WNTRHLTR : Interview du chanteur guitariste Winterhalter

WTH : Comment est né le projet WNTRHLTR ?

W : À la base c’était un projet solo. J’avais composé dans mon coin et un jour en le faisant écouter à celui qui allait devenir le batteur du groupe, on s’est dit qu’on pourrait en faire un groupe pour creuser un petit peu et aller sur de nouvelles pistes en termes de musique. Au départ c’était du dark folk, ensuite est arrivé le bassiste et on s’est retrouvé à faire quelque chose d’hybride.

WTH : Comment décrirais-tu la musique de WNTRHLTR ?

W : Il y a une dominance post-metal avec des touches de dark atmosphérique, un petit peu post-hardcore mais pas tellement.

WTH : Au niveau de tes influences, quels groupes me citerais-tu ?

W : C’est assez large j’écoute beaucoup d’albums de rock comme QUEENS OF THE STONE AGE, j’adore AMENRA, NEUROSIS mais j’écoute aussi de la chanson française comme Jean Ferrat, Johnny Hallyday. Peu importe le style, c’est l’émotion que cela suscite qui me plait.

WTH : Quel est le concept du projet ?

W : À la base c’était de faire un album pour exprimer tout ce que j’avais en moi depuis le décès de mon père il y a quatre ans maintenant. Et l’idée c’était d’exorciser un peu tout ça en partageant tout ce que j’avais en ressenti. J’ai apporté les harmonies et les intros des morceaux. Le groupe les a accueillis avec enthousiasme et a adhéré immédiatement au concept.

WTH : Ceci explique donc le titre de l’album qu’on peut prononcer "deuil".

W : Effectivement on peut le prononcer comme ça. Il y a aussi un coté schizophrénique avec deux personnages en un qui se combattent en se demandant ce qu’ils vont faire, que va-t-il se passer et pas seulement le deuil qui m’a touché.

WTH : C’est un album très personnel donc.

W : C’est complètement personnel, très cathartique et le deuxième le sera certainement aussi, sur un autre thème par contre mais toujours au sens large pour permettre aux gens de s’identifier aussi. Je l’ai vu quand les gens l’ont écouté autour de moi, ils ont tout de suite compris de quoi cela parlait mais chacun l’a interprété un peu à sa manière, chose qui m’a vraiment intéressé, ils ont plaqué sur les morceaux leurs propres vécus.

WTH : Comment s’est passée la composition ?

W : Toutes les mélodies sont de moi excepté Adored qui est composé de A à Z par l’ancien guitariste. J’ai amené les mélodies et le groupe a nourri ces mélodies avec l’expérience et le talent de leurs instruments, ils les ont étoffées pour qu’elles deviennent de vrais morceaux. Pour ce qui est des paroles j’ai tout écrit. Cela a été une composition de groupe avec une ligne directrice que j’avais tracé pour exprimer mon ressenti et conserver une certaine unité.

WTH : En dehors de ton vécu, qu’est ce qui a inspiré tes paroles ?

W : Pas mal de choses, je m’inspire beaucoup de la peinture classique, je puise énormément d’inspiration là-dedans. La peinture est un art peuplé de non-dits, de démons, de choses qui font peur, de sentiments humains aussi et en les regardant j’avais des mots qui venaient par rapport aux sentiments que j’avais, cela m’a aidé à mettre des mots sur des sentiments qui sont parfois difficiles à exprimer.

WNTRHLTR - Prologue ft. Laure le Prunenec

WNTRHLTR - Light

WTH : Dans cet album on note la présence de Laure Le Prunenec (ex-IGORRR). Comment ce sont faits ces featuring ?

W : J’avais rencontré Laure il y a un petit moment dans un studio à Paris et elle devait me donner des cours de chant en voix claire car je voulais rajouter des passages de chants clairs dans certains morceaux. Ensuite je lui ai proposé de venir chanter car j’avais envie d’avoir sa voix sur certains morceaux. On a enregistré Prologue, on s’est regardé et on s’est dit qu’il fallait en faire un second, comme une boucle, l’album se déclinant comme des chapitres d’un livre. Prologue est comme un résumé de ce qui va venir et rassemble les sentiments par lesquels on va passer tout au long de l’album et le dernier morceau Deuil clôture et ne pouvait qu’avoir de nouveau sa voix.

WTH : Vous avez mis l’accent sur le morceau Light, que représente-t-il pour toi ?

W : Ce morceau est pile poil le juste milieu entre le sentiment du début et le sentiment de la fin de l’album avec le début qui est très sombre avec Sonar et Cain, en suite il y a Adam qui est beaucoup plus lumineux, et Deuil qui est tribal et qui signifie que les choses reprennent, la force revient et les choses changent finalement. Light est le pic du milieu et la nouvelle orientation du chemin.

WTH : Dans quelles circonstances as-tu fait appel à Francis Caste pour la production ?

W : On est potes avec des groupes comme PARLOR et HANGMAN’S CHAIR que Francis Caste produit et je me suis mis en relation avec lui, on est devenus amis et il a été ravi de bosser sur le projet. On a écouté les morceaux dans son studio avec notre bassiste en Angleterre via le logiciel Newcorder et il a adoré. Le dernier morceau de l’album ce n’est que Francis, Laure et moi qui l’avons enregistré en deux heures au studio. Il a beaucoup apporté au projet, c’était son univers musical, il a aimé le côté black, sombre et il a fait sonner ça de façon superbe.

WTH : Que peux tu nous dire au niveau de l’artwork ?

W : La photo a un côté fantomatique et la conception visuelle est basée sur la dualité que l’on a entre les deux sphères que sont les deux faces de l’album qui se côtoient mais ne se retrouvent pas. Il y a aussi un clin d’œil à l’école du Bauhaus qui faisait ces formes géométriques et un chemin qui dit soit on reste là soit on l’emprunte et on découvre ce qu’il y a derrière.

WTH : Y a-t-il des dates de concert prévues prochainement ?

W : Pas pour l’instant, cela sera certainement en septembre. Le line up a changé donc on attend de bien bosser le set et les compositions ensemble. On a d’ailleurs déjà écrit quatre morceaux qui pourraient être proposées en live et qui serviront de base au prochain album. On ne veut pas faire un set à la va vite mais plutôt proposer quelque chose de bien monté scéniquement et musicalement. Il y aura une release party avec je l’espère une scène, une tournée et un clip normalement.

WTH : Pour terminer as-tu un message pour les lecteurs de WTH ?

W : J’espère que les auditeurs pourront s’identifier au projet, qu’ils y trouveront un propre message personnel avec leur interprétation et que le message passera.