PRAETOR : Entretien avec la guitariste Noémie Bourgois et le batteur Alex Raising
- Par Romain Dos Anjos
- Le 08/05/2023
- Dans Interviews
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Nous sommes allés à la rencontre de Noémie Bourgois et Alex Raising, respectivement guitariste et batteur du quatuor Franco-Luxembourgeois PRAETOR pour parler de leur premier album éponyme et de leurs rapports avec leur style de prédilection : le thrash metal.
WTH : Comment est partie l’idée de formé un groupe de compos, sachant que vous faites également parties de groupes de covers ?
Noémie : C’est vrai que c’est une question qui revient très souvent mais on n’a pas que des groupes de covers. Par exemple, Hugo et Seb ont eu des groupes de compos qui ont duré plus de 10 ans, ils ont enregistré des albums, etc. Moi j’avais également un autre groupe de compo, on avait sorti une démo, mais tous ensemble c’est vrai qu’on a tous été dans des groupes de tributes ensemble, par exemple Alex dans un tribute METALLICA avec Hugo, moi et Seb dans SEPULTURA, Seb et Alex dans un MEGADETH, etc. Et pour la suite, je laisse la parole à Alex.
Alex : Pour la suite, tout simplement, en jouant avec Hugo depuis plusieurs années et sachant qu’il avait déjà LOST IN PAIN, un groupe de thrash assez gentil, il avait envie de faire un truc un peu plus thrash agressif dont je suis un peu plus amateur que son batteur donc il m’a demandé si je voulais le rejoindre. Et comme nous sont tous passionnés plus ou moins des mêmes styles, on savait que ça allait matcher et voilà comment est partie le projet.
WTH : Vous faites parti des groupes à s’être formé juste avant la période covid. Comment avez-vous vécu tout ça ?
Alex : On va dire que ça a été « difficile » parce que notre premier concert aurait dû se faire 2-3 semaines après le début du confinement donc évidemment tu es un peu déçu parce que tu as bossé tout un set, tu préviens que tu vas monter sur scène et finalement non. Même si c’était embêtant, on a fait comme tout le monde, on a patienté et sans même continuer de composer puisque sur les 10 chansons de l’album, on en avait neuf déjà terminées et qu’on devait jouer sur scène
Noémie : On a été surtout impacté par rapport au fait que chacun des membres du groupes vivent dans des départements, voir des pays différents, en l’occurrence le Luxembourg. Mais ça nous a permis d’enregistrer tout ce qui était préproduction pour l’album et d’avoir la matière pour voir ce qu’on pouvait retravailler donc on a mis ce temps à profil, de pouvoir faire quelque chose malgré le fait qu’on était bloqué.
WTH : PRAETOR est un mot qu’on prête au grec et au latin, signifiant prétoire qui a plusieurs définitions mais désignait originellement le quartier général de la légion romaine. Comment est venue l’idée du nom ?
Noémie : Quand on cherchait le nom du groupe, on vouait quelque chose qui finissent en « or », le cliché du thrash metal complètement assumé pour que, quand on entend le nom du groupe, on puisse se douter du genre que ça allait être. On a mis beaucoup de temps à chercher, on ne trouvait pas… Et puis il faut savoir qu’on adore les jeux de sociétés et un jour on jouait à un jeu qui s’appelait Praetor et on s’est dit que ça sonnait vachement bien, qu’on pouvait le prononcer à la française comme à l’anglaise. Et après être allé voir ce que ça signifiait, on est parti sur ce nom.
WTH : Côté influence, impossible de ne pas citer METALLICA mais on peut également citer le reste du big four. Qu’est-ce que vous inspirent ces groupes-là ?
Noémie : C’est vrai qu’on a d’autres influences en dehors ce thrash américain ça reste ce qui nous parle le plus, le côté brutal et incisif, ce que nous on va considérer comme authentique. L’authenticité est une chose à laquelle je fais super attention, que ce soit en musique ou de manière générale. Et il y a un côté très vrai dans ces groupes-là, pas de déguisement, pas de fantaisie car c’est juste monter sur scène, y’a 4 ou 5 musiciens, pas de fioriture et bim c’est direct sans concession et c’est ça qui me plait.
WTH : Comment se déroule le processus de production chez PRAETOR ?
Noémie : Hugo et moi composons tous les deux, sachant que sur le premier album j’ai composé une majorité des titres et sur le deuxième c’est surtout Hugo donc on verra plus de composition à lui. On ne fonctionne pas exactement de la même manière car Hugo amène souvent un morceau qui est déjà bien travaillé avec déjà une structure et des transitions. Parfois il arrive avec une batterie déjà tablée avec des idées de ce qu’il a en tête, etc. Il nous l’envoi ou il envoi des riffs à Alex en lui demandant ce qu’il peut faire dessus. Il a vraiment cette démarche de tout de suite enregistré quelque chose de déjà construit.
Moi c’est un peu plus à l’ancienne, je teste des riffs que j’enregistre à l’arrache avec mon tel et c’est pendant les répétitions que je vais les montrer à Alex ou des fois je lui fais écouter. Il a un peu plus le côté où on travaille le morceau en répèt’ alors qu’Hugo a déjà des trucs un peu plus aboutis. On est tous les deux à composer la base et après chacun travaille dessus à sa façon. Après on discute sur ce qu’on garde, qu’on modifie ou qu’on ne garde pas.
WTH : Votre album éponyme est déjà sorti. Pouvez-vous nous le présenter, les thèmes abordés, les textes ?
Alex : Les textes sont écrits exclusivement par Hugo. Mais comme tu as pu le comprendre, on joue tous ensemble et on se connait depuis très longtemps et on a plein de valeurs communes ce qui fait qu’on fait entièrement confiance à Hugo car il va parler de choses qui nous parlent à nous quatre. C’est souvent les maux de la société, du monde actuel et ses dérives. Ce sont les sujets principaux qui sont traités dans l’album.
Noémie : Il y a certains textes qui sont un petit peu plus personnels pour Hugo mais ce n’est jamais écrit de manière ultra explicite pour que d’autres puissent se reconnaitre dans ce qui est dit avec quand même une majorité des textes qui sont quand même engagés qui parlent de problèmes sociétaux.
PRAETOR - NO RETURN (Official Music Video)
WTH : Vous avez assuré vous-même tout ce qui est production, enregistrement, mixage et mastering mais avec Fabien Cruzille. Comment ça s’est passé ?
Noémie : Fabien c’est quelqu’un qu’on connaissait depuis un petit moment. J’avais déjà enregistré une démo avec lui en 2015 si je ne me trompe pas. Comme je suis régisseuse son, c’est quelqu’un avec qui j’ai déjà travaillé une paire de fois. C’est quelqu’un qu’on apprécie humainement et dont on aime le travail. Il est consciencieux, méticuleux et passionné, c’est-à-dire que si on va travailler avec lui, il sera considéré comme un cinquième membre pour l’enregistrement et ça n’allait pas être juste un gars qui vient, qui enregistre, qui mixe et basta.
Il s’est vraiment impliqué dans l’album, il voulait aller au bout des choses pas juste nous faire le mix et voir ce qui nous plairait. Il a vraiment été intéressé par le projet et on savait, qu’en travaillant avec lui, on allait avoir une vraie collaboration.
WTH : Pouvez-vous nous parler de la pochette et qui l’a réalisé ?
Alex : La pochette c’est l’initiative d’Hugo car il avait déjà travaillé avec cet artiste, Gustavo un artiste brésilien qui a fait notamment, si je ne dis pas de bêtise, des artworks pour MACHINE HEAD, ARCH ENEMY, etc. Mais aussi pour LOST IN PAIN, l’ancien groupe d’Hugo et il a eu envie de retravailler avec lui et l’idée a été de le laisser faire comme avec Fabien. On lui a donné les paroles pour qu’il nous fasse un artwork qui parle et c’est ce qu’il a fait. C’est d’ailleurs lui qui nous a fait notre logo.
WTH : Il a vraiment cerné ce que vous vouliez ou ça va au-delà de ce que vous espériez ?
Alex : Au départ ce n’était pas cette cover-là qui était prévue. Sur la double page, il y a une autre illustration qui était prévue initialement, on voit ce personnage qui est lié à son téléphone, comme s’il était emprisonné avec les réseaux sociaux etc. Elle fait notamment référence à la chanson screens. Et puis après ça a évolué et ça a fini avec ce crâne, certainement l’évolution de cette personne qui est devenu quelque chose de presque pas humain.
WTH : Il y a eu des clips de tournés pour No Return et Dormant Brain, le premier réalisé par Dany Letzien, l’autre par Salomé Bourgeois.
Noémie : Dany c’est quelqu’un qu’on a connu avec les concerts et c’est quelqu’un qu’on a l’habitude de voir faire de la photo de concert, on connaissait aussi son travail en réalisation de clips d’autres groupes qu’on connaissait et on s’est fait on va faire appel à lui pour, pourquoi pas, faire quelque chose avec nous.
L’idée était de faire un truc simple où on nous voit jouer alors que Dormant Brain, clip réalisé par ma sœur Salomé, on a voulu quelque chose d’un peu plus scénarisé.
Alex : C’était un peu comme avec Fabien, Dany il est passionné bien qu’il ne soit pas professionnel, tu sais qu’il va faire son max et c’est ce qu’on veut, que les mecs se donnent à fond et qu’ils aillent au bout du projet, un truc qui est fait avec le cœur et on fait tous le mieux possible.
WTH : Reste plus qu’à défendre cette album sur scène ! Quelles sont vos prochaines dates ?
Noémie : On a plusieurs dates qui arrivent cet été bien que très peu en France. On joue presque plus à l’étranger qu’en France, on va jouer en Allemagne, en Belgique, au Luxembourg. On a également une petite tournée au Portugal cet été, sachant qu’Hugo est Luxembourgeois mais aussi Portugais donc on jouera notamment au Vagos Metal Fest. On va également en République Tchèque et en Angleterre donc on a vraiment beaucoup de dates en dehors de la France mais on va aussi faire en sorte d’y jouer car le ¾ des membres sont français.
WTH : Pour terminer, quel est votre message pour nos lecteurs ?
Noémie : Si vous avez envie d’un album brut, incisif, où on va du point A au point B sans faire de détour et sans poser de question, le nôtre peut vous plaire.
Interviews réalisée au Hard Rock Café et organisée par Roger Wessier de Where The Promo Is.
Photos : Maude Veroda
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