Rencontre avec Vartan et Ludovic de DESPITE THE END

Despite the end 2020

Formé en 2019 sous l'impulsion du chanteur Vartan YorganciyanDESPITE THE END est un groupe qui s'est fixé un objectif crucial, jouer du metal ouvert à tous jusqu'aux non-metalleux, à l'image de leurs influences premières qui sont SYSTEM OF A DOWNSLIPKNOT ou encore KORN. Du nu-metal au metalcore, avec un peu de thrash pour relever le tout, la musique du groupe se veut soutenue et percutante avec de gros riffs, tout en gardant cette idée par ses membres de vouloir de la mélodie dans leurs chansons. Rencontre.

WTH :  Avant de parler de Despite the End, pouvez-vous nous parler vos débuts dans la musique, vos anciennes formations et vos expériences ?

Ludovic : Ludovic, 40 ans ! (Rires) Je suis tombé dans la guitare assez jeune, vers 11 ans. J’ai commencé par Metallica et Guns N’Roses, et de là j’ai eu envie faire de la guitare. J’ai eu ma première guitare à 16 ans et puis je voulais apprendre à jouer comme Slash. Donc j’ai énormément joué, je suis autodidacte pure souche, et de fil en aiguille, j’ai joué du Metallica, Megadeth, donc du classique, Pantera, Slayer, Machine Head, System Of A Down… Je suis vraiment tombé dans le metal. Plus tardivement il y a eu Slipknot que j’ai mis du temps à aimer mais voilà. C’est mon parcours.

Vartan : Moi c’est Vartan, le chanteur du groupe. Moi j’ai baigné dans la musique depuis tout petit parce que mon père était chef de chorale et ma mère soprano. J’ai fait de la chorale de mon enfance jusqu’à 15/16 ans. En revanche, le metal j’y suis arrivé assez tard, vers 17/18 ans et j’avais découvert System Of A Down parce qu’on m’a dit qu’ils étaient Arméniens comme moi. Et puis je suis tombé fan du groupe assez sévèrement et comme je n’étais pas habitué à ce type de son, c’est vraiment eux qui m’ont habitué l’oreille. Et c’est là que je suis arrivé à Korn, Slipknot, Lamb of God et Septicflesh petit à petit, et s’ajoute à ça que j’ai toujours voulu faire de la musique depuis tout petit. De mes 20 ans jusqu’à mes 31/32 ans, j’ai du complètement arrêté parce que j’ai eu trois enfants, et maintenant je reprends pour rattraper le temps perdu.

WTH : Vartan tu es le membre fondateur du groupe. Dans quelles circonstances tu as formé Despite The End ?

Vartan : En fait avant j’avais un groupe qui s’appelait Too Late. Après 10 ans d’inactivité, on s’est dit qu’on referait un groupe comme ça pour s’amuser. Puis je me suis rendu compte que s’amuser ça ne me suffisait pas, que j’avais envie de plus, et après il y a eu un écart qui s’est fait entre les musiciens de Too Late et moi, et il est arrivé le moment fatidique où j’ai dit stop, que je voulais quelque chose de plus sérieux. Et lorsque j’ai créé Despite The End, et que j’ai recruté les musiciens qui sont dedans, je leur ai exposé le projet vraiment plus sérieusement.

WTH : Comment s’est passé le recrutement des membres ?

Vartan : Victor, le bassiste, vient du projet Too Late et il m’a suivi pour Despite, Ludo et Pierre je les ai rencontrés sur Zikinf en posant des annonces, et Roy c’est un ancien pote de lycée avec qui j’avais joué. Je l’ai recontacté après 10 ans que je ne l’ai pas vu et il était d’accord pour ça.

Ludovic : Il ne nous a pas recruté par auditions, mais sur la base des investissements qu’on était prêt à fournir.

Vartan : Voilà, après leur avoir parler du projet, je les ai écoutés pour chercher les rapports qu’ils avaient avec la musique, et je savais que s’ils avaient de bons rapports, que le reste suivrait.

WTH :  Au niveau des répétitions, est-ce que vous vous êtes vite accordé ensemble ?

Vartan : Oui, on a tâtonné un peu au début, mais on n’a pas commencé à répéter, on a commencé à composer tout de suite. J’avais directement l’idée de sortir un EP assez rapidement, on a commencé à composer en octobre 2019 et on est rentré en studio en février 2020. Après j’avais déjà une idée de comment serait la structure de l’EP, les chansons, les textes, etc… Et puis les autres ont rajouté leur patte, surtout Ludo qui m’a proposé par mal de riffs avec beaucoup de son influence thrash, et je lui ai dit, moi je veux bien mais pas trop non plus.

Ludovic : Voilà, ça a été des petits ajustements. Et donc effectivement, on n’a pas tout de suite répété, on s’est directement mis à la composition. Moi je me suis ramené avec une chanson quasiment finie. J’ai proposé beaucoup de riffs à Vartan et dedans il y a beaucoup d’influences thrash. Je l’ai laissé choisi dans ce qui lui bottait le plus, et de là une fois qu’il m’avait sélectionné un riff, on a déroulé plus ou moins tous ensemble. On a appris à se connaître tout en composant et les répétitions sont venues après coup en fait, une fois l’EP fini quasiment.

Slipknot - "Snuff" (Cover By Despite The End)

WTH : Musicalement, on peut dire que vous jouez du metal sans étiquette, mais avec des influences précises, System Of A Down, Machine Head, Slipknot, Korn… Qu’est-ce qui vous inspire à travers ces groupes ?

Vartan : Ce qui m’inspire c’est ce qui m’est arrivé à moi en fait. Des groupes qui sont facilitateurs pour des non-metalleux à rentrer dans cette mouvance-là et c’est totalement ce que j’avais envie de retranscrire dans la musique que je voulais faire et je voulais éviter les extrêmes, trouver l’équilibre. Quand j’ai posté l’annonce, j’ai dit que ce sera un mélange entre nu-metal et metalcore, et le thrash est arrivé avec eux en fait. Je trouve qu’on a trouvé un bon équilibre et à ne pas trop se disperser.

Ludo : Ce qui nous lie tous, c’est déjà l’envie de faire du metal avec des gros riffs qui claquent et mettre des baffes, mais surtout c’est qu’on veut absolument qu’il y ait de la mélodie dans chacune de nos compos. Et c’est ce qui est fédérateur chez Despite c’est qu’on veut faire un metal qui soit accessible. C’est peut-être subjectif mais moi, dans tous les groupes que tu as cités, ce que j’aime chez notamment Machine Head ou Slipknot, c’est ce côté violent mêlé à la puissance mélodique tant dans l’instru que dans le chant, et c’est pareil chez Despite.

WTH : Vartan, sur ton chant se rapproche beaucoup de celui de Corey Taylor. C’est quelque chose que tu t’es découvert ou c’est une inspiration pour toi ?

Vartan : C’est une inspiration. En fait, quand j’écris un texte ou une mélodie, je ne pense pas que ça va faire comme Corey Taylor, mais c’est qu’à mon avis, j’ai tellement eu ça dans mes oreilles que ça vient comme ça.

WTH : Première sortie, votre EP Butterfly Effects en avril dernier, pour nous faire découvrir vos premières compositions. Quels retours avez-vous eu depuis sa sortie ?

Vartan : On a eu beaucoup de retours positifs. Il y a quand même quelques points négatifs parce que certains ont trouvé ça un peu de redondance.

Ludo : Redondance mais pas de lassitude, c’est-à-dire que certains ont eu l’impression d’entendre qu’une chanson de la première piste à la sixième. Je ne trouve pas personnellement mais il y a une cohérence entre les titres en fait.

Vartan : Mais 90% des cas, elles ont été positives, des guitares bien placées, et sur la production aussi. On était sur l’EP depuis six mois et on nous a dit que notre production était qualitative.

Ludo : Et il y a certaines personnes qu’on ne connaissait pas, qui nous ont découvert et qui sont devenus de vrais fans donc c’est vraiment gratifiant. Notamment une nana en Suisse qui nous a écouté sur une webradio et elle a fait beaucoup de stories sur Instagram avec nos chansons et c’est très agréable.

WTH :  Comment s’est passé ce premier enregistrement ?

Vartan : On est passé par un ingé-son qui s’appelle Romain Saule. En fait il est chez lui dans sa cave avec tout son matos et on est allé chez lui pour enregistrer. On avait d’abord envoyé des démos, et puis il nous a fait des propositions. Romain est quasiment le sixième membre du groupe.

Ludo : Voilà le sixième membre du groupe mais il n’est pas sur scène. C’était un souhait, on voulait que la post-prod’ soit omniprésente sur l’EP et avec tous les arrangements qu’ils nous ont proposé et qui subliment l’EP, on peut dire que c’est vraiment un musicien. On retire la post-prod’ sur le passage épique de Butterfly Effect, c’est beau mais ça ne serait pas la même qualité. Pour tous les groupes qui débutent, pour pas trop cher, Romain Saule c’est l’efficacité.

WTH : Quels morceaux vous tient le plus à cœur ?

Vartan : Pour moi, mon coup de cœur, c’est le titre qui est le plus abouti à mes yeux, la plus maitrisée, la plus représentative de ce qu’elle voulait dire, c’est Butterfly Effect, clairement. Parce qu’on a toute la première partie qui est très énervée, qui rabâche des riffs assez lourds, la deuxième partie qui commence très doucement avec des parties mélodique, plusieurs lignes de chants qui s’entremêlent, et à la fin ça repart en vrille. On a vraiment voulu représenter l’effet papillon, qui part de petit et qui devient énorme.

Ludo : Je suis bien d’accord avec Vartan, après si tu poses la question à chacun d’entre nous, moi mon coup de cœur c’est Paralyzed parce qu’on a senti tout de suite que ça pourrait faire un clip. Je me revois encore écrire les riffs dans ma buanderie chez moi, faire tout ce cheminement vers ce morceau, ce qu’il est devenu, avec la post-prod’, les lignes de chants de Vartan qui s’entremêlent et repartent comme des fantômes. Franchement je suis très fier de ce titre.

Vartan : Effectivement, on a ressenti tout de suite ça allait faire un clip, que ça allait faire un single, ça nous a paru évident.

Despite The End - Butterfly Effect (Lyric Video)

Despite The End - Paralyzed (Music Video)

WTH : Prochaine étape : un second EP ou éventuellement un album ?

Vartan : Ce sera un album mais il va arriver, commercialement parlant, un peu au goût du jour, c’est-à-dire qu’à partir de maintenant et toute la prochaine année, on va composer les chansons pour l’album et il sortira peut-être en septembre ou octobre 2021 mais dès janvier des singles sortiront, normalement six ou sept, pour faire parler de nous, avoir de l’actu.

WTH : Pour terminer, avez-vous un message pour les lecteurs de What The Hell ?

Ludo : What The Hell ! F*ck !

(Rires)

Vartan : Venez nous découvrir. On ne plaira pas à tout le monde, peut-être pas. Mais je pense qu’on a équilibré notre musique pour qu’elle touche un maximum de gens. Et je pense que, les fans de metalcore et nu-metal des années 90, début 2000, pourront se retrouver avec Despite The End.

Despite The End

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