Rencontre avec Werther, bassiste de DAGOBA

Dagoba 2017

C’est au siège de Sony Music Entertainment France que nous avons pu rencontrer Werther, le bassiste de DAGOBA. Tout juste rentré de la tournée du groupe au Japon, il a pris le temps de répondre à nos questions.

WTH : Alors, comment tu vas ?

Werther : Super, très bien, très content, c’est un peu le début de la promo de ce nouvel album, donc… impatient, et puis tout va bien quoi, voilà. Beaucoup de travail, de préparation, parce qu’on prépare la nouvelle tournée, il y a le Download, il y a eu beaucoup de concerts, on n’a pas arrêté…

WTH : Et la tournée au Japon…

Werther : Ouais, la tournée au Japon, on vient de revenir la semaine dernière et puis là on commence la promo sur un nouveau cycle, avec un nouvel album, donc… impatient, voilà.

WTH : Pour commencer, est-ce que tu peux nous parler de tes débuts, de ce qui t’a amené à jouer dans Dagoba ?

Werther : J’ai rencontré Shawter dans des petits concerts sur Marseille, parce qu’on était tous de Marseille, j’avais des groupes de métal, hardcore, des trucs comme ça, et puis on va dire que c’était un microcosme dans cette ville, parce que ce n'était pas du tout le style musical de la ville à la base, donc tout le monde se connaissait. C’était un groupe de 30, 40 personnes, et puis ce n'était pas aussi popularisé que maintenant. Donc voilà, au fur et à mesure, le premier bassiste du groupe qui était le cousin de Shawter est parti parce qu’il devait vivre ailleurs en fait. Il avait jamais enregistré d’album ou quoi que ce soit, c’était plus les premières démos du groupe, et moi j’étais là pour jouer avec eux, et puis on a fait tous ces albums, tout ça quoi. J’étais un gros fan de métal, donc voilà, on se fait prendre au jeu après. J’ai commencé j’avais seize ans, dix-sept ans, on a signé notre premier contrat de disques quand j’avais dix-huit ans, avec Dagoba… et j’en ai trente-cinq, donc en fait, ça me semble loin mais en fait ça va, je suis toujours jeune, bon j’ai un peu les cheveux blancs qui arrivent, mais…

WTH : Tu t’en souviens comme si c’était hier ?

Werther : Voilà, franchement oui, enfin même maintenant je me dis c’est top quoi, d’avoir toujours ce côté frais, nouveau, qui arrive. C’est comme ça que j’ai intégré le groupe, et puis après les responsabilités arrivent au fur et à mesure.

WTH : Et quels artistes t’ont influencé ?

Werther : Pour moi c’était vraiment Guns, Metallica, Pantera, donc on va dire du traditionnel, mais j’étais fou de ces groupes-là. Duff McKagan, Jason Newsted, Cliff Burton, c’était vraiment très métal, donc il y avait déjà une volonté d’être dans ce style de musique, de jouer cet instrument là. Ce sont vraiment les artistes qui m’ont influencé, qui m’ont amené vers la musique, et qui m’ont donné envie de jouer ce style de musique.

WTH : Il y a eu pas mal de changements récemment : changement de line-up, nouveaux labels, tournée au Japon... comment est-ce que tu as vécu tous ces changements ?

Werther : Sur le line-up, contrairement à ce qui a pu être dit, en fait nous on n'a rien dit, parce que tout avait été dit en interne, et quand on s’est aperçu de ce qui avait été dit… ça allait remettre de l’huile sur le feu, tout ça, et puis je pense qu’on était arrivés au bout de quelque chose. Les tournées ça prend beaucoup de temps, il faut juste être honnête avec les gens avec qui on est, avec qui on fait les concerts, avec qui on fait les albums. Ca avait été annoncé longtemps en avance à l’interne, on en avait discuté entre nous, il y en avait un qui ne voulait plus tourner, qui n’avait plus assez de temps pour tourner, quelque chose que je peux comprendre, il a été honnête avec nous, il nous l’a dit, et un autre qui a été moins honnête, après sans rentrer dans les « Love Story » du métal, parce que c’est inintéressant, mais bon on est dans un style où les gens ont envie de tout savoir, tout connaître, ce que je peux entièrement comprendre… On a eu une tournée au Canada, qui était prévue depuis longtemps, et on s’est aperçu qu’on nous avait un peu baladés, donc on a proposé de la session à d’autres musiciens, ça n’a pas plu aux membres qui étaient là mais qui ne voulait pas faire la tournée, et donc on a pris une décision. C’était un cumul de choses en fait, on a préféré arrêté, comme dans un couple on arrête avec quelqu’un parce que c’est plus possible et qu’on peut plus avancer, et c’est pas un truc qu’on prend avec plaisir mais c’est une décision qui est mûrement réfléchie. C’est pas un truc qui arrive sur un coup de tête où on se dit « on arrête », avec les gens avec lesquels on a joué et partagé des choses pendant quinze ans. Moi j’ai aucun grief, je suis pas dans la haine, je suis pas dans le « lui c’est un con, lui il est intelligent... ». Il y a juste un moment où il faut dire les choses et être honnête avec les gens. Moi je l’ai été, Shawter aussi, contrairement à ce que beaucoup de gens sur internet disent, après nous on a une envie c’est de tourner, de faire des concerts, de faire des tournées, de partir au Japon, de partir aux Etats-Unis, de sortir des disques… si l’envie n’est pas partagée, il faut le dire, il faut pas relayer des mensonges ou faire croire aux gens que c’est pas ceci, pas cela.. donc c’est pour ça qu’on était un peu déçus de ce qui se disait, mais après les changements on les a amorcés au fur et à mesure, on a voulu roder le nouveau line-up en continuant la tournée, donc on a fait encore presque un an de tournée après Tales of the Black Dawn, après ce changement. Du coup après on a pu vraiment aller de l’avant plus sereinement et communiquer, chose qu’on ne pouvait plus faire, et entreprendre un processus artistique qui suivait son cours, c'est-à-dire écrire un album, composer, répéter. Ce sont des choses que le public ne voit pas, mais qu’on ne pouvait plus faire en interne en fait, c’est-à-dire qu’on ne pouvait plus répéter. Moi je fais pas de la musique pour avoir un métier où je pars et les gens me font la tête, je pars parce que j’ai envie de voyager, parce que j’ai envie de découvrir des nouvelles choses, parce que j’ai envie de jouer de la musique, et quand c’est plus possible faut aller de l’avant, donc c’est pour ça qu’on a ce nouveau line-up. On a testé et après des opportunités se sont crées, avec les labels, avec les gens qu’on a rencontrés qui voulaient travailler avec le groupe, et on est aussi devenus producteurs de notre musique, donc on a pris des risques, mais aussi parce qu’on croyait en nous, on croyait en notre musique, on s’est pas dit « oh, il y a eu des changements, ça va être la fin du monde ». On croit tellement en ce qu’on fait que la suite logique c’était de continuer et de devenir nous-mêmes producteurs de notre musique. Si les gens ne croient pas en nous, pas de problème, y a pas de souci, mais nous par contre on y croit, et ça porte ses fruits, parce qu’on signe chez Sony, l’album va sortir chez Century Media qui est l’un des plus gros labels métal dans le monde et c’est pour le monde, l’album sort au Japon par Ward Records, donc c’est tout un tas de trucs mais c’est devenu possible, mais aussi parce qu’on y a cru.

Dagoba


WTH : Parle-nous un peu de la tournée au Japon, comment ça s’est passé ?

Werther : C’était juste hallucinant, ça faisait longtemps qu’on nous proposait d’aller au Japon, et ça s’était jamais concrétisé, parce que c’était pas le moment, mauvais timing, on était pas en tournée mais en train de composer, les conditions étaient pas réunies financièrement pour, et en fait on avait ce timing-là qui était juste avant la promo de l’album, de partir pour le Japon et de faire quatre dates, et un promoteur qui avait l’air sérieux, donc c’était vraiment de la promotion, c’était des petites salles de 150, 200 personnes mais toutes les salles étaient pleines, et surtout ce qui nous a marqués c’est que tous les gens connaissaient les paroles. C’était un fanatisme absolu, c’est-à-dire qu’il y avait des gens qui prenaient l’avion pour venir nous voir, puis tous les gens qui achetaient des t-shirts, qui voulaient connaître le groupe, polis, qui avaient des étoiles plein les yeux, et ça c’était juste hallucinant parce qu’on était en mode cool. Donc vraiment, une expérience humaine très forte, très enrichissante, parce que c’est une culture à part, c’est très loin des stéréotypes, de ce qu’on connaît au niveau de l’Europe, des Etats-Unis, ça n’a vraiment rien à voir, et musicalement ça a été d’une richesse.. les échanges avec les groupes, et puis le public qui était présent, c’est-à-dire qu’on se dit « bon bah s’il y a 50 personnes c’est pas grave, ça sera déjà bien », mais en fait les salles étaient pleines, les gens connaissaient, donc en fait d’un truc où on n’avait pas trop d’attentes, où on s’est dit « bon, on y va, ça va peut-être ouvrir des portes, mais bon, on verra », en fait ça ouvre d’autres portes qui sont encore plus intéressantes, et on s’est rendus compte qu’il y avait des gens qui nous connaissaient, qui nous écoutaient, qui connaissaient le groupe. Ils ont ce côté très fan, ils parlent beaucoup sur les réseaux sociaux, tous les Twitter, Instagram, ils sont fans de ça, ils sont moins Facebook comme les européens, mais d’un coup les gens venaient très tôt dans la journée, demandaient des autographes, enfin c’était vraiment hallucinant, vraiment.

WTH : Ils sont différents sur scène en tant que public ?

Werther : Oui, en Europe on est très participatifs vis-à-vis du concert, dans le sens où les gens bougent beaucoup, ils aiment beaucoup les pogos, les circle pits, les walls of death, là-bas non par contre. C’est aussi dans leur culture, parce qu’ils parlent d’une petite voix, ils sont très respectueux, ils se touchent très très peu, ils se serrent pas la main, on se fait pas la bise ou quoi que ce soit, on se salue, donc ils respectent un espace entre les gens. Oui, sur ça c’est très différent, après ce sont souvent des musiciens, ils sont très mélomanes, ils aiment beaucoup l’art en général, pas que le métal, ils aiment la musique. Donc oui, mais ça permet aussi d’aborder les choses différemment, enfin on s’est pas « adaptés », mais musicalement et humainement ça a été très enrichissant. Belles rencontres.

WTH : Le nouvel album Black Nova sort bientôt, comment s’est passé l’enregistrement ?

Werther : De la manière la plus simple possible, c’est-à-dire qu’on a fait des prises batterie, on voulait quelque chose de différent pour la batterie, avec un son un peu plus naturel, donc on a fait des vraies batteries dans un studio, avec un son naturel, moins traité on va dire. On avait plus de marge, on pouvait proposer des sons différents. Ca a été fait au studio Caverne à Paris avec un ancien ingé son du groupe, parce qu’on voulait plus de dynamique, un son un peu moins synthétique. Ensuite on est partis sur Marseille pour faire toutes les prises guitare, chant, séquence, basse, au Eagle Black Studio qui est le studio de Shawter, et ensuite on est partis au Danemark, pour mixer et remasteriser l’album avec Jacob Hansen, qui a notamment fait Volbeat, Epica, Aborted, des styles très différents. On voulait changer, on est pas du tout fâchés avec Logan, c’est juste qu’on voulait quelque chose d’un peu différent au niveau du son, donc on a fait ça avec Jacob Hansen, qui est pas très connu en France mais qui est assez connu au niveau du métal. Il a fait Evergrey, il a fait Volbeat qui est un groupe très très connu. C’est un style différent de traitement de son, et puis ouais, pour la partie enregistrement c’est ça, on est partis chez Jacob Hansen.

WTH : Du coup c’est votre premier album avec JL et Nicolas, est-ce qu’ils se sont vite habitués à vos méthodes de travail ?

Werther : L’avantage qu’on a eu c’est qu’on a tourné pendant un an, plus précisément 6 mois en fait, et on a continué à tourner pendant 6 autres mois mais on était déjà en train d’enregistrer l’album. Ils se sont adaptés à nos méthodes de travail mais aussi parce qu’on se connaissait humainement, donc on a dû répéter, et faire tout ce travail de fond de cohésion de groupe, où ils s’intègrent dans le groupe. On a fait des grosses sessions d’enregistrement sur Paris, des sessions de répétition aussi, pour mieux se connaître humainement, c’est quelque chose de très important. Donc les choses se sont faites naturellement, c’est-à-dire qu’on avait les concerts, on se faisait des sessions de répétition, on avait un nouveau QG sur Paris, ce qui nous permettait de changer d’ambiance, une immersion totale dans la musique, et surtout ils ont eu une phase qu’on leur a laissée libre pour l’interprétation. Les morceaux étaient écris, mais ils ont pu interpréter les choses à leur manière, ce qui permet d’avoir une plus grande diversité sur l’album en fait, dont il y a un solo, chose qui arrivait rarement… jamais, sur du Dagoba. Vous avez écouté l’album ou pas du tout ?

WTH : Oui, je l’ai écouté en entier, et il m’a beaucoup plu. Mais justement, selon toi, est-ce qu’il est dans la continuité de Tales of the Black Dawn, où est-ce que c’est un nouveau chapitre pour Dagoba ?

Werther : C’est radicalement différent. Tales était un album brut, radical, furieux, d’où ce son un peu plus métal, très très métal en fait, et Black Nova n’a rien à voir. Enfin, je ne sais pas si c’est ton opinion, mais la composition est différente, la direction artistique est différente, et il y avait une envie de changer. Black Nova a pris un rapport avec le titre qui est un Big Bang en fait, c’est ce qui s’est passé, c’est ce qu’on a mis en œuvre, on s’est pas dit « on va faire les choses à moitié », nan, on fait les choses, on va au bout des choses et on les assume, parce qu’il faut les assumer. C’est avoir un côté plus électronique qu’on voulait développer, plus indus, avoir des solos, du moins incorporer d’autres éléments.

WTH : Et qu’est-ce qui a mené l’évolution de votre style musical depuis le premier album ?

Werther : Artistiquement, on a toujours voulu proposer des choses différentes, évoluer. Je pense que c’est quand même important, de ne pas rester que dans un style. Au bout de 7 albums, dans une carrière, il y a des hauts, il y a des bas, c’est perçu différemment dans le public, c’est-à-dire qu’il y a des gens qui disent que What Hell is About est le meilleur album, d’autres qui vont te dire que c’est Face the Colossus, d’autres qui vont te dire que c’est Post Mortem, après tout dépend des goûts. Il y a une trame qu’on essaye de créer, avec une touche, mais ensuite on peut pas dire que Poseidon en tant qu’album ressemble à Face the Colossus, ou que Tales ressemble à Post Mortem. Il y a des traits d’union, mais… peut-être que je me suis un peu perdu dans ma réponse par rapport à la question, mais voilà, il y avait une vraie envie d’offrir quelque chose de plus indus, avec plus de matière électronique. Après le chant clair il y en a toujours eu, c’est pas quelque chose de nouveau : Black Smokers, The Things Within… Peut-être que sur Tales il y a moins de chant clair, en fait clairement, Born Twice c’est un titre purement agressif… il y a The Sunset Curse je pense qui est un peu mélodique… donc là ça marque une rupture nette.

WTH : On va parler d’Inner Sun, un titre sur lequel vous avez mis l’accent, on pourrait justement penser qu’il annonce un changement de sonorité total, mais c’est trompeur par rapport aux autres titres, parce qu’il paraît soft, mais le reste est toujours bourrin. Ca reste du Dagoba mais avec l’évolution, est-ce que c’est l’impression que vous avez voulu donner en insistant sur ce titre ?

Werther : Déjà le titre est très différent, il y a un côté martial, un riff un peu à la Rammstein on va dire, avec un mid-tempo, d’ailleurs je pense que c’est le premier titre qui a été écrit par Shawter et qui permet d’amorcer quelque chose de différent. Donc oui, avec le riff, au niveau de la chanson, on a voulu quelque chose qui avançait, avec ce petit gimmick électro qui est derrière, ce petit bruit, mais au final quand on rentre dans la chanson, oui il y a le refrain qui est mélodique, mais la chanson est martiale. On voulait quelque chose de très… pas violent, mais d’arriver à mixer et combiner le côté mélodique avec le côté brutal du couplet, avec des syncopes, donc du coup c’est un peu un mariage entre le côté mélodique et le côté plus bourrin de la chanson en fait.

Apdagoba presse2017

WTH : Dans quel lieu est-ce que vous avez tourné le clip et comment ça s’est passé ?

Werther : Alors, le clip on l’a tourné avec Brice Hincker, qui est un réalisateur et aussi musicien qui joue dans Smash Hit Combo, donc le clip s’est passé en 2 étapes. Il y a un trait d’union entre les deux premiers clips de l’album qu’on sort. Il y a le côté lumineux, Inner Sun, avec toutes ces terres d’ocre, donc à la base on a tourné ça dans le sud, toutes les parties avec le soleil, toutes ces terres d’ocre, le paysage calciné… On a fait beaucoup de repérages, il y avait une envie de grandeur majestueuse, de quelque chose d’un peu imposant, avec les images de drones qui tournent. On a tourné cette partie-là sur Marseille, après on a fait toute une partie sur Paris, en studio, où il y a tout le groupe qui joue, et où là il y a ce côté sombre en fait, qui dénote avec le côté lumineux où il y a seulement Shawter qui est en train de marcher, de voguer vers quelque chose de différent. Après sur le prochain clip vous comprendrez l’autre côté en fait, le côté noir du groupe, et Shawter qui avance vers quelque chose de plus lumineux. Il y a quelque chose en contradiction sur le prochain clip, mais ça c’est à découvrir. Mais il y a toujours un trait d’union avec Black Nova, sur le thème des planètes, tout ça, le côté air, le côté cosmique… là il y aura un côté plus eau on va dire.

WTH : Donc il y a Dagoba qui signe chez Sony, Rise of the North Star qui est en pleine explosion, Betraying the Martyrs qui fait la tournée des festivals et Gojira qui tourne avec Metallica, penses-tu qu’on assiste à un nouveau regain pour le métal français ?

Werther : Il y a des groupes et tant mieux, mais en fait quand on regarde il y a beaucoup de groupes qui sont là depuis très longtemps, c’est juste qu’ils galèrent énormément et ils mettent beaucoup de temps à sortir en fait, contrairement à d’autres groupes en Allemagne ou aux Etats-Unis où les groupes sortent plus facilement et d’un coup c’est l’explosion. Pour la scène européenne c’est plus long quand même, donc tant mieux s’il y a des groupes, après malheureusement il y a plein de groupes qui arrêtent aussi, parce qu’ils ont pas assez de suivi, parce qu’il y a pas assez de fans, parce qu’il y en a qui sont obligés d’avoir un boulot à côté, donc c’est compliqué quoi, mais tant mieux qu’il y ait un regain pour le métal français et pour les groupes français. On le voit, il y a de plus en plus de concerts en France, plus globalement que les groupes français, il y a de plus en plus de concerts, il y a de plus en plus de monde qui se déplace. Même à un petit concert, en France il peut y avoir 80 personnes, un petit concert en Allemagne il va y avoir 18 personnes, 15 personnes. On a un public qui est fier, qui vient aux concerts et qui se déplace en masse pour les grosses têtes d’affiches et ça c’est tant mieux, parce que pendant très longtemps la France a été considérée comme le parent pauvre du métal, un peu comme l’Italie, l’Espagne, on était exotiques on va dire, donc voilà. Tant mieux s’il y a des forces vives qui arrivent, et peu importe le style, parce qu’on aime bien classer les trucs, peu importe les barrières de style, ça reste du métal. Après il y a des trucs plus modernes, d’autres plus anciens, mais tant qu’il y a du métal, tant qu’il y a des festivals en France c’est le principal, parce qu’il y a une époque pas si lointaine c’est-à-dire il y a 10 ans où il y avait pas de festivals en France, il y avait peu de concerts, et honnêtement être programmé dans une salle de concert en France alors qu’on a cette mentalité très « variété »… on apprend la flûte à l’école hein, pas la guitare, pas la batterie. Donc du coup il vaut mieux qu’il y ait ça que rien du tout, et que ça continue peu importe ce qui se dit. Faut continuer de le faire, il faut avancer, et tant mieux s’il y a des groupes comme tu as cités qui peuvent faire des tournées internationales, qui sont invités sur des gros groupes. Peu importe la manière, que ce soit par un label, en étant en autoprod, il faut y aller, il faut se lancer, et c’est ça peut-être qui est le plus dur mais il faut y aller.

WTH : Vous allez jouer au Download, est-ce qu’il y aura des morceaux qui n’ont pas encore été dévoilés ?

Werther : Non, on ne jouera qu’un morceau du nouvel album. L’album sort le 25 Août, ça semble loin comme ça mais pour moi c’est demain en fait, parce qu’il y a beaucoup de promo à faire. Il y a la promo française qui est très importante mais aussi la promo étrangère. Mais donc il n’y aura qu’un nouveau titre, après là on a déjà travaillé sur tout le nouveau concert, tout le nouveau show qu’on va proposer sur la prochaine tournée, donc voilà, on en jouera plus, mais après la sortie de l’album.

WTH : Pour finir, est-ce que tu as un message à faire passer aux gens qui suivent Dagoba depuis ses débuts ?

Werther : Merci de leur soutien, parce que sans eux il n’y a pas de groupe. Même avec la meilleure volonté du monde, la plus grande technicité musicale, sans le public  et sans les gens qui viennent nous voir en concert il n’y a pas de groupe… je répète dans ma cave quoi en fait, donc ça, on sera jamais aussi reconnaissants et aussi touchés de tout ce que ça nous a apporté. Parce qu’au-delà du côté fan, ça nous a apporté beaucoup de choses humainement, des concerts comme le Hellfest, des concerts comme le Wacken. C’est un cheminement vers ça, c’est ce que les gens voient, mais après il y a eu 100 dates par tournée, et c’est à chaque fois comme ça. C’est les clips, les gens qui nous voient à la télé, qui nous écoutent sur leur mp3, tout ça c’est un cheminement, et sans ces gens-là qui font que tu as 600 000 vues sur un clip, bah… je vais pas cliquer 600 000 fois sur mon clip quoi, sans ça y a rien de tout ça. Voilà, ça me fait plaisir de te voir avec un t-shirt du groupe, sans tout ça c’est compliqué, et ça nous a apporté tellement humainement… Moi je serai toujours reconnaissant, et c’est pour ça aussi que je suis honnête dans ce que je fais. Si un jour j’ai envie d’arrêter j’arrêterai, parce que ça me plaira plus, parce que j’ai envie de rester tranquille chez moi, de profiter de la vie… c’est une passion. Quand on voyage, c’est un peu compliqué, on n’a pas tout notre confort, il faut faire des concessions aussi, mais en même temps cette heure et demie de concert qu’on passe sur scène, c’est la plus belle chose qui puisse nous arriver. C’est un moment magique, et quand il y a le public qui réagit on a des étoiles plein les yeux, alors on espère donner le sourire au public, et on l’a aussi.

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Un grand merci à Him Media de nous avoir permis de réaliser cette interview.

Dagoba

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