TOWARD THE THRONE : Entretien avec le guitariste Jéméry W.
- Par Romain Dos Anjos
- Le 29/10/2021
- Dans Interviews
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Si on parle d’un groupe qui décide d’entendre plusieurs années de travail avant de sortir un album, TOWARD THE THRONE est tout désigné. Le résultat c’est Wowed to Decline, qui se veut très éclectique en termes de metal extrême. Et c’est le guitariste Jérémy W. qui nous en parle dans cette interview.
Romain : Peux-tu faire une présentation de TOWARD THE THRONE ?
Jérémy : Nous sommes quatre dans le groupe : Gauthier à la basse et au chant, Fabrice à la guitare, Julien à la batterie, et moi-même Jérémy deuxième guitare. Pour certains d’entre nous, on se connait depuis plus de vingt ans bien que TOWARD THE THRONE ait commencé en 2012, auparavant on était dans d’autres projets. Donc dans les grandes lignes, début du groupe ne 2012, un premier EP de six titres en 2017 et on a sorti notre premier album Vowed to Decline le 8 octobre dernier.
Romain : "Toward The Throne" se traduit par "Vers le trône". Pourquoi ce choix de nom et que représente-t-il ?
Jérémy : Tout à fait. Il faut voir ce nom comme une métaphore car il n’y a pas de trône à proprement parlé, il n’y a pas d’objectif d’atteindre un statut ou un stade particulier. En réalité, TOWARD THE THRONE se traduit par le chemin que chacun va parcourir pour atteindre ses inspirations profondes, son objectif personnel, et c’est ce qu’on a voulu mettre en avant dans nos chansons.
Romain : Étant donné que vous êtes influencé par la scène Scandinave, tu pourrais recommander TOWARD THE THRONE aux fans de quels groupes de cette scène ?
Jérémy : C’est difficile à dire. Si je reviens aux débuts du groupe, on était tous fans de CHILDREN OF BODOM où on parle vraiment de death mélo, alors qu’aujourd’hui en 2021, TOWARD THE THRONE est vraiment différent. On a même, au sein du groupe, des influences qui sont différentes. Je vais te citer des groupes comme SEPTICFLESH dont on s’inspire pour certains morceaux, je peux te citer également DARK FORTRESS, DEAFHEAVEN, et moi-même parfois j’écoute du MOTLEY CRÜE, du JINJER, des choses qui sont très différentes et c’est un petit peu ce que l’on cherche à faire dans la musique en général et ce qu’on a cherché à faire pour cet album. C’est de pouvoir proposer une musique qui sont complémentaires les uns des autres et qui ne sont pas forcément dans le même style. Je prends l’exemple du premier titre de l’album, Opposed (In Every Way) qui a un côté un peu plus black metal, alors que sur The Sorrow on a une orchestration qui s’inspire plutôt de SEPTICFLESH. On a un album qui est assez hétérogène pour que tout fan de tout style de metal extrême s’y retrouve.
Romain : Donc vous puisez dans les influences de chacun, dans ce que chacun écoute.
Jérémy : En fait, lorsqu’on compose, chaque chanson va vraiment dépendre du moment où il va être composé. J’ai la charge d’une grande partie de la composition et lorsque je suis en train d’écouter du black, je vais avoir envie de composer du black, je vais aussi avoir envie de faire quelque chose de plus sombre et peut-être plus rapide et plus old-school. Après je vais écouter du LEPROUS et là on est sur quelque chose de plus vaporeux, presque pop, je vais avoir envie de faire des breaks sur certains morceaux, je pense notamment à Per Ignes Mortuus où la fin est beaucoup plus lente, plus mélodieuse et peut-être beaucoup plus accessibles aux gens qui ne sont pas forcément dans le metal extrême.
Romain : Peux-tu détailler comment se passent les compositions d’un point de vue technique ?
Jérémy : Concrètement, on est deux à être vraiment à fond là-dessus. Je compose, on va dire, 80% du morceau et lorsque je les atteins avec le plan global du morceau, je le présente au groupe et on en discute tous les quatre. Les avis de chacun vont permettre d’apporter les 20% restants. Et notre chanteur/bassiste Gauthier a également de bonnes compétences en matière de composition, on est très complémentaires car on est influencé par des groupes assez différents et souvent il va apporter ce que moi je n’ai pas réussi à faire, sa vision des choses, à apporter la cerise sur le gâteau, et vice-versa lorsque c’est moi qui compose, apporter les détails qui vont sublimer le morceau.
Romain : Il est dit dans votre bio que votre album Wowed to Decline est l’aboutissement de longues années d’introspection. C’est quelque chose que vous vouliez faire dès les débuts du groupe ?
Jérémy : On a effectivement pensé album dès les débuts du groupe mais on n’avait pas la maturité que l’on a aujourd’hui. On est passé par un EP en 2017 qui nous a permis de faire un palier. Il faut savoir que le plus vieux titre composé pour cet album date de cette même année. On a des morceaux qui ont mûri pendant deux, voire trois ans avant d’arriver à la phase de préproduction et c’est justement cette période-là qui nous a permis d’une part d’évoluer nous-même au niveau de ce qu’on écoute et l’on découvre, et d’autres parts de s’approprier les morceaux différemment pour avoir, finalement, quelque chose qui nous ressemble totalement à la fin.
Romain : J’imagine que ça a été beaucoup de travail en amont.
Jérémy : Oui, énormément même.
Romain : Quels sont les thèmes abordés dans les textes et qui les écrit ?
Jérémy : C’est Gauthier qui a écrit toutes les paroles et ta précédente question sur la signification du nom du groupe me permet d’embrayer sur l’écriture des textes. On a justement cette volonté de chemin à parcourir et de s’approprier un peu cette idée-là qui sont traduits dans les textes qui sont parfois personnels, qui sont parfois assez concrets et, dans certains cas de figure très abstraits. Lorsque Gauthier va écrire les paroles, il va se baser sur du vécu, sur des éléments passés de sa vie ou sur, tout simplement, des ressentis qu’il a par rapport à son environnement, surtout avec ce qu’on vit actuellement. Tout ça nous a fait réfléchir, ça nous a permis d’exprimer toutes ces choses-là à travers les paroles.
Romain : Au niveau de l’enregistrement, comme ça s’est passé ?
Jérémy : Toute la partie recording à proprement parlé, on l’a fait en home studio avec nos propres compétences mais de la première note enregistrée jusqu’à la sortie de l’album, on a été accompagnés pas des gens géniaux, professionnels, je pense notamment à Gwen Kerjan qui a fait un excellent travail de mixage et qui nous a également aidé sur le recording. Il nous a sorti un mix qui correspondait en tous points à ce qu’on voulait. Et il y a V. Santura qui a apporté la cerise sur le gâteau avec son mastering.
Romain : Comment se sont faites ces collaborations ?
Jérémy : On a décidé de travailler avec Gwen parce qu’on était super à l’aise avec lui, déjà humainement, et puis après avoir écouté ce qu’il faisait, on s’est rendu compte que ça correspondait en tous points avec ce qu’on voulait. C’était important pour nous de ne pas sonner hyper moderne, aseptisé, voire dénaturé, mais sans pour autant se priver d’avoir un son 2021. Et cette collaboration-là s’est faite tout naturellement. Et pour V. Santura c’est pareil, on a toqué à sa porte et il a tout de suite accepté, ce qui a été une fierté pour nous.
Romain : Parles-nous de l’artwork et de son auteur Costin Chioreanu.
Jérémy : Alors Costin c’est un artiste d’origine Roumaine qui a travaillé avec les plus grands de la scène d’aujourd’hui comme GHOST qui sont énormissime, il y a aussi CELLAR DARLING le groupe des ex-membres d’ELUVEITIE que j’aime beaucoup. Donc on s’y dit autant tenter le coup, on n’a rien à perdre, et il a été très ouvert, très accessible donc là encore c’était une fierté de travailler avec lui. L’artwork c’était environ 3-4 mois de débat avec le groupe parce qu’on cherchait vraiment la perle rare, un artiste qui nous corresponde et Costin a le coup de crayon qui fait la différence.
TOWARD THE THRONE - The Ashes of Pain (OFFICIAL VIDEO)
TOWARD THE THRONE - Opposed (In Every Way) (OFFICIAL LYRIC VIDEO)
Romain : On a toujours dans un contexte de crise sanitaire mais malgré ça, avez-vous des pistes pour de prochains lives ?
Jérémy : En dehors de la release party qui a eu lieu le 17 octobre, c’est assez compliqué pour l’instant même si, jusqu’à aujourd’hui, on a été assez peu impacté par la pandémie vue que ça nous a permis de peaufiner l’album, cette fin d’année n’est pas propice mais on espère éventuellement une tournée en 2022 mais ça reste difficile parce que certains tourneurs sont frileux puisque beaucoup de groupe qui n’ont pas pu jouer en 2020, qui espérait jouer cette année et finalement 2022, ça va être saturé mais on y travaille.
Romain : Pour terminer, as-tu un message pour nos lecteurs ?
Jérémy : Je leur dirais que s’ils ne nous connaissent pas et qu’ils veulent nous découvrir, je leur conseille d’aller écouter Ashes of Pain qu’on avait décidé de dévoiler en premier puisque c’est le titre qui représente le mieux l’album.
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