super content.
WTH : C'est la dernière question. As-tu un message pour nos lecteurs ?
Mikael : Je suis juste incroyablement reconnaissant, et j'espère que cet album résonnera en vous. Donnez-lui une chance, s'il vous dit quelque chose ou s'il signifie quelque chose pour vous, je serai curieux de savoir. Nous avons toujours été reconnaissant, surtout ici en France. Depuis que nous avons commencé à tourner ici en 1995, ça a toujours été incroyable! C'est tellement cool de pouvoir encore faire ça et de continuer à revenir année après année, je suis incroyablement reconnaissant.
Dark Tranquillity The Halo Effect Cemetery Skyline
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