DEFICIENCY : Interview du chanteur-guitariste Laurent Gisonna et du batteur Benjamin Jaksch.
- Par Romain Dos Anjos
- Le 12/05/2022
- Dans Interviews
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On se retrouve avec Laurent et Ben, respectivement chanteur-guitariste et batteur de DEFICIENCY, groupe de thrash mélodique originaire de Moselle, pour parler du nouvel album Warenta.
WTH : On va commencer par une présentation du groupe pour ceux qui vous vous découvrir avec cette interview.
Ben : DEFICIENCY, nous sommes un groupe de thrash metal mélodique venant du fin fond de la Moselle, certains diront même en Allemagne mais on s’arrête avant ! (Rires).
Laurent : Thrash metal mélodique mais sans trop se cantonner à cette étiquette non-plus.
WTH : Oui ça s’entend dans votre musique et d’ailleurs on vous recommande des fans de MACHINE HEAD, SOILWORK ou encore TRIVIUM qui font parties de vos influences. Que vous inspirent ces groupes sur ce qu’ils font dans leur musique ?
Laurent : Si tu cites MACHINE HEAD ou SOILWORK ce sont des groupes qui m’inspirent beaucoup effectivement, beaucoup moins TRIVIUM. Ce sont des groupes qui ont réussi à faire une espèce de synthèse de tout ce que j’aime personnellement dans le metal. Tu as à la fois la puissance, l’aspect mélodique très accrocheur, ce sont des groupes dont j’aime le style, ce qu’ils sont devenus et leurs progressions au fil de leurs carrières car ils ne se sont jamais cantonnés qu’à une étiquette.
WTH : Comment vous décririez votre musique ?
Ben : ça défonce !
(Rires).
Laurent : Blague à part, c’est un peu le mélange de tout ça quoi. On a cette base thrash mélodique mais sans se fixer de limite ou de borne esthétique dans les différentes approches, les différentes ambiances qu’on peut y mettre. C’est difficile de décrire en un mot ce qu’on fait mais Modern Melodic Thrash Metal ça marche aussi.
WTH : Votre particularité est que vous n'avez écrit que des concept-albums. Par quelle motivation ?
Laurent : C’est une approche que, moi en tant qu’auteur, je trouve plus simple à aborder, avoir une histoire à raconter et se poser un certain cadre, avoir une direction et savoir où on va, ça permet de faciliter l’écriture des paroles. Et aussi avoir un message qui n’est pas forcément politique et engagé, mais on aime raconter des histoires pour permettre à l’esprit de s’évader ou réfléchir ce qui est un peu le propre de la fiction mais qui se rapproche aussi de la réalité comme on peut le voir dans la littérature ou le cinéma.
WTH : Votre nouvel album Warenta ne fait pas exception, et donc, que racontes-t-il ?
Ben : On remonte dans le temps avec cet album, on est dans les années 40 dans notre région qui est principalement minière ce qui explique ces décors miniers un peu partout. Ce sont des faits qui ont existé, ou tout du moins, été relaté par le passé et qui sont arrivés jusqu’à nous de par des écrits ou de par du bouche-à-oreille voir nous-même comme ce sont vraiment des histoires qui ont été vécues par nos grands-parents par des choses qui nous ont racontés.
DEFICIENCY - A Fire Asleep [OFFICIAL VIDEO]
WTH : Pouvez-vous nous parler de la composition de ce nouvel album ? Est-ce qu’il y a eu des changements par rapport au précédent ?
Laurent : Pas de changement fondamental dans notre manière de composer. L’apport nouveau c’est l’arrivée de Ben au sein du groupe et qui, pour la première fois, à contribuer sur un album studio avec nous. Il a apporté sa sensibilité, son jeu de batterie qui a coloré de manière très différente sur cet album-là par rapport au précédent. Il y a tout son feeling et sa technique aussi qui est différente et qui a apporté une touche nouvelle dans la manière d’agrémenter et de faire grimper les compos à un autre niveau.
Ben : Oh c’est beau ce que tu dis.
(Rires).
WTH : Le mixage c’est Flavien Morel de Boundless Productions et le mastering c’est Tony Lindgren qui a travaillé avec des grands noms comme KREATOR, SEPULTURA ou encore SOILWORK entre autres. Comment ça s’est fait et comment ça s’est passé avec eux ?
Ben : Par rapport à Flavien, c’était un choix drastique. On a eu du mal de choisir en fait au niveau de la prod’ parce qu’il y a énormément de studios en France qui ont ce qu’il faut pour produire ce type d’album. Et Flavien, d’emblée, il a eu un discours plus naturel en termes de son parce qu’on avait un choix de produire quelque chose de plus organique et dans la façon, Flavien répondait très bien à ce type de prod’. Et après pour le mastering on est passé par le Fascination Street Studio car c’est un studio qui a un pédigré qui donne envie d’y bosser et je pense que ça correspondait aussi au grain qu’on voulait donner à cet album.
Laurent : Dans toutes les productions qu’ils ont réalisées, il y a toujours ce côté organique, certes la puissance, mais ce côté naturel des instruments qui ressortent et c’est ce qu’on voulait vraiment. Un mastering de qualité et c’est vrai que Tony a tout de suite compris où on voulait aller et ça s’est fait assez naturellement. Tout s’est fait à distance et il a toujours été à l’écoute dans nos échanges sur nos attentes, ce qu’on aimerait. Il n’a pas hésité à nous faire des retours suite à nos remarques, il nous a proposé plusieurs mastering. Il s’est vraiment adressé à nous d’égal à égal donc ça fait plaisir de voir que dans les plus grands noms de la planète Metal, il y a des gens qui savent garder l’aspect au service de.
WTH : Sur cet album, on retrouve deux guests, Bjorn Strid de SOILWORK et Davish G. Alvarez d’ANGELUS APATRIDA. Qu’est-ce qui a permis ces featuring, déjà avec Bjorn ?
Laurent : Le choix de Bjorn était tout naturel car je suis un énorme fan de SOILWORK depuis très longtemps et j’inspire beaucoup de leur travail et notamment de ce que fait Bjorn en termes d’approche mélodique, de refrain structuré, la manière dont il amène les choses et de l’énergie qu’il met dans son chant. C’est quelque chose qui m’a toujours fasciné et quand on a décidé de faire un featuring, il fallait choisir le titre et bien sûr qui le fera. Et on s’est rapidement tourné vers lui, on lui a envoyé un mail et il a répondu, il était intéressé par le projet et ça s’est fait naturellement. On est super content que ça ait pu aboutir et c’était aussi une période où on a vous tous un peu du temps parce que lui, forcément, il n’avait pas de tournée de prévue avec SOILWORK, idem pour nous donc nos agendas se sont plus ou moins facilement retrouvés. Et ça a été pareil pour Davish.
WTH : Et avec Davish justement ?
Laurent : Avec ANGELUS APATRIDA c’est un peu différent, c’est un groupe avec qui on a beaucoup partagé l’affiche dans notre modeste carrière donc on a appris à se connaître et ça nous fait toujours plaisir de les recroiser donc on nous sembler naturel de se tourner vers lui pour le deuxième featuring, cette fois-ci en solo de guitare et pour moi c’est l’un des meilleurs guitaristes dans le monde du Thrash Metal. Et quand il nous a envoyé son solo, on est tous tombé de notre chaise, il a porté le morceau à son apothéose donc bravo à lui.
WTH : Warenta est disponible depuis le 11 mars, sortie via Metal East Productions et distribué par Season of Mist en France. Et Metal East Productions est votre propre structure. Qu’est-ce qui vous a motivé ?
Laurent : Disons qu’on s’était retrouvé orphelin de label à partir du moment où Apathia Records a décidé d’arrêter ses activités. Et du coup on s’est posé la question, est-ce qu’on relance la machinerie de démarchage pour proposer notre nouvel album à d’autres labels, ou est-ce qu’on essaye de capitaliser sur nos acquis et notre expérience avec trois albums sortir avec plus ou moins d’autonomie. Donc on s’est dit, pourquoi pas le faire nous-même de A à Z dans la mesure où signer sur un gros label ça aurait été intéressant mais la potentialité d’en intéresser un à notre échelle était relativement faible. Donc on s’est lancé, on a essayé de constituer re-store qui a un peu de gueule avec des groupes qu’on connait et on apprécie en leur présentant le projet et tous les contours qui y sont affiliés, des groupes que DEATHAWAITS, TOWARD THE THRONE ou encore ATLANTIS CHRONICLES ce qui montre l’aspect non-lucratif. On fait partie de la même famille de la scène française, on connait les galères pour financer un album, notamment avec ce qu’on vit actuellement donc l’idée est d’être solidaire, de se serrer les coudes, de profiter des avantages collectifs qu’on peut avoir mutuellement et des liens qu’on peut tisser les uns les autres.
WTH : Racontez-nous comment vous avez vécu vos premières parties d’AMON AMARTH.
Ben : Franchement ouvrir pour AMON AMARTH c’était magique, on rentre dans un autre univers. Et il y a toujours une appréhension en se demandant comment on allait être accueilli, et on a très vite vu que les gars, leur staff, c’étaient vraiment des crèmes. Ils ont toujours leur casque de viking géant avec la batterie posée dessus avec les escaliers sur les côtés. Et ils nous ont gentiment proposé qu’ils les démontent pour qu’on ait de la place. Franchement ils étaient vraiment bienveillants et très accessibles.
WTH : Un dernier mot ?
Laurent : Si cette interview a titillé votre curiosité, jeter une petite oreille à notre album et si ça vous plait, on vous attend dans la fosse.
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