Entretien avec Prosper, batteur d'INSOLVENCY

WTH : Quatre ans ont passé depuis notre dernière interview avec INSOLVENCY, comment va le groupe depuis ?

Prosper : Le groupe a bien bougé depuis, je suis le dernier arrivant, le dernier batteur Mickaël ayant besoin d’arrêter pour raisons personnelles. Je suis arrivé en 2020. On est resté en très bons termes, je l’ai même rencontré donc tout va bien à ce niveau-là. Cela a fait perdre une année au groupe mais ils ont continué à composer durant ce temps-là et quand je suis arrivé dans le groupe, le second album était quasi fini en termes de composition et je suis donc rentré directement en studio pour enregistrer Illusional Gates. On a ensuite travaillé sur la communication et on est en pleine promo avec des clips, des playthrough, Facebook et on reprend tranquillement les concerts.

WTH : Comment s’est passée ton intégration ?

Prosper : Très bien, j’ai pris contact avec le groupe via une annonce, et j’ai ensuite découvert leur univers, écouté leur premier album. On s’est rencontrés durant cette période de covid et on a commencé de suite à répéter les morceaux du deuxième album et le feeling est bien passé, humainement et musicalement on s’est entendu quasi tout de suite et là je suis bien intégré dans le groupe.

WTH : Cela t’a pris combien de temps pour apprendre les anciens morceaux ?

Prosper : J’ai appris les morceaux avant pour passer les auditions donc ça a été facile et cela ne m’a pas pris beaucoup de temps, ensuite on allait les week-ends enregistrer les morceaux et j’essayais d’enregistrer trois titres par week-end ce qui est assez intense surtout qu’on cherchait la perfection dans les prises.

WTH : Y a-t-il eu des changements dans la façon de composer pour cet album ?

Prosper : Pas tellement car à la base c’est notre bassiste-chanteur qui arrive avec des morceaux quasi finis dans leur squelette et ensuite nous on regarde au niveau des arrangements et tout ce que l’on peut rajouter par-dessus le morceau ainsi que la production car nous utilisons beaucoup de samples. Valentin notre guitariste va s’occuper du coté musical du titre et des rythmiques, Bruno notre autre guitariste va s’occuper pas mal des paroles et des démos, ce qui m’a beaucoup aidé pour travailler les morceaux au niveau de la batterie.

WTH : Ce qui a évolué c’est notamment l’ajout de claviers, est-ce que cela suit l’évolution de vos influences ?

Prosper : Les claviers, les samples et même les orchestrations sont directement influencées par ce que nous on écoute. Ce qui est cool dans le groupe c’est qu’on écoute pleins de choses différentes hors du metalcore que l’on peut faire, par exemple Bruno est fan de musique électronique et cela fait évoluer le son du groupe dans son ensemble. Ce son est l’identité propre de l’album et de la musique que l’on veut faire dans le groupe, on voulait moderniser le son et de donner une autre dimension aux morceaux, une nouvelle occupation de l’espace sonore du groupe.

WTH : Peux-tu nous parler des thématiques que vous abordez au niveau des paroles ?

Prosper : Le thème principal vient du titre de l’album, les portes de l’illusion, il est beaucoup plus personnel que le premier dans le sens où Pierre et Bruno parlent de choses qui leur sont arrivées dans leur vie personnelle ou professionnelle et au final ce sont des thèmes assez sombres. La désillusion est très présente, comme sur la pochette on ouvre des portes avec des attentes et on n’a pas ce que l’on escomptait, cela correspond aussi à la sortie du premier album qui n’a pas abouti à ce qu’ils espéraient et qui a été du coup une désillusion. On raconte des choses assez personnelles mais qui laissent la libre interprétation à l’auditeur pour qu’il puisse se reconnaitre dans ces paroles.

Insolvency - Blindness (Official Music Video)

Insolvency - Torn Away Inside (Official Music Video)

WTH : Il y a eu cette campagne Ulule, qu’est-ce qui vous a poussé vers ce type de financement ?

Prosper : La réalisation d’un album est quelque chose de financièrement assez gros et l’idée de la cagnotte c’est plus le fait de vouloir faire participer les gens à notre projet et on essaie de mettre des contreparties en place pour que les gens se sentent vraiment impliqués et non pas juste un don dont nous serions bénéficiaires, c’est du donnant-donnant, et qui crée un lien pour promouvoir l’album en tout cas.

WTH : le mixage a été fait par Jim Pinder au Treehouse Studio (BULLET FOR MY VALENTINE, BRING ME THE HORIZON, WHILE SHE SLEEPS). Comment cela s’est passé avec lui ?

Prosper : Jim était un contact du groupe depuis pas mal de temps, sachant qu’ils avaient fait leur premier album avec lui. Cet album avait été fait en studio avec Jim alors que là nous avons enregistré de notre côté, mes batteries d’un côté et tout le reste en homemade puis tout a été envoyé à Jim qui a accompli des miracles sur les morceaux. On a travaillé aussi en parallèle avec Pierre Le Pape pour les synthés et leur production et c’est ce qui rend le produit final tel qu’il est, un super boulot de tout le monde.

WTH : Pour le mastering c’est Tyler Smith qui s’en est occupé, comment cela s’est passé ?

Prosper : C’est un contact qui s’est fait comme ça, sachant que le mastering est très important car c’est la touche finale du projet. Le groupe a travaillé avec beaucoup de personnes afin de voir ce qui marchait on a fait une sorte de ping-pong avec lui, on s’envoyait des fichiers, des requêtes avec lui et Jim.

WTH : Il y a deux featuring Ryan Kirby de FIT FOR A KING et CJ McMahon de THY ART IS MURDER, comment cela s’est fait ?

Prosper : On y est allé un peu au culot j’ai envie de dire, on a envoyé un message en leur demandant si cela les botterait de faire un featuring et à notre plus grande surprise Ryan Kirby a répondu de suite oui alors que CJ a demandé à écouter ce qu’on faisait en disant que si cela lui plaisait il ferait une apparition, ce qui a été le cas (rires). L’un étant américain et l’autre australien, on a travaillé à distance mais cela nous a permis de beaucoup échanger, ils ont kiffé les morceaux et cela nous a fait très plaisir bien sûr.

WTH : Quel est ton titre préféré de l’album ?

Prosper : Personnellement mon titre préféré est The Endless Maze parce que j’adore le breakdown de chant et c’est très un morceau « dans ta gueule ». C’est un morceau qui déboite et que j’adore.

WTH : As-tu constaté une évolution entre les deux albums ?

Prosper : Oui surtout au niveau des compositions, la production, je sens qu’une étape a été franchie et je pense que plus les albums se font plus les titres progressent et plus on se rapproche de l’identité du groupe

WTH : Avez-vous été impacté par la pandémie ou au contraire cela vous a-t-il permis de mieux travailler ?

Prosper : Nous on travaille beaucoup à distance donc faible impact, ce qui a le plus retardé le groupe sur les deadlines, cela a été le manque du batteur et le temps de recherche de celui qui collerait parfaitement au groupe a été assez long. S’il n’y avait pas eu le covid, on aurait travaillé pareillement je pense. Le seul impact notoire cela a été au niveau des concerts bien évidemment.

WTH : Maintenant que les choses se sont calmées vous allez pouvoir défendre votre album sur scène ?

Prosper : On a commencé à le faire, on a fait un concert à Dijon, on a aussi fait une date à Reims pour le tremplin Hellfest. On a également joué avec DISCONNECTED et DEFICIENCY à Troyes et on est programmé à l’Horizon Fest en juillet. On espère avoir plus de dates bientôt et si vous voulez le savoir il faut nous suivre sur les réseaux.

WTH : Un dernier mot pour nos lecteurs ?

Prosper : J’ai envie de leur dire de continuer à écouter de la musique, la nôtre en particulier (rires), de soutenir la scène française, les petites associations et surtout de remercier ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’album. J’espère que les gens seront plus curieux et sortiront voir les groupes sur scène.

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