Interview de Pascal, bassiste de JIRFIYA
- Par Romain Dos Anjos
- Le 11/02/2021
- Dans Interviews
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JIRFIYA est un projet issu de la rencontre de musiciens d'origines différentes entre deux ex-membres de BORN FROM LIE, Jérôme et Pascal, et Ingrid (OSCIL). Nous avons interviewé Pascal pour parler de la génèse du projet et du premier album Still Waiting qui s'inscrit dans la continuité du EP sorti en 2019.
WTH : Peux-tu nous présenter JIRFIYA et comment est parti l’idée de ce projet ?
Pascal : JIRFIYA est un jeune groupe né sur les cendres d’un autre groupe qui s’appelait BORN FROM LIE que j’avais avec notre guitariste Jérôme qui chantait également à l’époque. Il voulait arrêter de chanter pour ne se consacrer qu’à la guitare et c’est ce qui nous a poussé à rechercher un chanteur ou une chanteuse. C’est comme ça qu’on a rencontré Ingrid et après l’avoir auditionné, sa voix nous avait plu donc elle nous a rejoint. On voulait développer BORN FROM LIE mais différents événements comme le départ de notre ancien batteur nous ont poussé à partir sur un nouveau projet et voilà comment est né JIRFIYA.
WTH : D’où provient le nom du groupe ?
Pascal : Le nom fait référence à une météorite martienne qui s’est écrasée sur Terre près de la ville de Jrifiya en Libye, une météorite qui porte son nom. Par rapport à la prononciation d’origine qui est un peu difficile, on l’a franchisé en inversant le i avec r et ça a donné JIRFIYA.
WTH : Quelles sont vos influences selon toi ?
Pascal : Très bonne question. On en a pleins ! Jérôme et moi, comme beaucoup, on est des fans d’IRON MAIDEN, on est de cette génération-là. Du thrash à la MEGADETH, le metal old-school. Sinon plus récent je te pourrais te citer ORPHANED LAND mais plus globalement c’est le heavy/thrash des années 80.
WTH : Comment décrirais-tu la musique de JIRFIYA ?
Pascal : C’est une musique avec pleins de nuances et de contrastes comme ça se fait beaucoup dans le metal, avec nos influences heavy/thrash, avec quelques éléments de prog, une musique très dynamique. Personnellement, je trouve que la musique est belle quand elle est contrastée.
WTH : Il y a aussi ce contraste entre la voix claire d’Ingrid et le guttural de Jérôme. Ça a matché tout de suite les deux chants sur les premières répétitions ?
Pascal : Ah oui totalement, déjà sur le travail de compositions ça a été parfait et on a même été étonné du résultat.
JIRFIYA "House Of Poison"
WTH : Un premier EP intitulé Wait For Dawn sort en 2019 salué par la critique. Était-ce pour poser une première base ou juste donner un avant-goût du premier album ?
Pascal : C’était vraiment une première base car on voulait sortir des premières compos de Jérôme déjà finalisée. C’est lui notre principal compositeur et les autres membres, on apporte chacun notre patte. Donc on a sorti cet EP et l’album est arrivé assez vite car Jérôme est un travailleur fou, il a toujours pleins d’idées de compos. Et quand on a sorti cet EP, ça ne faisait pas longtemps qu’on connaissait avec Ingrid et sur l’album on se connaissait déjà mieux donc ça a joué sur l’évolution, et elle a beaucoup travaillé sa voix, on a apporté plus de personnalité.
WTH : Du point de vue des compositions, comment les avez-vous travaillées ?
Pascal : C’est Jérôme qui fait 90% des compositions et il écrit les paroles. Il nous envoi des maquettes, on travaille dessus et ensuite on se voit pour faire les arrangements. Le travail de groupe sur fait donc après, lorsque chacun apporte ses idées et bien sûr il travaille les lignes de chant avec Ingrid.
WTH : Le premier album Still Waiting justement est sorti en novembre dernier. Lui, comme l’EP ont été produits au Hybreed studios par Andrew Guillotin. Comment s’est passée cette collaboration avec lui ?
Pascal : Super bien. On l’avait rencontré par hasard et ce qu’il fait au point de vue du son nous plait beaucoup, surtout sa capacité à donner un son puissant à la batterie, il est vraiment très doué. Et c’est pour cette raison que l’on continue de travailler avec lui, d’autant plus qu’on a une bonne entente avec lui. Même si on peut être chiant, quand on lui demande de faire certaines modifications il le fait donc c’est vraiment super. Il n’y a que le chant et certains arrangements comme la guitare acoustique ou la batterie qui se font dans son studio. Les guitares sont enregistrées chez Jérôme, sur ordinateur et ensuite c’est retravaillé bien sûr.
WTH : Au vu de la situation actuelle, avez-vous eu des difficultés pour vous voir pour enregistrer ?
Pascal : Non ça va, on a pu répéter quelques fois et l’album a été enregistré cet été. Alors c’est vrai qu’on ne s’est pas beaucoup plus, surtout qu’eux ils habitent en banlieue parisienne alors que moi je me suis exilé à Bordeaux donc on ne se voit pas tout le temps mais on a réussi à le faire suffisamment pour finir cet album.
WTH : Quels messages avez-vous voulu faire passer avec cet album ?
Pascal : Ça reste très noir. C’est dans la continuité de Wait For Dawn et de ce qu’on faisait avant avec B0RN FROM LIE. On raconte des histoires qui reflètent le monde dans lequel on vit, les excès du capitalisme, la pollution, les migrants, etc., et puis des textes un peu plus personnels, notamment sur les sectes avec par exemple la chanson House of Poison, et les religions également. Voilà les thèmes généraux de nos textes.
WTH : Les chansons We’ll Speel Some Blood et Live With That Voice ont été enregistrées avec un autre batteur, Thomas H. S’agit-il de chansons de votre précédent projet ?
Pascal : Oui tout à fait et à l’époque on recherchait toujours un batteur pour BORN FROM LIE et Thomas a été un batteur de studio pour ces deux morceaux. Donc ça s’est passé avant notre rencontre avec Nicolas qui s’est faite par annonce comme pour Ingrid, avec des auditions.
WTH : Malgré les temps que nous vivons, avez-vous des perspectives de concerts ?
Pascal : Non il n’y a rien que se profile pour l’instant. On a quelques projets, notamment éventuel clip pour cet été pour faire découvrir un autre extrait de l’album. Et entre deux, un autre extrait devrait sortir cet été sous un autre format, peut-être une lyric vidéo.
WTH : Lorsque j’ai écouté votre album et découvert la voix d’Ingrid, elle m’a tout de suite fait penser à la chanteuse Anneke van Giersbergen. Est-ce une référence pour elle ?
Pascal : Tu n’es vraiment pas le seul à dire ça, moi-même j’ai trouvé beaucoup de similitude. Effectivement c’est une référence parmi tant d’autres mais dans un sens c’est un hasard. D’autant que moi j’ai beaucoup écouté du THE GATHERING, un peu moins maintenant, mais quand j’ai entendu la voix d’Ingrid, ça m’a sauté aux oreilles.
WTH : On en arrive au traditionnel message pour nos lecteurs et ceux qui vous suivent.
Pascal : Et bien déjà, bon courage à tous, une bonne année et j’espère qu’on pourra tous se retrouver en concert, que ce soit dans la fosse ou sur scène. Je souhaite de plus beaux jours pour la culture.
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