STUBORA : Interview du batteur Niala Sabel

StuboraAprès le succès de l'album Horizon Noir, les français de STUBORA sont revenus à la charge avec le nouvel EP Vision Obscure, un titre qui fait écho à son prédécesseur et se situe dans sa continuité. Pour notre seconde interivew avec le groupe, c'est le batteur Niala Sabel qui nous a parlé de la gestation de cet EP entièrement auto-produit.

WTH : Lors de notre dernière interview de STUBORA, vous faisiez la promo de l’album Horizon Noir. Comment vont les choses pour le groupe depuis ?

Niala : Depuis, c’est un peu compliqué de s’exprimer parce qu’il n’est plus possible de faire du live. Les retombées de l’album Horizon Noir ont été plutôt positives au niveau des médias, on a pas mal parler de nous et il y a eu peu de retour sur des dates éventuelles. Et p>uis le premier confinement est arrivé et ça s’est enchaîné. On reste un peu sur notre faim de ne pas pouvoir défendre notre album en concert. Et puis il y a la venue de cet EP qui est dans la continuité et quand ça reprendra, on défendra les deux en même temps.

WTH : Comment le musicien qui est en toi passe ses journées de confinement ?

Niala : Devant la télévision avec du pop-corn et du chocolat ! (Rires). J’ai un travail très prenant en dehors du groupe. Je travaille, je suis responsable d’une structure d’accueil pour jeunes en difficultés. Donc le confinement ne m’a rien fait, il n’y a pas de télétravail, je suis sur le terrain. Et côté Stubora, on n’a pas chômé non plus.

WTH : Peux-tu nous présenter votre nouvel EP Vision Obscure ?

Niala : C’est un EP qui est venu, à la base, de cette réflexion « il n’y a pas de concerts, qu’est-ce qu’on fait ? ». Dans un premier temps, on a commencé à faire des petites reprises, METALLICA, NIRVANA, etc., avec des petites vidéos sympas pour faire un peu d’actu et garder un lien avec le public.  Et on s’est dit pourquoi ne pas faire du STUBORA, et ça nous manquait de faire des compos, donc pourquoi ne pas faire un EP. On s’est dit OK mais ça reste un sacré boulot, il faut des compositions. Mick et Cyril en avait un peu d’avance car ils composent très régulièrement donc on n’avait de la matière. L’organisation n’était pas très compliquée et à la fois un peu plus compliquée qu’avant car, vu l’aspect géographique de chacun, on a tous un studio donc on a travaillé chacun de son côté et rassembler le tout. On a principalement travaillé en se partageant des fichiers et des vidéos conférences pour faire le point. Et on s’est posé la question si cet EP n’allait pas sonner comme des morceaux mis l’un à la suite de l’autre, sans sentir d’âme, etc. Et en fin de compte, pas du tout ! Je trouve que c’est un produit bien abouti, tant au niveau sonore qu’au niveau des arrangements. On se connait tellement bien, on est tellement sur la même longue d’onde qu’on a l’impression qu’il y a un fil conducteur, comme un fil d’Arianne dans cet EP.

WTH : Vision Obscure, un titre qui fait écho à l’album Horizon Noir. Un hasard ou c’était voulu ?

Niala : C’était totalement voulu. On a fait état de ce qu’était la planète à l’heure d’aujourd’hui et vers quoi nous pourrions tous arriver, avec des textes personnels, très engagés, dans notre langue natale, dans laquelle on peut s’exprimer beaucoup plus profondément. C’était déjà assez noir, obscur, défaitiste dans Horizon Noir, il faut bien l’avouer, même si on ne perd pas espoir. C’est un état d’esprit, une constatation. Et puis ensuite, nous tombes cette crise sanitaire sur le coin de la figure donc on se dit que c’est reparti, ça continue. Donc je nous voyais mal faire une pochette en rose fluo avec des licornes et des angelots partout, des bisounours et tout ça. (Rires). Donc on s’est dit qu’on va continuer, on va aller jusqu’au bout en témoignant, en étant de nouveau engagé, sur cette crise sanitaire, les confinements, etc. Donc effectivement c’est une vision assez obscure de ce qu’il se passe en ce moment. Mais malheureusement, c’est la réalité. Et encore une fois, ce n’est pas pour enfoncer le moral des gens. Ce n’est pas non plus pour témoigner qye STUBORA ne va pas bien et qu’on est tous en déprime. C’est pour se dire attention, voilà ce qu’il se passe. Celui qui n’est pas vraiment conscient, qui ne le voit pas de cette manière-là, on peut en débattre, c’est notre vision des choses. Elle est assez obscure pour l’instant mais ça va progressivement s’atténuer.

Vision obscure stubora

WTH : Qui écrit les textes et qu’est-ce qui les a inspirés ?

Niala : En général c’est Mick qui écrit les paroles et chante sur ses compositions, et Cyril fait de même avec les siennes. Sauf, par exemple, pour la chanson Existence où là ça parle beaucoup du confinement, du ressenti sur cette situation, et sur cette chanson il y a le refrain qui est partagé sur leurs deux voix, ce qui est très chouette parce qu’on a quand même deux voix de chanteurs qui sont en parfaite dichotomie l’une de l’autre. Cyril a une voix un peu d’outre-tombe, pas totalement death mais plus agressive, et on a une voix très claire et mélodique de la part de Mick. Je trouve que le mariage des deux c’est ce qui m’a beaucoup plu dans ce groupe. Quand on a les deux dans Existence, on a une patate qui est vraiment intéressante. Et donc les textes sont assez engagés.

 WTH : Comment se sont passées la production et l’enregistrement de cet EP ?

Niala : La production s’est faite de façon amateure comme toujours. Chacun chez soi, dans son studio. Si sur le point de départ c’est une compo de Mick, c’est une compo qui est très aboutie dès le départ. Il a déjà les couplets, le refrain, une introduction, un pont, un solo, il y a tout. Il programme avec son ordinateur une batterie telle qu’il l’a conçue au départ. Il envoi d’abord les fichiers à Cyril et lui il place ses guitares. Après un pré-mix de tout ça, il me les balance, j’enlève la batterie et je la rejoue dessus. Et puis on repartage pour faire les arrangements. Tout ça c’est pour les prises de son. En fait, ça ne change pas tellement que quand on va en studio. Après, arrive la production artistique, la production sonore et c’est aussi une assez grosse prise de tête lorsqu’on arrive au mastering, et avant d’avoir un bon mastering, il faut avoir un bon mixage donc il faut avoir une prise de son exemplaire. On a le matériel nécessaire pour palier à tous ces gros sons monstrueux qui sortent du studio. On est certes amateur mais j’estime qu’on a un résultat plus qu’honnête. Donc tout ça reste relativement la même chose. On entame un premier mix que Cyril nous fait, il nous balance ça par fichier, on fait les arrangements et on remix jusqu’au produit fini. Et pour la jaquette c’est pareil et tout vient de nous.

WTH : Comment êtes-vous arrivé à ce résultat pour la pochette ?

Niala : À la base c’est Cyril qui a un logiciel pour créer l’artwork. Par exemple pour le premier album, l’idée était partie d’un ami à moi, que je remercie d’ailleurs, qui fait un travail de pro alors qu’il n’est qu’amateur, il a pris toutes les photos de nous, on en a tiré quelques-unes et on en a fait une jaquette. Et puis là en fait c’est un travail d’ordinateur qui reprend un peu cette idée d’horizon noir, notamment sur le CD lui-même où il y a la tête de mort qui revient. Ce triangle qui symbolise les trois membres du groupe, qui symbolise aussi l’équilatéralité comme nous le sommes dans STUBORA. Il n’y a pas de réel leader bien que Cyril se détache un peu puisqu’il a les contacts, le matériel nécessaire et il a les compétences pour nous faire ce son qui se rapproche bien du professionnel.

STUBORA Atta, 451 (Lyric Video)

STUBORA Vision (Official video)

WTH : Une lyric vidéo est sortie présentant la chanson Atta, 451. Quelle est la signification de ce titre ?

Niala : Atta, 451 est un fait historique remontant justement à l’an 451 où Attila et ses troupes étaient passés en Lorraine, plus exactement à Metz en Moselle. Et donc Atta peut signifier le père et comme Attila était quelqu’un de puissant, de violent, etc., il était considéré comme le père de son armée et c’est pour ça que la vidéo met en scène des châteaux-forts, toutes ces choses-là.

WTH : Y-a-t-il un titre que tu affectionnes particulièrement dans cet EP ?

Niala : Oui, mon préféré c’est Vision parce que j’aime ce côté un peu plus commercial dans une musique qui est abordable mais qui l’est moins que du pop-rock par exemple. C’est une chanson qui est très mélodique et ça me plait beaucoup. Et personnellement il y a aussi Obstiné que j’affectionne car je me suis éclaté à jouer de la batterie dessus. Je fais la différence entre le côté mélodique et donc posé, et le côté physique où je m’éclate bien et je peux amener ma technique.

WTH : Pour terminer, as-tu un message à faire passer à nos lecteurs ?

Niala : C’est toujours le même en ces temps difficiles, c’est un message d’espoir, de soutien envers les autres. Comme je le dis toujours, sortez couverts en haut contre la covid, sortez couverts en bas à cause du sida et autres MST. Ne perdez pas espoir et aimez-vous les uns les autres.

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