HYPERDUMP : Interview de Fred, guitariste d'un projet déjanté
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- Le 14/07/2017
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Dans la cave du Black Dog, j'ai rendez-vous avec Fred, l'un des deux guitaristes d'HYPERDUMP, un projet aussi fou que ses musiciens. Mais la folie nous réserve visiblement de très bonnes surprises...
Matthieu : Je te laisse te présenter.
Fred : Moi je suis Fred, guitariste d’HYPERDUMP. On est un groupe de Metal moderne, créés en 2007. On a sorti deux albums et un EP.
Matthieu : Musicalement il y a énormément d’influences, comment tu pourrais décrire votre musique à quelqu’un qui n’a jamais écouté un seul de vos titres ?
Fred : C’est assez compliqué en fait. Il y a divers public, si je dis à quelqu’un qui est pas habitué à écouter du Metal à quoi ça peut ressembler, évidemment je vais lui citer les trucs les plus connus, genre RAMMSTEIN sur le côté Indus et samples. Si c’est quelqu’un qui connaît un peu plus le Metal, je vais lui dire que ça peut ressembler à du STRAPPING YOUNG LAD par moments, du FAITH NO MORE, des choses comme ça. C’est clair que quand on dit “Metal Moderne”, on a du mal nous même à se catégoriser. On fait pas du Thrash Metal, pas du Death, on pourrait dire qu’on est un groupe de Fusion. Dans les années 90, quand FAITH NO MORE ont sorti leur premier album, on se demandait à quoi ça ressemblait ! C’était pas du Prog, on a pas vraiment de cadre. On fait la musique qui nous botte, on fait du Metal et on essaye pas de se coller à un style particulier. On se dit qu’il y a tellement de groupe de Metalcore, de Death que pour sortir du lot il faut faire un truc un peu original !
Matthieu : Le nom HYPERDUMP, ça vient d’où ?
Fred :C’est un terme anglais qui signifie “dépotoir”. L’idée, ça rejoint un peu la question d’avant, il y a tellement d’influences dans le groupe, de styles différents qui se mélangent, que ça ressemble à un dépotoir à musique ! Le terme n’est peut être pas très joli, mais…
Matthieu : On peut partir dans le crade, aucun souci !
(rires) Ouais, c’est un peu ça !
Matthieu : On cite souvent FAITH NO MORE et STRAPPING YOUNG LAD pour vous décrire, mais quelles sont tes influences à toi ?
Fred : C’est pas vraiment voulu, mais finalement STRAPPING YOUNG LAD ou DEVIN TOWNSEND, c’est un peu l’influence qui nous rassemble. C’est un peu l’un des seuls trucs sur lequel on est tous d’accord, tous fans. Moi, je suis un peu un vieux de la vieille, j’ai 41 balais, je suis l'ancêtre du groupe… J’ai énormément écouté de Métal en étant au lycée ou à la fac, et ça existait pas encore STRAPPING, mais bon… Je les ai découverts quand je suis arrivé chez HYPERDUMP, ce sont eux qui m’ont fait écouter et c’est vrai que j’ai tout de suite accroché ! Je connaissais le batteur, GENE HOGLAN, qui avait joué sur un album de DEATH !
Matthieu : Ouais, il a joué avec DEATH et il est avec TESTAMENT actuellement !
Fred : Ah bon ? Je ne savais pas ! Enfin bref, je connaissais le batteur et pas du tout DEVIN, que j’ai découvert ainsi ! Moi à la base j’écoutais beaucoup de JUDAS PRIEST, mais même du Pantera, Megadeth, tous ces groupes des années 90… Enfin 80-90 ! MAIDEN et autres ! J’écoute pas que du Metal, mais principalement ça ! J’ai aussi des influences plus orientées compositeurs sud-américains, ou des choses comme de la Fusion parce que je suis grand fan de STEVE MORSE ! J’ai découvert son groupe qui s’appelait les DIXIE DREAGS. Ils faisaient pareil que nous en fait, plein d’influences différentes et ils se posaient pas la question ! Ils pouvaient passer d’un morceau complètement country à un truc complètement jazz avec des signatures rythmiques complètement barges à un truc très rock rentre-dedans très basique. HYPERDUMP c’est un peu un DIXIE DREAGS des temps modernes ! (rires)
Matthieu : C’est pas mal comme description ! On ne trouve pas ça sur internet !
Matthieu : Comment se passe l’écriture des morceaux dans le groupe ?
Fred : La plupart du temps, mais c’est 60-70% du temps, on va dire que Julien (chant) arrive avec une idée bien précise d’un morceau, parce que lui compose beaucoup, il fait des petits patrons, des rushs chez lui. Il compose environ un morceau par jour et ensuite il fait le tri. Il réécoute environ un ou deux mois après ce qu’il a enregistré et il sélectionne ce qu’on va explorer. Il arrive avec une ligne mélodique soit de synthé ou de chant, et après on développe tout autour avec des riffs de guitare. Ca peut aussi partir d’un riff joué en répète, et il nous dit que ça collerait sur un morceau qu’il a envie de faire. On compose beaucoup en répète, ensuite on couche tout sur Guitar Pro, que ce soit guitare, batterie ou basse…
Matthieu :Très pratique ce logiciel…
Fred : Voila ! Et ensuite on travaille la dessus.
Matthieu : Et d’où vient toute l’inspiration ? Autant pour les paroles que pour les compositions
Fred : Moi au niveau guitare, au niveau rythmique, ce serait plus quelque chose comme HELMET, du HENRY ROLLINS, du STRAPPING YOUNG LAD, du FRANK GAMBALE, des trucs complètement jazzy. Par exemple, le riff d’intro d’History, c’est un travail que je faisais chez moi sur les modes de la guitare, sur les intervalles. Je me suis dis que j’allais regarder les intervalles sur une seule corde, et que j’allais mélanger plusieurs modes sur un seul travail. En fait, c’est devenu le riff d’History. Ca peut venir comme ça, d’un travail ou quand tu bosses ton instrument, que ce soit le chant, la guitare ou la batterie, tu essayes toujours d’avoir l’idée de base, comme travailler l’aller-retour et tu vas explorer un peu plus pour que ton travail soit beaucoup moins… Comment dire… Lassant ! Et au fur et à mesure, tu te dis que ça peut devenir une idée de riff. Tout simplement en bossant tu peux avoir des idées comme ça. Je ne dis pas que c’est la majorité de notre truc de composition, mais ça peut être ça.
Matthieu : Au niveau de la pochette de l’album, on voit un homme de dos avec un flingue devant un paysage un peu apocalyptique, tu peux nous raconter l’histoire de The Weak Man ?
Fred : Le concept de l’album, c’est tout un univers inspiré de Lovecraft et autres choses que Julien écoute ou lit. Il est graphiste aussi, il fait des BD, et il est très influencé par toutes ces choses la. C’est une histoire en fait, ça se passe sur une île carcérale où sont enfermées toutes les âmes damnées de la Terre qui sont mélangées à des créatures maléfiques qui se retrouvent là sur cette île, complètement enfermés, et qui sont surveillés par sept gardiens qui représentent à peu près les sept péchés capitaux. L’histoire, en résumé, c’est un humain de cette île qui veut venger son frère qui s’est fait tuer par l’un des sept gardiens, et son frère avant lui, avait voulu s’échapper de la prison. Il va vouloir venger son frère, mais finalement il va suivre le même chemin que lui. C’est pour ça qu’on voit un mec avec un flingue.
Matthieu : Donc c’est un peu une île de hors-la-loi avec des flingues ?
Fred : Exactement ouais ! Il y a un synopsis qu’on a mis à la sortie de l’album, mais il va y avoir tout un descriptif dans les paroles de l’album, mais aussi tout ce qu’il va y avoir autour du concept, sur le blog du site internet. Beaucoup de visuel, comme une sorte de BD, avec tout qui y sera représenté. Un véritable univers complet.
Matthieu : Il y a énormément de guests sur cet album, dont certains reconnus internationalement. Pourquoi eux précisément ?
Fred : Ce qu’il faut savoir, c’est qu’on a des chanteurs invités pour représenter des personnages de l’histoire, mais aussi pour représenter sur certains morceaux des émotions ressenties par le héros. L’esprit du héros. Le choix c’est évidemment en fonction des morceaux, on ne va pas mettre un chant growl sur No More, ça collerait pas ! On a choisi les timbres de voix qui étaient adaptés aux personnages ou aux émotions, et ensuite le choix des chanteurs… Par exemple GUILLAUME BIDEAU et BLAZE BAYLEY, c’est parce que Julien est fan des deux. Il en parlerait mieux que moi, mais il a connu le Metal avec IRON MAIDEN pendant l’époque BLAZE BAYLEY. C’est le premier concert qu’il ait vu, à New York.
Matthieu : Donc pour lui c’est en effet une légende…
Fred : Ouais, pour lui c’est la légende ! Et GUILLAUME BIDEAU, il a toujours été fan de ce qu’il faisait avec SCARVE et pour ARNO STROBL, c’est Julien qui adore ce chanteur. Il y a eu des démarches personnelles, comme moi qui suis allé contacter MARK BASILE de DGM parce que j’adorais sa voix, j’avais découvert son groupe il y a pas vraiment longtemps, mais j’ai trouvé ça énorme au niveau de la puissance vocale et même de la prestation en live. Je ne sais pas si t’as déjà regardé un live de DGM, mais pour moi c’est une claque ! C’est l’un des meilleurs chanteurs de Metal qui existe ! Il avait fait un duo sur… Pas leur dernier album mais le précédent, il avait fait un duo avec RUSSEL ALLEN de SYMPHONY X, et il n’a pas à rougir ! Il y a des chanteurs comme ça qu’on a contacté parce qu’on adore leur voix. Il y a des amis aussi qui ont des voix particulières et qui ont bien voulu participer à l’album.
Matthieu : Est-ce que certains ont été plus difficiles à convaincre que d’autres ?
Fred : Non. Aucun, parce que ceux qui sont sur l’album ont tous répondu spontanément. Il n’y a pas eu à attendre, et en plus ils ont été vraiment emballés par le morceau qu’on leur envoyait. A part ARNO STROBL qui a peut-être découvert le truc un peu tard parce qu’il avait un planning chargé, on a eu des défections de deux chanteurs français qui n’ont soit pas répondu, soit refusé. Sinon tout s’est fait naturellement.
Matthieu : Quel est le titre sur lequel tu as pris le plus de plaisir au niveau composition ou enregistrement ?
Fred : Celui que je préfère, c’est Departure. Après, j’ai bien aimé bosser sur tous les titres, il n’y en a pas un seul que je n’ai pas aimé. Après, j’aime bien fignoler les choses quoi, surtout en studio parce que tu peux te permettre ! Deux semaines avant l’enregistrement des guitares, j’ai rajouté quelques overdub, des idées qui me venaient comme ça. C’était quoi déjà la question (rires) ? Ah oui, Departure, parce qu’il y a un peu de tout dans ce morceau. Le couplet est un échange entre deux chants, un growl et la voix de Julien qui est du chant clair, un refrain très accrocheur… C’est la touche HYPERDUMP ! Les gens vont peut-être juger ça autrement, mais la plupart des morceaux ont un refrain qui accroche toujours ! Ca se termine avec des guitares acoustiques qui font un peu western spaghetti, c’est marrant il y a des contrastes ! Les trois secondes que je préfère dans l’album, c’est quand il y a cette reprise du thème de l’intro dans Departure. Le riff avec ce chant un peu à la Faith No More, je sais pas mais j’adore ça !
Matthieu : Qu’est ce que tu penses de la scène Metal en France ?
Fred : Je ne suis pas un spécialiste pour être franc. Je pense que le problème, c’est que le Metal en France, c’est très peu diffusé. Ca reste quand même vachement underground, c’est pas du tout démocratisé et quand tu dis à tes amis ou tes collègues de boulot que tu fais du Metal, il y en a très peu, sur quinze collègues de boulot, tu vas en avoir trois qui écoutent du Metal.
Matthieu : Et encore, t’as de la chance !
Fred : Ouais, j’ai de la chance, c’est ce que je disais tout à l’heure à mes acolytes, j’ai plus de chance qu’eux parce que je suis chercheur et que je bosse dans un labo. Il y a beaucoup de doctorants, de chercheurs et de maîtres de conférence. C’est marrant parce qu’on voit au niveau sociétal que plus les gens font des études longues, plus tu trouves de gens qui vont écouter du Metal, je sais pas si t’as remarqué ça.
Matthieu : Je l’ai remarqué parce que je l’associe tout bêtement à la technicité. Les gens font des études, alors ils savent un peu comme au boulot, que le Metal c’est comme le jazz et le classique une musique technique.
Fred : Et ça devient de plus en plus technique, c’est ça qui est fou ! Il y a quinze ans, tu étais sur le cul quand le mec te jouait de la double pédale en continu, et maintenant les minots ils te balancent du djent, des trucs de fou, des mesures asymétriques, tu es étonné… J’ai quarante balais, j’suis has-been ! (rires)
Matthieu : Ca me fait penser aux vidéos des petits chinois qui ont trois ans et qui te font du tapping à la guitare… “c’est bon j’arrête de jouer !”
Fred : (rires) Mais en bref, la scène Metal française n’est pas très développée à cause du peu de diffusion qu’il y a… Il y a le Hellfest, ce grand évènement qui est bien implanté, il y a le Download qui est en train de se développer, et puis… Sorti de la, c’est vrai que c’est quand même beaucoup plus développé en Belgique, en Allemagne…
Matthieu : Après, je vois aussi la différence parce que j’habitais à La Rochelle, et si on avait un concert de Metal par an à la seule salle des environs, on avait de la chance !
Fred : Surtout dans les années 90, ça bougeait pas mal ! On avait toujours au moins une semaine sur deux un concert de Metal à la MJC de Joué-Les-Tours, il y avait du Death, du Thrash, de la Fusion… Un peu de tout ! Ca bougeait pas mal mais il y a très peu de groupes qui deviennent pro parce que pour gagner de l’argent dans le Metal, accroches toi ! L’argent ça se faisait beaucoup sur la vente de disques mais maintenant il ne faut même plus y compter ! Avec l’industrie du disque c’est mort… Maintenant c’est le merchandising, c’est les concerts, c’est ça mais c’est difficile !
Matthieu : Le nombre de groupes qui se créent parce que ce sont des groupes de lycée ou de fac, et qui après cinq-six ans s’arrêtent parce que les mecs sont obligés de bosser…
Fred : C’est clair ! Nous on a tous un boulot et c’est clair qu’on pourrait pas vivre de la musique, ça nous coûte même de l’argent. Pour être honnête, c’est pour ça qu’on a attendu autant de temps entre l’EP et le dernier album. Bon, il y a eu des changements de line-up mais il y a aussi le côté financier qui nous plombe un peu. L’enregistrement d’un album c’est pas gratuit, et t’as la promo derrière. Il faut assurer aussi. L’air de rien, c’est un plaisir que l’on prend surtout en concert, même si on prend notre pied en studio parce que tu sais… t’as toujours hâte de voir ce que ça va donner au final mais t’as déjà un aperçu et tu te dis “ça va claquer !” (rires)
Matthieu : Et en live t’as les gens qui réagissent en direct !
Fred : Ouais voilà ! Quand tu joues devant 200-300 personnes, la tu prends vraiment ton pied !
Matthieu : Votre meilleur souvenir de scène ?
Fred : A Sains-en-Gohelle, on a joué dans un festival de Metal dans une église. Elle est sûrement plus fréquentée j’imagine, mais le trip en lui-même est génial ! On a mangé du welsch, parce que c’est dans le Pas-De-Calais, alors c’est la spécialité locale. On est arrivés en avance, on a fait la balance et on s’est barrés, on est allés bouffer dans un petit pub, boire des bières, et après le soir on a joué dans cette église, un endroit vraiment atypique, c’était marrant ! Il y avait des groupes de Black, de Death… Il y avait SVART CROWN qui jouait là bas, c’était la tête d’affiche. Il y avait aussi WILD, et d’autres groupes que moi je ne connaissais pas mais qu’ils pourraient te dire.
Matthieu : Ton dernier coup de coeur musical ?
Fred : Ca pourrait être ANIMALS AS LEADERS mais c’est pas le tout dernier… J’écoute un peu des trucs qui sont sortis il y a trois ou quatre ans… La je suis en train
d’écouter ALTER BRIDGE, avec MARK TREMONTI à la gratte… La voix du mec est assez impressionnante, j’ai vu des live ou il assure ! J’ai pris ma claque ! Ca joue et ils ont un son de porc, c’est écoeurant (rires) ! La dernière claque que j’ai prise en live c’est quand même DREAM THEATER, parce que moi je suis pas du tout fan, surtout du chant, c’est pour ça que j’ai jamais écouté DREAM THEATER. Ce qui me rebutait beaucoup c’est le chanteur qui était très limite sur le peu de lives que j’avais entendu au niveau de la justesse. Et j’ai un collègue justement du boulot qui m’a emmené voir DREAM THEATER, c’était au Zénith, et ils ont joué 3h30-4h, un truc de malade ! Ils ont joué tout leur premier album, enfin pas tout le premier… Enfin Image & Words en deux parties ou je ne sais plus quoi, et je ne me suis pas emmerdé une seule seconde ! En plus, le chanteur, pour moi il a chanté juste ce jour là ! Ce qui pour moi était… J’ai trouvé ça énorme ! Sinon il y a RAMMSTEIN en live qui est juste monumental.
Matthieu : Surtout qu’à la base les mecs achetaient un bidon d’essence, ils le renversaient sur scène, ils y mettaient le feu et ils commençaient à jouer !
Fred : (rires) Ah mais typiquement, ça ne m’étonne pas ! Pendant un moment on avait des amis sur Senlis dans l’Oise, ils avaient une compagnie qui s’appelle les Potes Au Feu. Et ils font des spectacles de cracheurs de feu et effets pyrotechniques, et pendant un moment on avait justement eu cette idée d’inclure du feu, mais ça faisait trop RAMMSTEIN repiqué quoi… On va s’orienter vers autre chose mais ce sera quand même bien spectaculaire ! Il y aura des surprises !
Matthieu : Tu es tour manager et tu dois organiser une tournée avec en ouverture Hyperdump, qui sont les têtes d’affiche ?
Fred : Waow… Aie aie aie… Alors je mettrais DEVIN TOWNSEND ! Ca va faire plaisir aux autres membres du groupe… RAMMSTEIN (rires) ! Ca ramène du monde et ça claque ! Et en troisième… Une tête d’affiche… Ca doit être connu ? Je vais prendre ROLLINS BAND ! Le groupe d’HENRY ROLLINS ! Ah mais attend, ça existe plus, je ne peux pas le dire, si ?
Matthieu : Oh si, sans problème !
Fred : Bon du coup HENRY ROLLINS, pour son côté complètement déjanté et sa prestance de malade, mais ça pourrait être autre chose ! Tiens, je crois que TOOL ils vont sortir un album…
Matthieu : Ils sont sensés ouais…
Fred : Haha ! NINE INCH NAILS aussi, des groupes comme ça qui ont vraiment du visuel en live qui est exceptionnel !
Matthieu : Un conseil à un musicien débutant ?
Fred : Pour la pratique de l’instrument ? Comme je suis autodidacte, j’ai pas de très bons conseils à donner… Je conseillerais plutôt de prendre des cours justement,parce que moi les bases… Typiquement, j’ai fait que de la guitare électrique jusqu’à 25-26 ans, et après, toujours en autodidacte, je me suis mis à faire de la guitare classique chez moi parce que je m’intéressais aux compositeurs espagnols, à la musique sud américaine… Et en fait récemment j’ai un collègue de boulot qui est maître de conférence et très très bon guitariste de guitare classique, plutôt accompagnateur de musique brésilienne, donc guitare sept cordes classique. C’est un mec qui me réapprend toute la guitare classique. Donc mon conseil : plutôt que de vous faire chier à tout réapprendre, prenez des cours de guitare si vous avez les moyens et si vous avez vraiment la niaque, si vous avez envie de le faire, parce que non seulement ça vous apportera les bases au niveau de l’harmonie, du solfège, et l’important c’est de se faire plaisir. Si vous ne vous faites pas plaisir, dites au revoir à votre prof et voilà ! L’important c’est de se faire plaisir parce que c’est une passion. Tu vas jouer une heure, deux heures, trois heures par jour et tu vas pas t’arrêter quoi… Et presque tu t’endors sur ta gratte ! Des fois j’étais à la fac et je m’endormais carrément sur ma gratte le soir. Et surtout jouez en groupe. Ca c’est le plus important, c’est super formateur ! C’est le seul moyen de progresser aussi, jouer avec les autres et s’accompagner mutuellement. Typiquement, quand je suis arrivé dans HYPERDUMP j’avais pas du tout la même technique de main droite, j’avais jamais joué sur sept cordes, j’avais jamais fais de sweep de ma vie, il y avait plein de trucs que je ne savais pas faire et pareil j’ai progressé dans le groupe ! Je sais que moi avec Holyv (l’autre guitariste, ndlr), il y a certains trucs où je vais être plus à l’aise techniquement que lui et inversement. Des fois on essaye de rivaliser, c’est une émulation saine.
Matthieu : Quel est le tout premier titre de Metal que tu aies écouté ?
Fred : Eh bien c’était Moonchild d’IRON MAIDEN. C’est anecdotique, mais j’étais au collège, et j’avais mon correspondant allemand… Comme quoi tu vois, les allemands (rires) ! Il m’avait filé une cassette de l’album Seventh Son Of A Seven Son, donc le premier morceau que j’ai écouté c’était Moonchild d’IRON MAIDEN.
Matthieu : Plutôt solo ou rythmique ? Pourquoi ?
Fred : Moi je serais plus… Si c’est dans le Metal très moderne, je suis plus solo. Parce que rythmique, Holyv est beaucoup plus endurant, il a beaucoup plus d’attaque que moi. Je progresse comme je disais, mais il y a un riff dans le dernier morceau de l’album… En studio on s’en fout, mais en live on part sur un truc un peu crunch, qu’à la base je jouais aux doigts, mais qu’en fait je joue un peu à la reggae, c’est à dire en retour, et directement je dois changer d’effet en live pour arriver sur une rythmique qui est super syncopée et rapide, et des fois j’ai un peu de mal à passer du côté super relâché au côté super strict. Au début du riff en live j’hésite un peu… Donc je suis plus à l’aise en solo qu’en rythmiques super carrées.
Matthieu : Je te laisse conclure !
Fred : Merci à toi, longue vie à ton webzine, et retrouvez nous en concert sûrement à partir de septembre, mais aussi sur le site internet du groupe hyperdump.net qui va s’enrichir au fil du temps, avec le contenu visuel qui va être développé la dessus ! Et aussi avec un clip vidéo pour The Weak Man qui va sortir en septembre. On a pas de deadline mais ce sera dans ces eaux la !
Interview réalisée par Matthieu d'Acta Infernalis.
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