DISCONNECTED : Interview du batteur et producteur Jelly Cardarelli
- Par Romain Dos Anjos
- Le 23/05/2022
- Dans Interviews
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Batteur de DISCONNECTED, mais aussi d’ADAGIO et LALU, producteur à l’enregistrement, mixage et mastering, vidéaste et monteur, Jelly Cardarelli a plusieurs casquettes et les portes avec brio. Aujourd’hui Jelly nous parle de son intégration au sein de DISCONNECTED et du nouvel album We Are Disconnected.
WTH : Peux-tu nous faire une présentation du groupe pour nos lecteurs ?
Jelly : Moi c’est Jelly, je suis le batteur du DISCONNECTED, nous faisons ce que nous appelons du metal moderne, on a sorti un premier album en 2018, White Colossus, et avec la sortie de cet album les choses sont allées très vite, on est parti en tournée avec TREMONTI et puis on s’est retrouvé en fin de tournée au Zénith en ouverture de JUDAS PRIEST mais malheureusement ensuite on s’est retrouvé bloqués à cause du covid. Alors on s’est dit qu’on allait profiter de ce temps mort pour faire ce second album.
WTH : Comment as-tu rencontré le groupe et comment s’est passée ton intégration ?
Jelly : Le précédent batteur Aurélien avait beaucoup trop de projets, était trop occupé et il ne pouvait pas partir en tournée après l’enregistrement de l’album, le groupe s’est mis à la recherche d’un batteur et j’ai été contacté par Adrian par le biais d’un ami en commun, Morgan Berthet, le batteur de MYRATH qui nous a mis en relation. Je suis parti faire la tournée et du coup j’ai eu la place (rires).
WTH : Tu acceptes l’étiquette metal moderne donc ?
Jelly : De base je n’aime pas les étiquettes mais il faut bien avoir des références. Je n’aime pas être enfermé dans une catégorie comme le metalcore ou hardcore, nous on dit metal moderne car c’est beaucoup plus ouvert, plus vaste, cela correspond à ce que l’on fait.
WTH : Le chant clair est prédominant avec des passages saturés, c’est ce que vous vouliez dès le départ ?
Jelly : C’est quelque chose que l’on voulait dès le départ sur cet album, je pense que c’est une évolution logique ce n’était pas du tout ça sur le premier album, mais quelque part ce second opus est le premier, on a enfin un line up solide, on a fait beaucoup de concerts ensemble, on a évolué en tant que groupe, c’est ce qui fait la spécificité de cet album. Il est beaucoup plus rock, à la composition cela se ressent comme ça.
WTH : Le titre de l’album est à double sens, d’un côté une présentation du groupe de l’autre l’affirmation que nous sommes déconnectés…
Jelly : c’est exactement cela, c’est comme un premier album et nous nous présentons dans le titre mais aussi une manière de dire qu’on est tous déconnectés de la réalité avec la vie qu’on mène
WTH : C’est un album que vous avez financé grâce à la cagnotte Leetchi. J’imagine que cette nécessité est due à la pandémie ?
Jelly : Alors pas du tout, depuis la pandémie il s’est passé plein de choses extrêmement positives pour le groupe, on était suivi par un groupe privé d’investisseurs, mais il nous a lâché au dernier moment et on s’est retrouvé au pied du mur avec un manque financier pour pouvoir produire l’album et les tournées à suivre. On s’est donc retrouvé dans l’obligation de faire cette cagnotte afin que cet album puisse voir le jour, et il s’est avéré qu’elle a super bien marché et a dépassé toutes nos espérances puisqu’il nous fallait cinq mille euros et on en a récolté huit mille deux cent. Les gens nous suivent et nous supportent et cela est très agréable car nous les premiers on ne s’y attendait pas.
WTH : On peut dire que cette période vous a rendu plus productifs ?
Jelly : Complètement, on a pris le problème de la pandémie à l’envers et on s’est dit qu’on allait se servir de ça pour travailler les compositions, faire de la préproduction, des arrangements, bref prendre le temps de fignoler notre album.
WTH : Y a-t-il eu des changements sur la façon de composer pour cet album ?
Jelly : Oui et non, le processus est quasiment le même que pour le premier album, ce sont Florian et Adrian qui composent, mais avec un autre état d’esprit, ce qui a changé l’orientation des compostions c’est qu’ils étaient sûrs de leur batteur, de leur bassiste, on avait cinquante dates dans les pattes, ils savaient où ils allaient.
WTH : Pour les paroles je suppose que c’est la même chose ?
Jelly : Les textes pour le coup, je ne sais pas comment cela se passe pour les autres groupes mais je pense que c’est plus ou moins de la même façon, les paroles à un moment se font dans le contexte dans lequel on vit et clairement les textes de cet album c’est l’humanité, notre désarroi et notre impuissance face à ce que l’on vit.
WTH : Pour l’enregistrement cela s’est passé avec quel producteur, dans quel studio ?
Jelly : Au départ on a travaillé avec le producteur qui avait fait le premier album. La préproduction ne s’est pas bien passée du coup on a mis fin à notre collaboration et on s’est tourné vers le producteur de GODSMACK mais cela ne s’est pas bien passé non plus. J’ai donc fait des essais de mix et les autres ont de suite accrochée et je me suis donc retrouvé à mixer et masteriser l’album. On est à fond dans l’autoproduction et nous sommes très satisfaits du résultat.
WTH : Un premier clip est sorti en novembre pour le titre Life Will Always Finds Its Way, comment s’est passé le tournage ?
Jelly : Très froidement j’ai envie de dire, on a tourné en plein hiver dans un grand hangar. Cela s’est fait en 24 heures parce qu’on voulait des images de jour et de nuit, dans le froid mais toujours la bonne humeur. Il y avait une ambiance postapocalyptique dans ce hangar industriel.
WTH : Il y a eu un deuxième clip pour King Of The World avec le featuring non pas musical, mais avec un comédien, Joseph de Gabriel. Comment cela s’est-il passé ?
Jelly : Grâce à Clément et ses relations avec Canal+ on s’est mis à la recherche d’un acteur et on a visionné des centaines d’acteurs et quand on est tombé sur lui, ça a matché tout de suite. On a fait des essais et on tout de suite vu qu’on ne s’était pas trompé, ont suivi deux jours de tournage et voilà le résultat.
WTH : Il y a une date à ne pas rater, c’est le 24 juin au Hellfest sur la Mainstage 2 avec ALICE COOPER en tête d’affiche, j’imagine votre impatience !
Jelly : (rires) Tu peux bien imaginer notre impatience surtout qu’on devait déjà faire cette scène en 2020 et qu’elle a été comme tu le sais annulée. De plus on va faire le Wacken Open Air et le Rockfest dans la foulée et on va annoncer, on en est très fiers, un concert au cabaret vert en ouverture de SLIPKNOT. De plus on a signé avec Drouot Productions qui nous prépare nôtre première tournée en tête d’affiche en France pour la fin de l’année.
Disconnected - Life Will Always Find Its Way (Official Music Video)
Disconnected - King of the World (Official Music Video)
WTH : As-tu un bon souvenir de concert à partager ?
Jelly : Je dois dire que je n’ai quasiment que des bons souvenirs de concerts, mais le Zénith avec JUDAS PRIEST est probablement le souvenir le plus intense, en tout cas pour tout le groupe. Et pour moi personnellement cela serait plutôt celui avec THE RAVEN AGE à la Boule Noire parce que, sans que je le sache jusqu’à la fin, il y avait Steve Harris d’IRON MAIDEN qui était là en spectateur car il enregistrait Senjutsu et il est passé voir son fils qui joue dans THE RAVEN AGE. Steve est mon idole et cela a été pour moi un moment absolument inoubliable.
WTH : Pour terminer, as-tu un message pour nos lecteurs ?
Jelly : Merci de nous écouter, merci de nous soutenir, c’est bête à rappeler mais dans le contexte actuel c’est très important pour les groupes d’être soutenus par des gens qui vous apprécient car c’est vraiment difficile et c’est important de soutenir les artistes en lesquels on croit en achetant leur CD, un T-shirt et venir au concert.
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