Sur les traces de THE WALKING DEAD ORCHESTRA
- Par Romain Dos Anjos
- Le 22/03/2018
- Dans Interviews
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Novembre 2017, nous étions sur les traces de la formation Française THE WALKING DEAD ORCHESTRA qui a réalisée une marche victorieuse vers une notoriété grandissante, fort de son deuxième album Resurrect sorti en octobre. Nous sommes allés la rencontre du batteur Cédric Ciulli, membre fondateur du groupe, qui nous a fait par du long travail qu'a été la conception de ce second opus.
Avec la participation de Johnny du groupe LAST EXISTENCE.
WTH : The Walking Dead Orchestra. Vous vous êtes formés en 2011 à Grenoble. Pour commencer, pourquoi avoir choisi ce nom pour le groupe ?
Cédric (batterie) : Alors ça c'est marrant tout le monde pose la question. Alors ça n'a rien à voir avec la série télé. C'était plutôt avec le guitariste Jean-Baptiste avec qui on a fondé le projet, qui n'a pas pu venir aujourd'hui parce que son patron n’a pas voulu, lorsqu'on a fondé le projet on lisait tous les deux la BD. On était à fond sur cette BD Le graphisme il est incroyable quoi Et puis un soir en diront c'est dessus et on s'est dit on fait du Death Metal, le metal de la mort, les morts vivant… The Walking Dead On s’est dit ça claque. Et la grand-mère de Jean-Baptiste nous disait toujours « alors l'Orchestre ça en est où » alors ça nous a donné l’idée de rajouté Orchestra au bout et c'est tombé comme ça. C'est un petit clin d’œil à sa grand-mère qui n'est plus là maintenant mais pour qui on a eu beaucoup d'affection. Ça me fait plaisir d'avoir ce nom de projet. Et ça intrigue bien les gens, les textes ne traitent pas du tout de zombie donc voilà. On veut se détacher de tout ça, on a peut-être choisi le mauvais nom mais bon on est content de l'avoir et ça nous fait plaisir de s'appeler comme ça.
WTH : Comment tout à commencer pour vous ?
Cédric : Et bien Jean-Bat, lorsqu'il m'a contacté, était sur un projet parallèle de Thrash Metal. Ils avaient besoin d'un batteur pour enregistrer des sessions batterie car ils n'y avaient pas de batteur, ils étaient tous sur boîte à rythme. Il m'a contacté et m'a demandé si ça m'intéressait. Je lui ai proposé qu’on se rencontre pour faire un petit bœuf pour voir si on a le feeling. Et à force de faire des bœufs ensemble on a eu une affinité musicale qui s'est créée. Et on s'est dit aller on ne fait pas du Thrash Metal, on va monter un nouveau projet de Death Metal. Donc l'autre projet n'a pas jamais vu le jour et puis finalement on a monté The Walking Dead Orchestra comme ça.
WTH : Alors moi j'ai vu que certains médias sur internet vous collent l'étiquette Deathcore, d’autres l'étiquette Brutal Death, donc pour toi quel est votre véritable style de musique ?
Cédric : Alors moi je dis c'est du Death Metal, il faut bien avoir une étiquette. Pour le côté moderne ce sera plutôt le côté Deathcore. Pour les gens qui sont plus old school ils vont dire qu'on fait du Death Metal. Les rageux, eux, ils vont dire qu'on est trop dans le Metal moderne donc c'est du Metalcore. Moi j'écoute du metal depuis que j’ai 8 ans, aujourd'hui j'en ai 38. Mettre des étiquettes je pense que c'est un peu trop abusif. Il y en a certains, ils vont appeler ça du Post-Metal, Post-Mélodique je ne sais pas quoi. Ouais bah en gros on fait du Metal point.
WTH : Auprès de quels artistes puisez-vous vos inspirations ?
Cédric : Alors c'est vrai qu'on est bien Influencé par de la scène plus ancienne comme Cannibal Corpse et Obituary. Après on va aussi puiser dans des groupes plus récents, je vais citer Aborted ou encore un de nos groupes phares, Dying Fetus. C'est un peu nos mentors. Tu prends un de leur vieil album tu mélanges à du son de maintenant, ça va donner un groupe de slamming que tout le monde va adorer. Dying Fetus c’est un peu les papas du Deathcore. Je dois dire aussi qu’on nous compare souvent Thy Art Is Murder, que genre on est dans le même tripe qu’eux. Moi je ne trouve pas que musicalement on soit proche d'eux même si je serais ravi de tourner avec des groupes comme ça parce que c'est une bonne facture. Mais bon Thy Art c'est le savant mélange entre les trucs modernes et les trucs anciens. Et entendre dire parce que les mecs ils ont des plugs et des tatouages que c'est trop moderne c’est bien dommage. Nous on véhicule de la musique et pas de l'image. La vertu première de ce qu'on fait c’est de se retrouver en répèt’ à composer des morceaux et avoir envie de les présenter à des gens en espérant que les gens ils vont kiffer sur le truc et qu’ils vont passer un bon moment en live.
WTH : Côté discographie vous avez sorti un p et deux albums, dont le dernier Resurrect est sorti en octobre dernier. Est-ce que vous avez eu de bons retours ?
Cédric : Et bien on est plutôt contents car les retours sont relativement positifs. On a eu des retours hyper constructifs. Autant il y a des gens qui vont mettre une note, par exemple 5/10, mais avec des retours hyper percutants Il y a des réseaux aux États-Unis qui chroniquent des milliards d’albums. D'ailleurs ce réseau-là a chroniqué l'album Hate de Thy Art Is Murder, ils lui ont mis 1/10 alors que c'est l'album qui a peut-être le plus marcher. Tu vois donc il ne faut pas forcément se fier à ça. Et on est content nous et d'avoir des retours sur hyper constructifs qui nous permettent de nous remettre en question quand on à la tête dans le guidon. Et c'est bien d'avoir un peu tout ça pour avancer quoi.
WTH : Et cet album est sorti chez Unique Leader. Comment avez-vous vu cette opportunité de signer avec eux ?
Cédric : Alors nous depuis le début on est un groupe qui aime bien bouger son trou de balle. Tous les jours on démarche des gens, on envoie des mails, on contacte des trucs. En gros on prend notre courage à deux mains, on envoie des mails et au mieux le mec il nous répond, au pire il ne nous répond pas, au pire il dit que c'est de la merde et Il en n’a rien à foutre mais au moins on aura essayé. Il s'avère qu'on avait déjà envoyé le premier album pour voir si ça allait plaire à Unique Leader. Et on s'est dit que ça serait pas mal de faire de la sortie outre-Atlantique mais bon le premier album n'a pas franchi le cap. Le label s'est intéressé à ça. Le gars qui nous a répondu a contacté des groupes avec qui on a joué, qui était déjà sous son label. Il a dit « vous allez jouer avec The Walking Dead Orchestra et faites-moi un bon retour, comment ça se passe en live, est-ce que les mecs sont sympas, est-ce qu’ils se la jouent ». Et puis quand on a commencé à bosser à fond sur le deuxième album, on lui a dit écoute salut Éric, on est en train de bosser sur le deuxième album et le mec il a dit « oh cool dès que vous avez quelque chose pour me l'envoyer ». On lui a donc envoyé et il s'avère qu'il trouvé ça cool. Il a dit bon les gars banco c’est parti. Donc on a un contrat avec lui pour cet album-là et si les choses se mettent bien en place peut-être les deux prochains. On espère que Resurrect va nous permettre d'asseoir le nom du groupe sur la scène nationale et international, et puis c'est vraiment un album tremplin pour nous. On a vraiment envie qu'il nous permette d'aller plus loin parce que c'est la vie de musicien qui essaye de se professionnaliser.
WTH : Est-ce que tu peux nous raconter comment s'est passé son enregistrement ?
Cédric : il a été assez long. On est parti en tournée il y a deux ans à peu près, avec Broken Hope et Eternal Bleeding, ce groupe qui est d'ailleurs aussi chez Unique leader. Et lorsqu’on est revenu de cette tournée, on a fait 20 dates en Europe, dont des trucs de malade dans des festivals. On est revenu avec une bonne dose de testostérone. On avait passé 20 jours en camion à vivre à l’arrache, à faire du Death Metal toute la journée sur scène, à défendre nos 30 minutes qu'on avait le droit d'avoir sur scène. Et puis on en est revenu, on a branché le matos, on s’est mis dans le local avec Jean-Bat et on a composé On a fait environ 80% du taf de l'album. Entre-temps on a eu un changement de line-up et encore des dates à gérer. Donc tu ne peux pas être et dans la création, et dans la présentation de set en live qui doit être bien préparé pour le présenter correctement. Donc on a dû botter un petit peu les choses en touche, recréer le line-up, et puis après pendant six mois on s'est mis en mode intensifs où là on a tout bloqué. Pendant six mois on a bossé comme des bêtes, à faire que la finalisation, les arrangements, le recording, les lyrics, le découpage, les traductions, mes phrasés et les punchlines. On s'est décidé aussi sur la trame de l'histoire, faire la charte graphique. Enfin voilà faire un album c'est un truc de malade. Quand tu bonnes à côté, t’as plus de vie quoi. Merci d'ailleurs à nos fans d'être aussi patient et de supporter notre passion d'adolescents.
WTH : Quels sont les différences majeures entre cet album et le précédent ?
Cédric : Alors pour le premier album, JB et moi quand on s'est rencontrés on ne se connaissait pas. C'est à dire qu'on a commencé à composer des trucs et c'est là qu'on s'est découvert. Je veux dire qu'en fait le premier album c'était un peu l'adolescence et le second c'est un peu l'adulte tu vois. Au premier album tu fais des erreurs et on ne fait pas beaucoup de d’arrangements. Ce qu'on a fait c'était très brut de décoffrage. On s'est dit bon aller on a fini le truc, on s’est installé au studio et on a enregistré. On n'était pas suffisamment préparé à la vie du studio parce que c'est compliqué d’être en studio. C'est un boulot, ça te malmène psychologiquement. Et pour le deuxième album, on s’est dit bah voilà on va mettre la main mise sur la prod. On a eu envie de tout produire nous-mêmes, de se faire une identité sonore qui nous correspond, de prendre le temps de faire les arrangements qu'on avait pas eu le temps de faire. De vraiment se casser le cul sur les lyrics ou il y a du français, il y a de l'anglais. Et on s'est rendu compte en traduisant des textes que c'était moi percutant en anglais qu'en français. Alors on a décidé de mettre complètement en Français comme pour le titre Anxiogène qui présente un texte complètement en français. Et le français en scream, en Death Metal ça se chante de ouf quoi. Et c'est impactant quoi donc voilà on a voulu travailler sur ça, on a pris le temps. Ça a été dur et c'est pour ça que l'album s'appelle aussi Resurrect, aussi bien par rapport à l'histoire du personnage que par rapport à la nôtre. On est passé par une phase de doutes, des choses compliquées. Et puis finalement on a quand même réussi à accoucher de cet album et voilà c'est le renouveau pour nous. C'est vraiment la résurrection du projet et maintenant c'est un album qu'on veut vraiment défendre en live. C'est le but.
Johnny : Quoi qu'il soit je trouve ça très encourageant que vous chantez des chansons en français parce que la plupart des groupes préfèrent chanter en anglais plutôt qu'en français pour qu'il puisse se mettre sur la scène internationale étant donné que c’est une langue universelle. Il n’y a pas beaucoup de groupes français qui chantent en Français, comme par exemple AqME ou Mass Hystéria.
Cédric : Oui c'est important pour nous et parce que si tu veux dans le premier album, on n’a pas pu trop le faire parce que l'ancien chanteur était très réfractaire à ça. Et donc pour ne pas créer forcément des complications dans la relation parce que c'est très important que les gens se sentent à l'aise pour ce qu'ils ont à faire. Donc on a pris le parti de chanter en anglais. Et le deuxième, avec lequel on a gagné en maturité, on avait un peu plus de liberté. Et puis il y avait bonne ambiance, ça rigole, et on était détendu pour bosser. Et même s'il y a beaucoup de taff c’est quand même dans une bonne ambiance. Et c’est vrai que ça nous a peut-être permis de tester plus de choses là où on s'était peut-être bridé sur le premier album. Et puis quand c’est ton propre album tu fais des erreurs que tu ne refais pas sur le deuxième, dans la façon de travailler quoi. C'est indéniable et puis à force de bosser ensemble, de faire des dates, de travailler ton instrument, tu prends aussi un niveau technique, un niveau d’exigence qui évolue avec tout ça, c’est pour ça que je trouve que cet album est largement plus abouti que le premier.
WTH : Un dernier mot pour les fans du groupe ?
Cédric : Et bien je leur dirai de continuer à soutenir la scène émergente. Nous aussi on espère voir aux prochains concerts, ce sera un grand plaisir !
Merci à Roger Wessier de Replica Promotion de nous avoir permis de réaliser cette interview, et à Cédric pour ses réponses.
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