Interview avec Tim, guitariste d'EXCEPT ONE

Except one 2022

Trois ans après Fallen, EXCEPT ONE est de retour avec le nouvel album Broken. Et après Estelle, c’est au tour de Tim (guitare) de se prêter au jeu de questions-réponses pour nous parler de ce nouveau opus et ce qui le différencie du précédent.

WTH :  Notre dernier entretien, c’était avec Estelle, ça remonte à il y a déjà trois ans. Comment le groupe a vécu ces trois dernières années avec la pandémie ?

Tim : La dernière fois c’était pour l’album Fallen qu’on a eu la chance de pouvoir défendre sur scène avec une tournée en première partie du groupe de thrash danois HATESPHERE, donc on a réussi à faire vivre cet album jusqu’à ce que la vie s’arrête avec le covid. On a alors commencé le processus créatif d’un nouvel album Broken qui s’est finalisé alors que la pandémie commençait et que la vie s’arrêtait. Cela nous a permis de nous poser, de prendre du recul et de voir ce qu’on avait envie de dire sur cet album, ainsi que de voir comment le monde évoluait autour de nous avec la pandémie. Nous nous sommes rendu compte que l’on était plus fragile que ce que l’on pensait, de vieux démons qui étaient en nous depuis longtemps sont ressortis et ont nourri notre processus créatif aussi bien sur les idées musicales que sur les textes. Broken est un album qui ne parle pas de la pandémie mais des démons qui étaient en nous et dans le monde qui nous entoure et qui ont resurgi à ce moment-là. Le fait qu’on était enfermés chacun chez nous a changé la façon d’écrire du groupe, on travaillait à distance sur des ordinateurs, on s’envoyait des idées et cela a permis de travailler beaucoup plus sur le fond des compositions c’est-à-dire travailler les ambiances, les habillages sonores, des choses que l’on ne faisait pas avant en fait.

WTH :  Comme certains autres groupes la pandémie vous a permis d’être plus productifs au niveau compositions. Quelles sont les autres différences entre Broken et Fallen ?

Tim : Exactement, cela nous a vraiment permis de prendre du recul pour savoir de quoi on voulait parler et on est allé beaucoup plus loin niveau écriture. Contrairement à Fallen ou je suis arrivé l’album était déjà sorti, pour Broken j’ai amené beaucoup d’idées et j’ai beaucoup participé au processus d’écriture et on a pu prendre le temps en fait. Les idées de base étaient beaucoup plus abouties et on a pu aller encore plus loin que ce que l’on faisait avant. L’autre grosse différence est qu’on a pris un directeur artistique en la personne de Jelly Cardarelli qui est le batteur d’ADAGIO. Il a vraiment cherché à voir ce que le groupe voulait exprimer sur cet album afin d’avoir une production qui soit au plus proche de ce que l’on voulait exprimer. Il nous a poussé dans nos retranchements sur les enregistrements et ça c’est quelque chose qui est nouveau sur cet album-là et qui nous a beaucoup apporté en valeur ajoutée sur la qualité de la production de l’album.

WTH : La dernière fois on avait parlé de la volonté de se battre contre un système destructeur pas forcément politique, retrouve-t-on ce thème dans Broken ?

Tim : Dans Broken on fait un constat sur ce qui se passe dans le monde mais avec une dimension plus humaine, un constat moins global mais plus sur le ressenti des médias. Il y a des morceaux qui parlent aussi de problèmes plus personnels ce qui n’était pas le cas dans Fallen, dans Broken il y a plus d’introspection qui est une réaction à un monde qui est en train de se briser, il n’y a pas de dimension moralisatrice, de volonté de faire réagir les gens mais plutôt un constat que la musique nous a toujours permis de nous sortir des moments les plus difficiles que nous avons traversé et le transmettre à ceux qui vont écouter Broken. On espère qu’ils vont pouvoir s’identifier aux thématiques, qu’elles soient comprises au premier et leur apporter un vrai soutien.

Broken eo

WTH : Qu’est ce qui vous a poussé à utiliser le titre Broken pour l’album ?

Tim : Broken c’est la cassure, le monde qui s’est brisé au moment de la pandémie. On ne parle pas de pandémie mais bien des cassures qui se sont produites à ce moment là ou qui étaient présentes en nous et se sont révélées à cette occasion ou des angoisses futures. On a fait un livret entièrement illustré par Estelle et nous y avons mis les paroles, chose que l’on n’avait pas fait pour le précédent, afin que l’auditeur puisse se plonger complètement dans les compositions et les thèmes que l’on aborde avec une illustration faite à partir des paroles à chaque chanson.

WTH : D’un point de vue technique, d’après ce que tu m’as dit précédemment, le travail de Jelly Cardarelli est vraiment la plus-value sur Broken, ce qui le démarque de Fallen.

Tim : En termes de production c’est sûr. Il a tout fait pour aller vers un coté viscéral qu’on voulait donner à l’album, on ne voulait pas avoir un semblant de superficiel, et il nous a fait sortir nos tripes. Mais il fallait que cela reste propre afin de sublimer les propos et il a parfaitement saisi ce que l’on désirait.

WTH : Dans quelles circonstances avez-vous fait appel à Jelly ?

Tim : En fait Jelly est la connaissance d’un de mes meilleurs potes qui avait travaillé avec lui et il nous a tout de suite mis en en relation. Cela s’est très bien passé ; il travaille en binôme avec Symheris et ils ont tout donné pour aller au plus près de ce que l’on voulait exprimer.

WTH : Il y a un clip qui a été tourné pour la chanson In Nomine, peux-tu me raconter le tournage du clip ?

Tim : On a mis les petits plats dans les grands pour ce clip. On avait beaucoup d’idées visuelles pour cette chanson qui traite des travers de la société par le prisme de la religion et cela a donné beaucoup d’idées visuelles qu’on a couché sur papier en amont de la production du clip. On a rencontré beaucoup de gens pour ce clip, un chihuahua et on est hyper content du résultat par ce que c’est exactement ce que l’on voulait voir à l’image

WTH : Quel est ton morceau préféré de l’album ?

Tim : Mon morceau préféré est Still Alive qui traite d’une expérience très personnelle et que j’avais besoin d’exorciser sur cet album et qui est très intense pour moi aussi bien dans l’écriture des textes que dans la musique. C’est un morceau qui se termine dans une espèce de chaos total, libérateur et c’est exactement ce que je voulais dire

WTH : On peut dire que vous êtes satisfaits de cet album à tous les points de vue sur Broken ?

Tim : C’est clair, on a tout fait pour qu’il n’y ait aucun regret à la fin sur quelque sujet que ce soit, les arrangements, la production, c’est pour ça qu’on a choisi de travailler avec quelqu’un de très expérimenté, cette autorité qui va arbitrer, qui va décider, canaliser notre énergie. Même le côté visuel, quand tu travailles avec quelqu’un qui écrit des textes, participe à la musique, elle ne peut qu’être totalement impliquée dans son travail de graphiste et au plus proche de nos attentes.

EXCEPT ONE - IN NOMINE (OFFICIAL VIDEO)

WTH : Quel a été ton coup de cœur 2021 ?

Tim : Le dernier album de SEVENDUST. Pour moi c’est un groupe qui est vraiment sous-estimé et qui m’inspire depuis longtemps. Il mériterait d’être plus sous les projecteurs. C’est assez éloigné de ce que l’on fait nous mais pas tant que ça finalement, ils ont cette volonté de travailler les arrangements pour les mettre au service de l’énergie, comme nous sur Broken.

WTH : Pour terminer cette interview as-tu un message pour les lecteurs de WHAT THE HELL ?

Tim : Merci pour votre soutien, le votre et celui des lecteurs et surtout écoutez l’album, que vous nous connaissiez ou pas cela sera pour vous une bonne surprise, et venez nous voir sur scène, vous ne serez pas déçus de l’expérience.

Except One

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