HEART ATTACK : Interview du guitariste Chris Cesari
- Par Romain Dos Anjos
- Le 25/01/2023
- Dans Interviews
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Chris Cesari, guitariste d’HEART ATTACK, nous parle du nouvel album Negative Sun et du nouveau chapitre dans la carrière du groupe.
WTH : Vous êtes de retour donc avec un nouvel album intitulé Negative Sun après votre signature chez Atomic First. Comment vous avez eu l'opportunité de rejoindre cette écurie ?
Chris : En fait, alors ça s'est fait très facilement. On avait bien sûr démarché pas mal de label en envoyant beaucoup d'exemplaires de l'album enregistrés et c’est Atomic Fire, ou plutôt Markus Staiger lui-même qui nous a envoyé un message disant que qu'il avait beaucoup aimer l'album et qu’on pouvait signer. Donc voilà, ça s'est fait rapidement. On a discuté, on a pris contact avec l'équipe qui nous a été présenté en fait et on est super heureux parce qu'on travaille avec une équipe qui est génial.
WTH : Cet album a été composé dans ce contexte que l'on connaît depuis plus de deux ans. Alors comment ça s'est passé ?
Chris : On a commencé à composer l'album fin 2019, on avait des idées par-ci par-là qu'on avait enregistré, pas vraiment de morceaux entiers, et confinement est arrivé à mars, donc là, on avait plus que ça à faire. Donc évidemment on s'est réuni chez moi, dans mon studio et là on a passé des journées à composer, enregistrer, à jeter, à modifier jusqu'à ce qu'on ait quelque chose qui me plaisait, quelque chose de cohérent. Ça nous a permis d'évacuer notre frustration et notre agressivité relatifs à cette période qui était assez anxiogène.
WTH : Est-ce que cette période a changé votre façon de composer ?
Chris : Je ne dirais pas que ça a changé notre manière de composer mais plutôt notre manière de voir les choses en fait. Avant, on avait une étiquette de groupe, de thrash ce qui fait qu’on se posait peut-être certaines limites en disant ça on ne peut pas le faire parce qu’on est un groupe de thrash et ça ne va pas plaire au public. Et là, on s'est dit on fait vraiment ce qu'on veut, on ne fait pas ça pour le public, on le fait pour nous, on fait la musique qu’on a envie de faire. C'est pour ça que tu trouves plus d'influences diverses dans ce disque, il est parfois un peu plus orchestral, plus cinématographiques, avec des influences prog aussi, beaucoup de mélodies. On a fait vraiment ce qu'on a eu envie de faire.
WTH : Le premier single a été Septic Melody, un morceau qui a été écrit pendant le premier confinement. Est-ce que tu peux me raconter un peu l'histoire de ce morceau ?
Chris : Alors l'histoire de ce morceau est compliquée. En fait, tout le thème de l'album porte autour de du combat intérieur de tout un chacun contre la face sombre que nous avons à l'intérieur de nous-même. Et c'est le combat que tout le monde mène pour ne pas laisser cette face sombre prendre le dessus. Dans le cas de Septic Melody vu le clip, en fait, on parle du cas de quelqu'un qui perdrait tout et qui deviendrait quelqu'un de dangereux parce que quelqu'un qui n'a plus rien à perdre peut devenir quelqu'un de dangereux. S'il laisse ses émotions négatives prendre le dessus, ça peut entraîner de mauvaises actions.
WTH : Comment s'est passé le tournage du clip ?
Chris : Alors ça s'est passé pendant le deuxième confinement en novembre 2020 donc tout était à l'arrêt encore une fois et finalement, ça a été beaucoup plus simple pour nous parce que les rues étaient désertes. On a tourné dans les arènes de Fréjus qui étaient vides également, personne ne travaillait. Donc quand on a demandé les autorisations, les gens étaient contents de bosser donc ces autorisations ont été très facile à avoir. On a aussi tourné plans sur la plage à Cannes, sur la promenade qui était vide. Je ne dirais pas que ça donne un côté postapocalyptique car le paysage était idyllique mais ça renforce un peu le propos de l’album malgré ça.
HEART ATTACK - Septic Melody (OFFICIAL MUSIC VIDEO)
HEART ATTACK - Wings Of Judgement (Official Music Video)
WTH : Le deuxième single c’était Wings Of Judgement, morceau dont le côté mélodique est bien présent d'ailleurs. La mélodie dans une compo est devenue importante pour vous.
Chris : Oui ça fait partie des limites qu’on ne s’est pas imposé. Si on a envie de mettre de la mélodie, peu importe ce que disent les gens. Je peux faire le parallèle avec des groupes comme GHOST, c'est un groupe qui sait piocher un peu partout de façon innovante, que ce soit dans le Hard Rock, le prog, le doom. Je trouve ça fabuleux parce que Tobias Forge a créé son propre style, quasiment car il ne s’impose pas de limite donc c’est ce qu’on essaye de faire modestement.
WTH : C’est vrai que c’est un groupe qui a su faire son bonhomme de chemin et se retrouve tête d’affiche du Hellfest, bravo à eux. Pour en revenir au deuxième single, le clip a été tourné dans un théâtre, comment ça s'est passé ?
Chris : C’est l'Opéra de Nice. Le tournage a aussi eu lieu pendant le confinement et là aussi, le directeur de l’opéra, qui est une personne très ouverte, nous a accueillis à bras ouverts. Et les gens de l'équipe de l'opéra était tellement content de travailler, entendre de la musique. Il était également curieux de voir le résultat, un groupe de metal à l'opéra, ce n'est pas commun, même si ça s'est déjà vu. Et là aussi, on a eu les autorisations très facilement parce que je pense que les gens ont envie de travailler et puis comme le planning l'opéra était à zéro, raison de plus. C’était une expérience extraordinaire.
WTH : Parles- nous un peu de la production de cet album.
Chrios : On est rentré en studio début juin 2020, on a enregistré chez Sébastien Camhi, là où on fait le précédent album. Mais là, il a changé studio et aujourd’hui il est beaucoup plus grand avec une belle hauteur de plafond, ce qui est intéressant pour les batteries par exemple. On a eu quatre semaines pour enregistrer parce que lui aussi avait eu des annulations donc on a eu du temps et ça nous a permis de bien travailler, d'enregistrer avec beaucoup, d’amplis, de faire des tests afin de trouver le meilleur son possible à nos oreilles et on a eu beaucoup de temps pour ça donc la prod s'est faite comme ça. Et ensuite, le mixage s'est déroulé en juillet, on a pris beaucoup de temps pour le faire et on est super contents du résultat. Enfin pour le mastering on l’a fait chez Kai Stahlenberg au Kohlekeller Studio, on a fait ça a distance, il a très bien compris ce qu’on voulait, il a aussi ajouté ces idées, il m'a proposé des choses et on est très vite tombé d'accord, c’était très rapide.
WTH : Cet album, comment se démarque-t-il par rapport au précédent ?
Chris : Je dirais que c'est l'antithèse de l'album précédent The Resilience. C'est un album qui avait un message positif rien que sur le titre Et le dernier, c'est un album qui a été composé dans une période sombre où tout le monde était frustré et inquiets parce qu’ils ne savaient pas ce qui allait se passer sur professionnellement également, le sort du monde se passe sans sortir donc ça à influer sur l'écriture et autant sur la musique que sur les paroles.
WTH : Quel est ton titre préféré de l'album ?
Chris : Oula c'est compliqué. Il y a The Messenger que j'aime beaucoup, qui est un peu différent, dans lequel on a voulu tester des choses, il est un peu dans l’esprit de SEPTICFLESH, BEHEMOTH, pour le coup on est sorti du Thrash là. On s'est fait plaisir tout en restant HEART ATTACK, ce n'est pas le but de faire n'importe quoi. Il y a Negative Sun que j’aime beaucoup aussi, il y a du son claire, des influences metal progressif avec le long solo à la fin, je me suis fait plaisir. Et il y a Wings of Judgement où on est sur du pur HEART ATTACK avec le côté Thrash grandiloquant, c’est vraiment ces trois titres que je préfère.
WTH : Pour terminer, as-tu un message pour les lecteurs de What The Hell ?
Chris : Merci d'avoir lu cette interview. Merci d'être fidèle au webzine et surtout, le message en ce moment c'est : venez aux concerts, soutenez les groupes, la scène locale, les associations, les festivals parce que tout le monde en a besoin, quand on voit toutes les annulations encore aujourd’hui, tournées, festivals, car les billets ne se vendent pas. Donc voilà, prenez l'habitude de ressortir, d'avoir des moments de convivialité tout en faisant attention quand même. Et n’allez pas qu’au Hellfest, allez voir les petits festivals également.
WTH : Merci à toi Chris
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