SOJOURNER : Interview confinée du chanteur Emilio Crespo et du guitariste Mike Lamb

Christian : Pour commencer, pouvez-vous présenter Sojourner à ceux qui ne vous connaissent pas?

Emilio : Essentiellement nous sommes un groupe de personnes qui partageons les mêmes idées et qui veulent créer la musique dont ils sont fiers, qu’ils peuvent supporter, écouter et aimer.

Mike : Parfait. Surtout que nous sommes un groupe de fans de musique qui font de la musique pour des gens qui veulent entendre les mêmes choses que nous.

Christian : Comment avez-vous choisi le nom du groupe et que signifie-t-il pour vous ?

Mike : Je pense que choisir le nom d'un groupe est quelque chose de très difficile. Nous avons fait une liste de différents noms où nous sélectionnons pour essayer de voir ce qui pourrait sonner bien ou juste. Et un jour, à l'improviste, le mot "sojourner" m'est venu à l'esprit parce que je me souvenais l'avoir lu quelque part. Et, vous savez, à la base, la définition d'un visiteur (note de traduction : Sojourner = visiteur), c’est quelqu'un qui ne reste pas trop longtemps au même endroit. Et c'est en quelque sorte voyager d'un endroit à l'autre. Et comme nos paroles ont généralement tendance à être inspirées par des thèmes fantastiques et la nature et tout ça, vous savez, Ralf, les fans du Seigneur des Anneaux et de Kingkiller Chronicles (note de traduction : Chronique du tueur de roi  de Patrick Rothfuss ) et de toutes sortes de films et autres. Donc, oui, il semble approprié d'avoir cela comme nom, et cela colle bien aux thèmes lyriques et la musique, l'ambiance et tout. Je pense.

Christian  : j’ai écouté attentivement votre dernier album « Premontions » mais ce n’est pas mon avis qui compte mais le vôtre : comment décrivez-vous votre musique et particulièrement votre dernier album ?

Mike : Probablement juste du métal atmosphérique. Je pense que cela englobe tout parce que nous faisons un peu de Death Mélodique. Et aussi un peu de Doom. Nous nous qualifions donc simplement de métal atmosphérique. Oui, c'est tout pour moi.

Emilio : Oui, je partage ce que Mike a dit. Je veux dire, nous ne voulons pas être trop catalogués parce que parfois cela peut limiter ce que nous sommes capables de créer. Et fondamentalement ne pas rester dans les limites d'un genre et faire juste ce qui nous semble naturel.

Christian  : Nouvelle Zélande, Italie, Suède : trois pays pour six membres : Comment vous êtes-vous rencontrés et qu’est-ce qui a rendu cela possible ? Comment faire de la musique ensemble malgré les distances ?

Mike : Chloe et moi écrivons la majeure partie des morceaux. C'est donc assez facile. Et puis nous l'envoyons à tout le monde. Nous ne faisons tout simplement pas de spectacles, mais nous parlons assez souvent sur Facebook.

Emilio : Oui, il y a beaucoup de discussions en ligne et on se retrouve comme ça, en discutant peut-être un jour, avec Skype et d'autres choses. Mais la musique est plutôt axée sur le partage de fichiers.

Mike : Nous ne jouons ensemble que quand nous sommes réunis ; les enregistrements sont faits séparément.

Christian  : Et pour composer ?

Mike : Chloe et moi échangeons et croisons les fichiers des projets que nous menons de manière indépendante. Puis nous échangeons via Facebook, Messenger ou autres. Mais il n’y a pas de compositions en face à face.

Christian : Au niveau de votre discographie, vous avez sorti un premier album en 2016, un second en 2018, et vous êtes sur le point de sorti le troisième intitulé Prémonitions. Comment se démarque-t-il par rapport aux deux premiers ?

Mike : Vous voulez dire différent du précédent, vraiment ? Nous avons en quelque sorte gardé la même matière, gardé la même trajectoire, collé au même type de parcours musical. Et seulement ajouté quelques nouveaux éléments, en creusant notre voie. Mais nous ne prêtons pas vraiment attention aux limites du genre dans lequel nous jouons. Donc, oui, rien n'a vraiment changé par rapport aux albums précédents, c'est juste un peu une évolution, ce qui est naturel, je suppose.

Christian  : Un commentaire sur les titres et textes ?

Mike : Eh bien, il y a eu un changement de thème lyrique cette fois-ci en raison des difficultés que moi et les autres membres avons dû endurer l'année dernière, des moments difficiles dans notre vie personnelle. Cette fois je n'ai pas eu envie de faire quelque chose de trop imaginaire. Je voulais juste écrire comme ce que je ressentais à l'intérieur. Cet album est donc définitivement plus personnel, plus sombre. Disons un peu plus pessimiste. Et oui, ce sont juste des sentiments que j'avais à l'époque.

Christian  : Vous venez de signer avec Napalm Records. C’est une évolution majeure. Comment en avez-vous eu l’opportunité ?

Mike : Nous avons reçu un e-mail de notre agence de production pour une tournée avec Draconians et Harakiri For The Sky Et bien sûr, nous avons sauté sur l'occasion. Ce sont deux groupes que nous aimons beaucoup et que nous respectons. Donc, une fois que nous avons conclu les négociations, nous avons commencé la tournée. Des responsables de Napalm Records nous ont découverts, contactés pour voir si nous voulions signer avec eux. Ce fut finalement assez simple.

Christian  : Qu’en attendez vous ?

Mike : Nous nous attendons simplement à toucher un public plus large. Ils offrent une plus grande audience bien en phase avec notre style de musique. Donc nous devons juste toucher un plus grand public, au fil du temps.

Christian : Vous avez bien joué au Cernunnos Pagan Fest en février dernier. Quels souvenirs en gardez-vous?

Mike : Vous y étiez ?

Christian : Non pas moi, mais Romain notre rédacteur en chef.

Mike : C'était bien de s'amuser.

C'était la deuxième fois que nous jouions en France, après Paris lors de la tournée de l'année dernière. Nous avons adoré ; C'était un festival vraiment très cool dans les stands, avec beaucoup d’authenticité. L’atmosphère y était vraiment chaleureuse et nous nous sommes vraiment plus. Le public était fantastique, la réception excellente et les gens s'amusaient. Et oui, nous n'aurions pas pu demander un meilleur spectacle, c'est sûr.

Emilio : Oui nous avons passé un bon moment. Nous aimons nous produire en France.

Christian : Nous espérons tous que le confinement actuel n'effacera pas les projets de 2020. Qu'en pensez-vous ?

Mike : Oui, c'est un mauvais moment, surtout pour l'industrie de la musique, qui a besoin de spectacles. Mais je pense qu’une fois l’épisode passé, tout le monde devrait s’en sortir. Espérons que nous ne verrons pas trop de salles disparaître. Mais nous espérons néanmoins pouvoir donner des concerts plus tard dans l'année. Nous verrons bien comment tout cela se passera.

Emilio : Oui, rien à ajouter à ce que Mike a dit.

Mike : C’est une mauvaise situation, mais la santé et la sécurité priment.

Christian  : La dernière : avez-vous quelque chose à dire à nos lecteurs et lectrices ?

Oui, je veux dire que nous apprécions vraiment tout le soutien que les gens apportent au groupe et c'est un rêve devenu réalité pour nous d'être à ce niveau vu la façon dont nous avons commencé. Nous étions un groupe mineur, underground, un groupe de studio, et nous avons réussi à faire bouger des choses vraiment cool. Et nous espérons pouvoir continuer à nous développer. Et bien sûr, c'est en grande partie grâce aux gens qui sont prêts à investir dans notre groupe et à nous soutenir. Donc, merci beaucoup.

Christian : Nous vous remercions beaucoup !