LIZZARD : Entretien avec le bassiste William Knox
- Par Romain Dos Anjos
- Le 23/03/2021
- Dans Interviews
- 1 commentaire
Quand on parle de rock progressif français, on ne peut pas passer à côté de LIZZARD. Le trio originaire de Limoges a sorti son nouvel album Eroded qui a fait l'objet d'une gestation quelque peu différente par rapport aux précédents. Le bassiste William Knox nous en a expliqué le pourquoi du comment lors de notre interview dans le cadre de sa promo.
WTH : Peux-tu présenter LIZZARD pour ceux qui ne vous connaissent pas ?
Will : Nous sommes un trio de prog-rock, nous avons sorti notre quatrième album Eroded en février dernier.
WTH : Le nom du groupe fait donc référence au lézard. Fait-il référence à vos influences ?
Will : Oui, c’est déjà un clin d’œil au fait qu’on aime tout ce qui est nature, animaux, et puis à nos influences effectivement, des groupes qui ont des chansons qui s’appellent Lizzard ou qui sont sur ce thème.
WTH : Vous avez toujours évolué à trois. Était-ce un choix ou ça s’est fait comme ça ?
Will : C’était un choix depuis le début parce que j’avais joué avec Katy avant LIZZARD et à l’époque on avait déjà un guitariste et on cherchait un chanteur. Et puis c’est là qu’on rencontré Mathieu qui est devenu notre chanteur. Après quoi notre guitariste est parti, Mathieu a pris la guitare en plus du chant et depuis on forme un trio qui nous convient à tous et je pense que c’est bien équilibré comme formant de groupe.
WTH : Comment vous organisez-vous pour composer, vos méthodes de travail ?
Will : Mathieu compose beaucoup de son côté, ensuite il nous présente ses riffs, ses idées et puis on se retrouve à trois en salle de répétitions pour jamer sur ses idées, apporter notre touche personnelle et essayer de faire fonctionner l’alchimie des trois membres. On a toujours fait comme ça.
WTH : J’avais lu dans une autre interview que vous n’aviez aucun autre projet musical. Est-ce toujours le cas aujourd’hui ?
Will : Oui. Moi de mon côté, je suis ingé-son dans d’autres projets mais en termes de création c’est notre seul projet.
WTH : On vous recommande aux fans de RADIOHEAD, TOOL ou encore DEFTONES. Font-ils partie de vos influences ?
Will : Tout ça fait, cela représente nos années 90. Mais on a des influences des années 70 style PINK FLOYD, LED ZEPPELIN. Tout ce qui est seventies et nineties.
WTH : En février prochain, vous allez sortir votre nouvel album Eroded. Dans les messages qu'il fait passer, il entend apporter une lumière au bout du tunnel. Je ne peux m’empêcher d’imaginer que ça fasse écho à la situation actuelle, est-ce bien le cas ?
Will : Oui et non en fait. C’est que tout l’album a été conçu avant le début de la pandémie donc les thèmes de l’album étaient déjà établis. Mais ça colle parfaitement à ce qu’il se passe aujourd’hui. On a des choix à faire en termes d’humanité, que si on est en voie de disparition, c’est maintenant ou jamais pour repenser notre façon de faire.
WTH : Qu’est-ce qui vous a poussé à partir sur ce thème ?
Will : Nos expériences personnelles et notre vision du monde y ont contribué. Je pense que beaucoup d’artistes prennent ce thème à cœur depuis toujours et en ce moment il est plus urgent que jamais de faire quelque chose. Je pense que c’est important d’en parler, de s’exprimer sur le sujet et de s’échanger des idées pour aller de l’avant.
WTH : De quoi inspirer l’écriture des textes.
Will : Voilà les textes sont chacun des chapitres sur ce thème-là.
Lizzard - Blowdown (Offical Video)
WTH : Qui s’en charge dans le groupe ?
Will : C’est Mathieu principalement. Katy et moi sommes anglais donc il est plus logique que ce soit Mathieu qui les écrit vu que c’est lui qui les chante donc il faut que ça vienne de lui. Mais Katy l’aide sur les mises en forme, les tournures des phrases, etc.
WTH : L’album a été enregistré au Castle Studios en Allemagne pendant un long mois d’isolement volontaire. Pourquoi cette décision ?
Will : Souvent dans le passé on a toujours eu un peu l’impression d’être speedé en studio et cette pression de devoir finir à temps surtout que tu payes cher les journées d’enregistrements. Le truc le plus contraignant c’est tu finis toujours par faire le chant en dernier. Et le chant, déjà pour les cordes vocales, il faut qu’il ait le temps de se poser entre chaque prise. Là on voulait vraiment prendre plus de temps pour le chant, et comme on était en studio avec Peter Jounge qui a produit les deux derniers albums qu’il y habite carrément, ça a été facile pour nous de squatter pendant un mois.
WTH : Comment s’est passé cette collaboration avec Peter Jounge ?
Will : La première fois c’était sur l’album précédent Shift. Il était venu à Bordeaux nous enregistré et puis il est retourné en Allemagne pour le mix. Et ça s’est super bien passé et on était content du résultat donc on ne s’est pas trop posé de questions pour Eroded. On voulait renouveler cette expérience avec lui en poussant les choses un peu plus loin étant donné que, malgré le bon résultat, nous n’étions pas contents de Shift par rapport à ce que j’ai dit plus tôt. Là on a vraiment pu pousser le bouchon plus loin.
WTH : Plus en détails, comment ce nouvel album se démarque-t-il de Shift ?
Will : Dans l’approche, il n’y a pas eu de changement dans les compos, une approche, je dirais, « carte blanche ». Sur Shift, nous n’avons pas eu de chance dans le sens où tous les morceaux étaient longs et très prog si bien qu’aucun single ne ressortait en fait. Aujourd’hui, mine de rien, c’est bien d’avoir des singles pour les clips vidéo qui sont plus accrocheurs. Sur Eroded, sans vouloir chercher à en produire, on a quand même pu avoir quatre ou cinq morceaux qui pourraient être mis en avant. Je pense que c’est la grosse différence et le formant des morceaux qui ont fini simplement comme ça.
WTH : Concernant la couverture de cet album, qui l’a réalisé ?
Will : Elle a été réalisée par Michael André, un musicien de Toulouse qui fait aussi de la photo, du graphisme, il touche à tout en matière d’art. Il s’est inspiré de la musique, du thème, des textes et puis il a essayé de mettre tout ça en image. La pochette c’est une sorte de vallée traversée par une rivière. Il a réussi à reproduire ce qu’on voulait visuellement en respectant le thème de l’album. Esthétiquement, c’est vraiment ce que l’on recherchait avec des couleurs un peu plus vives et ce n’était pas facile de respecter tous les critères et on était tous contents du résultat.
WTH : Plus globalement, quelle a été l’évolution par rapport à vos débuts ?
Will : Au début, je pense qu’on était plus dans l’expérimentation plus progressif. On chantait en français ce qui a amené à une approche un peu différente et aujourd’hui on se rend compte que l’anglais colle mieux au groupe. Après je n’ai pas trop de recul par rapport à nos débuts. Ce qu’il faut savoir c’est que les quatre derniers albums ont été composés en anglais mais en dehors de ça, je ne pourrais pas te dire ce qui change, à part de la maturité.
WTH : Question que je pose pour évoquer des souvenirs, on va se replonger dans les souvenirs de concert. Vous aviez ouvert pour GOJIRA, tourner avec HIGH ON FIRE ou encore THE PINEAPPEL THIEF. Pour GOJIRA justement, quels souvenirs en gardes-tu ?
Will : Pour GOJIRA, ça remonte à très longtemps donc je n’ai pas beaucoup de souvenirs. C’était à la Souterraine en Creuse et c’était juste un concert alors qu’on a fait des tournées avec les autres groupes que tu as cité. On a également tourné avec SOEN par deux fois. Et sinon la dernière date avec le confinement c’était un festival à Nantes qui était super cool et on en garde un bon souvenir.
WTH : Quel a été ton meilleur souvenir de concert ?
Will : Je dirais que c’était la dernière date de la tournée avec THE PINEAPPLE THIEF. C’était à Londres dans un énorme théâtre qui était blindé, sold out. Tout le monde était à fond, il y avait une super ambiance. Si on pouvait refaire ce concert ce serait vraiment cool.
WTH : Pour terminer cette interview, quel message voudrais-tu faire passer à nos lecteurs ?
Will : Je souhaite beaucoup de courage à tout le monde par rapport à la situation. Et pour ceux qui nous découvre, n’hésitez pas à venir faire un tour sur nos réseaux sociaux, sur notre site officiel. Pour commander l’album, ça se passe sur le site de notre label Pelagic Records. Et on espère vous retrouver sur les routes en fin d’année ou début 2022.
Commentaires
-
- 1. tarrius joel Le 13/04/2021
l'album est magnifique, mais dire qu'il n'est que prog rock c'est le limiter, ila un spectre plus latge à mona vis.MA question est : qui gère les claviers peu présents mais là tout de même), un session man ou l'un d'entre vous trois?
Ajouter un commentaire