EXHORTED : Interview du chanteur Yves Balandret et du bassiste Lionel Marquez
- Par Romain Dos Anjos
- Le 19/12/2021
- Dans Interviews
- 0 commentaire
EXHORTED, c’est l’histoire de deux amis musiciens qui s’étaient perdus de vue et qui se sont retrouvés des années plus tard. Sans aucun projet, ils décidèrent de se lancer ensemble pour former EXHORTED, un groupe dans la veine des groupes de death metal moderne. Les deux comparses nous racontent comment le projet a vue le jour, la composition de leur premier album Old Bastards Never Die, le tout régit par deux choses : la simplicité et la passion, sans prise de tête. Rencontre.
WTH : EXHORTED est tout jeune, formé en 2018 par vous deux. Comment s’est passée votre rencontre ?
Yves : On se connait depuis les années 90 et à l’époque on évoluait dans des formations différentes, dans des styles différents, dans l’Est de la France. On s’est croisé sur des dates communes qu’on organisait. Mais à un moment donné, on s’est perdu de vue parce qu’on a fait nos vies chacun de son côté et puis on s’est retrouvé fin 2018 à un concert d’ARCH ENEMY à Besançon en de demandant mutuellement si on avait un projet en cours, on s’est répondu que non donc bah on s’est revu chez moi par la suite et c’est parti comme ça.
WTH : ARCH ENEMY qui passait à la Rodia justement, une salle que vous aimez beaucoup j’imagine.
Lionel : Ah oui carrément, c’est d’ailleurs le point de rendez-vous des metalleux de Besançon. Tous les concerts metal y passe, sinon il faut aller un peu plus loin.
WTH : Et ça vous fait quoi de vous dire que des groupes comme ça passe à Besançon.
Yves : Bah c’est super cool surtout qu’il y a eu pas mal, AMON AMARTH, MESHUGGAH, DYING FETUS, on a eu de belles affiches.
WTH : En termes d’influences, vous parlez de GOJIRA, LAMB OF GOD ou encore MACHINE HEAD. Et en écoutant vos titres, j’y entend aussi du KATAKLYSM, du DECAPITATED. Ils en font partie aussi ?
Lionel : Ah oui totalement. C’est vrai qu’on parle des premiers groupes que t’a cité et c’est juste pour donner des noms mais on est plus proche de KATAKLYSM et de DECAPITATED, c’est indéniable parce qu’aujourd’hui ce qui ressort de notre musique c’est le death metal.
WTH : Vous avez sorti dernièrement votre premier album Old Bastards Never Die. Comment s’est passé sa gestation ?
Lionel : Je dirais que ça s’est passé assez simplement. Début 2019, quand on a décidé de refaire de la musique, la première approche c’était soit on fait un truc professionnel ou on ne fait rien, donc a décidé de faire. On est rentré en phase de composition que tous les deux puisqu’il n’y avait que nous, on a fait neuf titres en démo pour voir ce que cela donnait et une fois qu’on a posé cette première pierre, on s’est dit tout de suite qu’il fallait les enregistrer car ils nous convenaient.
WTH : C’est Kevin Paradis qui a enregistré les parties de batterie. Dans quelles circonstances avez-vous fait appel à lui ?
Yves : En fait, pour passer de la démo à l’enregistrement, il nous fallait obligatoirement des batteries professionnelles et surtout on avait la possibilité d’enregistrer le reste des parties dans un studio professionnel. Et on voulait que la batterie se fasse en premier pour qu’on soit tranquille pour enregistrer la suite. Et du coup, Lionel avait joué avec BENIGHTED dans son groupe précédent et c’est comme ça qu’il a connu Kévin. On était déjà en période covid lorsqu’on lui a proposé, ça l’a intéressé et ça a été fait très rapidement. Et tout le processus de gestation de l’album s’est résumé à ça : une situation, une solution, ce n’est pas compliqué la vie ! (Rires).
WTH : Donc la pandémie ne vous pas trop impacté ?
Lionel : Du tout. Quand on ne pouvait plus sortir on s’est échangé des fichiers par le net, on a fait des visio-conférences. Et puis on a enregistré lorsqu’ils avaient un peu ouvert les vannes comme on dit donc ça ne nous a pas porté préjudice, à part pour la sortie de l’album qui a été repoussé et encore c’est parce qu’on ne voulait pas le sortir lors des périodes qui étaient compliquées pour tout le monde.
Exhorted Open your Eyes YOUTUBE
WTH : Au contraire, ça a dû vous permettre d’être plus productif ?
Yves : Je dirais plutôt que ça nous a laissé la possibilité d’essayer des choses qu’on n’aurait pas eu le temps de faire en temps normal. D’habitude quand tu sors un album, tu as des deadlines au niveau des dates de studio que tu as réservé donc il faut être prêts à temps. Tandis que là, on a eu le temps de tester pleins de choses et à chaque finalisation de composition, on était totalement sûr du morceau et on pouvait aisément passer à autre chose.
WTH : Celui qui s’est chargé de la production et du mixage c’est Oli Beaudoin qui n’est autre que l’ex-batteur de Kataklysm. Comment ça s’est passé avec lui ?
Lionel : Tout comme le reste, avec simplicité ! (Rires). Sur les neufs titres de l’album, trois ont été envoyées en démo à tous les producteurs qu’on pouvait, aussi bien le studio de GOJIRA que des studios en Allemagne, en Pologne, un peu partout, et tout le monde a répondu positivement. On était déjà un peu surpris parce que tout le monde ne répond pas rapidement, voir par du tout. Mais Oli a été le premier à proposer une petite visio pour en parler de ce qu’on voulait comme son, le feeling est passé tout de suite et c’est comme ça qu’on a atterri chez lui.
WTH : Pouvez-vous nous parler des textes et de leurs inspirations ?
Yves : Ce sont des textes qui parlent de la vie de tous les jours en fait. Je n’ai pas le talent pour écrire de l’heroic fantasy, je parle de ce que je vois et je vis tous les jours, en tant que papa, en tant qu’homme, en tant que professionnel. On a des réactions sur des situations de la vie qui font que ça donne des textes simples, qui parlent de religion comme sur God Is Mine, qui parlent de nos enfants sur You’re My World, du fait d’aller de l’avant sur Open Your Eyes. Encore une fois c’est simple, c’est du concret, ce sont des choses qui nous touchent. Sur Haunted House on parle des gens qui se murent derrière une forteresse et on ne sait pas pourquoi, ceux qui ne veulent pas sortir de leur zone de confort. Ce sont des sujets sur lesquels on est à l’aise.
WTH : Sur l’artwork, on devine que c’est vous avec des têtes de mort !
(Rire)
Yves : C’est un graphique qui nous l’a fait, un mec qui travaille en freelance qu’on a contacté par différents réseaux. Et comme les autres, il a été très réceptif. On lui a envoyé une photo de nous avec la casquette et le bonnet, on lui a demandé de nous faire des têtes de mort, il nous a envoyé ça au bout de deux jours, et puis là on lui a demandé de faire une ambiance de feu derrière, et en une semaine c’était fait.
Lionel : On était content ce qu’il avait fait, c’est marrant de nous voir comme ça en têtes de mort, franchement c’était cool.
Yves : Les vielles saloperies qui ne meurent jamais ! (Rires).
WTH : Après avoir joué avec un batteur de session, un batteur officiel vous a rejoint et il ne vous reste plus qu’un guitariste à trouver.
Yves : Exact, Edoardo nous a rejoint il y a un peu plus d’un an maintenant. Il est de chez nous, il vit à Besançon, il est originaire de Sicile, un jeune Sicilien de 25 ans qui donne beaucoup d’énergie.
Lionel : Et puis là on est en pleine audition pour recruter un guitariste. Et ça va se faire tranquillement comme pour le reste.
WTH : Et on vous souhaite de trouver celui qui fera la différence. Puis pour finir, le mot de la fin avec un message pour nos lecteurs.
Yves : Déjà merci de lire et de suivre What The Hell, on est très reconnaissant du travail que font ce type de média, de leur investissement. Ensuite, on pense aussi aux associations qui font vivre le metal, qui organisent des festivals. Nous les groupes qui commençons, on est très reconnaissant de ce que vous faites parce que sans vous, les médias, le public, on n’existerait même pas. Rien que vous, on sait que c’est du boulot alors que vous ne gagniez pas une cacahuète, on sait que c’est la passion qui vous anime, et il faut que le public aussi soit reconnaissant de ça. Notre message c’est un grand remerciement pour tout ceux qui soutiennent le metal, la scène française en particulier parce que c’est ce qu’on est et sans vous, il n’y aurait plus de metal en France donc un grand merci à tous ceux qui nous soutiennent.
Ajouter un commentaire