Interview avec Julien, guitariste de NERVD

Nervd

NERVD est un nouveau groupe composé de musiciens déjà bien connus de la scène metal française. Et c'est avec Julien (ex-KAIZEN) que nous nous sommes entretenus pour parler de la formation du projet ainsi que du premier album Weight Of Things.

WTH : Salut Julien et merci de répondre à mes questions. Interview pour faire découvrir ton groupe où on y retrouve des musiciens connus de la scène française. Peux-tu donc nous présenter ce projet qui est NERVD ?

Julien : Salut ! NERVD est un groupe qui s’est monté en 2019, on va dire, officiellement. C’est-à-dire qu’à la base je l’ai monté moi tout seul en commençant à composer la musique depuis quelques années déjà en travaillant avec JC notre chanteur. On avait fait un petit binôme comme ça où moi je lui envoyais la musique. Lui il chantait par-dessus et on essayait de maquetter autant de titres que l’on pouvait. Et puis lorsqu’on a fait le tri, affiner un peu notre style, au bout d’un moment on s’est que ce serait pas mal de mettre tout ça à l’exécution et puis surtout de faire des scènes. Du coup j’ai contacté quelques potes de groupes qui sont aux alentours et qui aurait pu être intéressés par le projet. J’ai appelé Cyril, Francesco et Mike qui ont été tout de suite super intéressés et les premières répétitions ont eu lieu en 2019. Derrière on a terminé les compos, essayé de faire un set le plus rapidement possible. On a enchaîné quelques petits concerts comme ça et je crois que le dernier que l’on a donné était moins d’une semaine avant le premier confinement donc on a été un peu stoppé net. Ce qui a été un peu pénible pour nous car le projet été en train de lancer et il a été un peu étouffé dans l’œuf.

WTH : Se tourner vers l’avenir en jetant un coup d’œil dans le rétroviseur, un geste qui a du sens quand on découvre le son balancé par NERVD, en référence aux années 90. C’est quelque chose qui vous a caractérisé dès le départ ?

Julien : Bah en fait je te dirais oui étant donné qu’on est toujours issus des années 90 avec le metal de cette époque et malgré le fait qu’aujourd’hui ce ne soit plus une musique qui soit très en vogue pour la majorité des gens. Nous en ce qui nous concerne, c’est une musique qui nous a bercé avec des groupes phares, des précurseurs de pas mal de choses et finalement on a un peu comme un manque aussi. De ne plus pouvoir voir des groupes comme PANTERA sur scène, ou NEVERMORE qui est complètement culte pour moi et c’est un groupe qu’on ne pourrait plus jamais voir sur scène. Et pour nous, le fait de pouvoir rejouer cette musique en groupe, de pouvoir le reproposer sur scène, et je dis ça en toute modestie car le but ce n’est pas non de reproduire du PANTERA, du SEPULTURA première époque ou quoi que ce soit, l’énergie que ça dégageait, c’est ça qui nous plaît, nous anime un peu et nous pousse à jouer ce style de musique.  Donc oui, se tourner vers l’avenir, essayer de remettre ça avec un son et une manière de jouer plus moderne, et faire en sorte déjà de nous faire plaisir en jouant ce que l’on aime. Et après, si éventuellement ça peut plaire à des gens qui sont, comme nous, issus des années 90, qui retrouvent une partie de ça en nous, on sera les plus heureux. Ceci-dit, on n’a aucune vocation à vouloir cartonner, tant qu’on se fait plaisir.

WTH : On vous cite comme influences PANTERA, ALICE IN CHAINS, HATEBREED ou NEVERMORE mais vous dites que NERVD joue du NERVD et rien d'autre, donc du metal sans étiquettes. Et justement, sans parler d’étiquette, comment décrirais-tu la musique du groupe ?

Julien : C’est vrai que je n’aime pas trop les étiquettes, disons que ça ne m’intéresse pas. Je dirais que c’est un condensé de tout ce qui est metal des années 90 comme on en a parlé précédemment. Du metal U.S., tout ce qui a pu sortir, entre autres, sur les labels Roadrunner et compagnie, à la bonne époque. Après, je pense que ce n’est pas vraiment une musique qui te transporte dans un monde incroyable comme beaucoup d’albums de cette décennie, ce n’est pas le but non plus. Nous ce qu’on fait, c’est de s’éclater sur scène, d’envoyer la sauce donc voilà on est plus basé sur l’énergie et porter sur le fait de balancer des gros riffs et de voir la réaction du public qui prend ça dans la fosse et qui va se dire qu’il en a pris plein les dents. C’est ce qui nous intéresse, déjà en tant que public, moi ce que j’aime c’est quand un groupe fait des cassures rythmiques où d’un coup ils te balancent un gros riff où tu ne t’y attendais pas. Nous on se mange ça en pleine tête et je me dis que j’ai pris ma claque et c’est cool quoi. On n’a pas besoin non plus de mettre de la technique de partout, ce n’est pas trop notre truc, nous c’est l’énergie avant toute chose.

WTH : Vraiment le côté brut.

Julien : Voilà, l’énergie, mettre des ambiances, des couleurs donc tu vois, il y a des morceaux qui sont plus froid ou plus chaud, des ambiances comme ça. Ce qui est un peu le boulot de JC qui a quand même une voix assez particulière. Il est capable d’amener plusieurs ambiances selon le morceau.

NERVD - The Weight Of Things (OFFICIAL MUSIC VIDEO)

WTH : On va parler de votre premier album à venir, The Weight of Things. D’après ce que tu m’as dit au début de l’interview, il n’a donc pas eu de processus de composition avec les autres membres puisque tu as tout composé avant la formation du line-up ?

Julien : Voilà, tout à fait mais pour la plupart puisqu’elles n’ont pas toutes été composées à la même époque ce qui fait que c’est un album très varié. Mike notre guitariste a aussi collaboré sur certains morceaux mais grosso modo, étant donné que j’ai composé une grosse partie avant de former le line-up et qu’on soit vraiment un groupe à part entière. Et une fois le groupe au complet, après plusieurs répétitions on s’est dit qu’on avait déjà pas mal de matériel conséquent et j’ai composé les derniers morceaux pendant le premier confinement ce qui m’a permis de les finaliser assez vite. Ensuite on a commencé à tout enregistrer dans plusieurs endroits différents compte-tenu de la crise sanitaire qui ne nous a pas forcément permis de tout enregistrer en même temps, ni au même endroit ni tous en même temps. Les parties chant se sont faites chez Francis Caste au Studio Saint-Marthe à Paris puisque JC à l’habitude de travailler avec lui depuis des années avec RED MOURNING donc on était sûr d’avoir un super résultat avec lui. Pour ce qui est des guitares, ça s’est beaucoup fait chez moi surtout pour les prises et puis tout le reste de la prod s’est faite chez Francesco notre bassiste. Il a son propre studio où on peut faire des prises notamment de batterie et tout ce qu’on veut donc ça nous a quand même permis de pouvoir finaliser l’album et c’est lui qui s’est également occupé de faire le mixage et le mastering. Tout en auto-prod avec le soutien de Francis qui non seulement s’est occupé des parties mais a également participé à quelques arrangements au niveau de la musique. Il n’a donné son avis et des idées sur certains trucs qui ont d’ailleurs été vachement bien. On a été obligé de s’adapter puisqu’à la base ont été plus parti pour aller dans un studio et faire ça un peu à « l’ancienne » mais là, pour le coup, on a fait ça comme on a pu.

WTH : All I Need et The Weight of Things ont fait l’objet de clips vidéo. Peux-tu me faire un petit making-of des tournages ?

Julien : Le clip de The Weight of Things a été tourné il y a déjà un petit moment maintenant puisque ça s’est fait au tout début du projet donc ça remonte à deux ans. On ne s’en était pas encore vraiment servi et surtout il n’avait pas été diffusé en dehors d’un cadre, on va dire, plus ou moins privé. C’est quelque chose qu’on a fait assez rapidement quand on a enregistré la première démo à la même période. Et ce qui est assez marrant sur ce premier clip car, mine de rien, c’était l’une des premières fois où on s’est retrouvé tous les cinq à jouer des morceaux. Il l’a réalisé avec Julien Metternich qui réalise beaucoup de choses dans le milieu du metal français et qui est un ami de longue date. On adore sa façon de travailler donc avec lui ça a été facile. Sur le fond, il ne faisait pas forcément des clips qui ont un scénario poussé ou quoi que ce soit. C’est plus nous voir jouer en live et voir l’énergie que ça apporte. L’idée était de présenter le groupe, voir un peu qui fait quoi. C’était également le cas dans le deuxième clip All I Need qu’on a tourné un peu plus tard, en août 2020. On a voulu donner une ambiance visuelle dans ce clip mais sans pour autant vouloir trop pousser le scénario et puis il y a toujours une contrainte de budget quand on fait des clips. Je pense que si on veut pousser, faire une histoire crédible avec des figurants ça engage pas mal de budget. Et nous, même si nous ne sommes pas des débutants, on débute en tant que groupe et pour l’instant, ce n’est pas compliqué, on a fait rentrer 0€ dans les comptes du groupe parce qu’on n’a pas pu faire de concert.  Don c’est vrai que ce n’est pas super évident pour nous de se dire qu’on va être super ambitieux sur les clips dans un premier temps. J’espère que pour le prochain on pourra mettre un peu plus les moyens et faire quelque chose un peu plus poussé. On verra en fonction des options qu’on aura dans quelques mois puisqu’avec le covid on ne sait pas trop où on va donc c’est assez compliqué. Mais le clip de All I Need a été particulièrement sympa. Ça ne se voit pas forcément mais on a fait ça dans une maison complètement délabrée.

WTH : Ambiance urbex !

(Rires)

Julien : Voilà c’est un peu ça ! Il y avait des pièces tellement vétustes qu’on se serait cru dans The Conjuring ! C’était assez flippant d’autant plus que quand Julien est derrière la caméra il nous dirige vraiment, il nous demande de sauter partout, de headbanger. On se tape trois mois de torticolis après ! (Rires). Moi par exemple j’ai fait mes prises au premier étage sur un plancher qui était plutôt endommagé et je me demandais si je n’allais pas passer à travers et de me retrouver au rez-de-chaussée avec les pompiers donc était assez drôle. De bon souvenirs en tout cas et pour le coup, le rendu du clip est vraiment sympa.

WTH : Pour terminer cette interview, as-tu un message pour nos lecteurs ?

Julien : Déjà merci pour cette interview et j’espère que ça leur plaira et qu’il y aura des fans de ce metal des années 90 sans vouloir trop axer sur cette période. Mais c’est vrai que ce sont nos racines et puis nous on le revendique. Voilà d’où on vient et c’est ce qu’on veut faire aussi car on l’a toujours fait et on est en phase avec nous-même. Et puis qu’ils continuent de soutenir la scène metal française et internationale. Et puis on espère pouvoir faire des concerts le plus rapidement possible et pour ceux pour qui notre musique plaira, on leur donne rendez-vous en live.

The weight of things nervd

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