DUST IN MIND : Interview du guitariste et chanteur Damien Dausch
- Par joel-wth
- Le 26/12/2021
- Dans Interviews
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C'est par une belle après-midi que j'ai rencontré par écran interposé Damien Dausch, guitariste et co-vocaliste de DUST IN MIND, groupe de power metal indus français, pour parler de leur dernier opus, CTRL.
WTH : Pourrais-tu nous parler de la composition du groupe ?
Damien : Le groupe est composé de Thomas à la batterie, Xavier à la basse, Jennifer au chant, Philippe aux guitares et moi-même aux guitares et au chant
WTH : Quelles sont tes plus importantes influences musicales ?
Damien : J’ai été influencé par un million de choses mais pour se centrer sur l’essentiel je dirai PAIN, HYPOCRISY, KORN top 2 en termes d’influence et LACUNA COIL ou JINJER pour la touche féminine qui se retrouve dans DUST IN MIND.
WTH : Comment se déroule le processus de création des titres au sein du groupe ?
Damien : c’est assez simple, je vais m’occuper de la production en général, je fais la grande diagonale de la musique, des maquettes, que je présente ensuite au groupe et chacun y ajoute sa patte, affine le morceau pour le finaliser. J’apporte une structure solide avec un thème sur lequel se greffent les autres membres du groupe
WTH : Quels sujets abordez-vous dans vos chansons ?
Damien : Sur cet album, essentiellement tout ce qui touche aux sentiments, quels qu’ils soient, c’est assez large. Après on parle aussi de l’environnement, souvent aussi harcèlement. Cet album c’est surtout ce qui sort de notre cœur, ce qu’on ressent et beaucoup de vécu, voilà.
WTH : Comment s’est déroulé le processus d’enregistrement ?
Damien : Nous avons été perturbés par le COVID, mais on a beaucoup de chance car quand j’ai commencé la musique je me suis intéressé à la technique et à la possibilité de tout faire moi-même, ce qui m’a amené à avoir un studio d’enregistrement et mon métier est la production audiovisuelle, de la musique et de la vidéo, ce qui nous a beaucoup aidé pour enregistrer cet album que je produis moi-même. C’est un énorme avantage pour nous et je pense que peu de gens ont la possibilité comme nous d’avoir la main sur tout le processus et de travailler en continu, sans contrainte de temps. Je finalise tout, la musique, les clips vidéo et même le visuel de la pochette.
WTH : Le jeu de double voix est particulièrement réussi dans cet album à l’image du morceau Freefall, comment travaillez-vous les lignes mélodiques de chant ?
Damien : On n’aurait pas pu faire çà il y a quelques années par exemple, quand le groupe a commencé et que les choses se mettaient en place, je voulais faire quelque chose comme PAIN, metal industriel avec une voix féminine pour une touche LACUNA COIL. Au début tu tâtonnes, tu apprends ce qui sonne, ce qui est moins bien, et je pense que c’est une question d’expérience à force de faire, défaire, refaire, travailler. Il y a aussi le fait est que l’on se connait par cœur, tout le monde connait la vie de tout le monde, on est très soudés et cela nous aide beaucoup à comprendre comment se positionner dans le morceau. Je sais parfaitement comment Jennifer va réagir quand elle va entendre ce type de riff, j’arrive tout de suite à le visualiser, du coup c’est assez facile pour nous de se positionner l’un par rapport à l’autre.
WTH : Quel est ton morceau préféré dans ce nouvel album ?
Damien : Alors c’est Empty parce que celui-là il est venu du cœur, je me suis réveillé au milieu de la nuit et il est sorti comme ça, j’avais cette direction dans le cerveau qui trainait, j’avais cette ligne de chant sur le refrain, j’avais beaucoup de choses à sortir à ce moment-là, il fallait que ça sorte. Alors bien sûr ensuite on a arrondi les angles et ça a donné un truc fou avec deux ambiances et j’en suis particulièrement fier parce que cela est venu assez naturellement en fait.
DUST IN MIND - Synapses (Official Video)
WTH : Vous transformez avec cet album le succès du précédent opus From Ashes to Flames, avez-vous la sensation de franchir un palier ?
Damien : Mentalement oui, tout le monde est d’accord, on l’a fait avec sérénité, on ne peut pas trop se l’expliquer. On l’a fait sans aucune pression, avec ces deux ans de COVID qui a pourri la vie à tout le monde, mais on peut sortir du positif de tout. On devait sortir cet album l’année dernière ou celle d’avant je ne me rappelle même plus tellement c’est loin, mais on s’est dit ce n’est pas grave, on prend le temps, on le prend cool, on essaie des trucs marrants, au feeling. Du coup notre sentiment final c’est d’être assez sereins, l’album est plus réfléchi que ce que l’on a pu faire avant, et plus travaillé aussi. L’objectif était de ne jamais faire quelque chose de trop linéaire, chaque morceau doit avoir un thème et l’ensemble ne doit pas être répétitif. On a réussi à trouver un équilibre, cet album pour nous c’est un point de départ, on a des bases solides, une sorte d’identité sonore, visuelle, maintenant on se lance, pour de vrai
WTH : Pourquoi avoir appelé cet album CTRL alors que vous annoncez le perdre dès le premier morceau (rires) ?
Damien : Pour faire parler les gens (rires). En fait c’est ironique, on a toujours le sentiment de tout vouloir contrôler, de faire les choses dans l’ordre, alors que c’est l’album de lâcher prise. On n’a pas voulu l’appeler Lost Control parce que on voulait exprimer une frustration, comme le personnage de la pochette qui est obligé de se tenir pour se contrôler, mais on sent qu’il est prêt à péter avec tout ce qu’il a sur lui et qui nous explose aux yeux. En fait on voulait dire que les gens cherchent le contrôle, et que l’album leur permet justement de se lâcher.
WTH : Comment as-tu trouvé le concept du "Hellfest at Home" ? Prévoyez-vous une tournée en France ?
Damien : j’ai trouvé ça ultra cool, ça avait du sens et il faut encourager ce genre de choses, je ne peux pas trop en parler mais on va faire quelque chose en streaming bientôt, on est en train de le travailler. Tout le monde ne peut pas aller aux concerts et c’est un moyen de toucher un plus large public, même si la scène et le dialogue avec un public reste une priorité pour nous. Il faut savoir naviguer sur plusieurs tableaux pour rester toujours à l’image, trouver une sorte de compromis. Pour ce qui est d’une tournée on travaille sur ça pour l’année prochaine, il y a une explosion de la demande de salles, et on ne veut pas se retrouver avec cinq groupes le même soir dans la même ville, ce qui ne ferait que provoquer une frustration pour tout le monde, un immense embouteillage.
WTH : Un dernier mot pour les fans et les lecteurs de WTH ?
Damien : J’espère qu’ils ont envie de revoir du live pour de vrai et que l’on pourra se voir, se rencontrer, et s’ils ont aimé DUST IN MIND, qu’ils en parlent autour d’eux. Merci à des fans comme toi via cette interview de faire connaître notre musique.
WTH : Merci à toi en espérant se retrouver autour d’une bière un soir de concert.
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