ARCH ENEMY + BEHEMOTH + CARCASS + UNTO OTHERS // Le Zénith, Paris – 04/10/2022
- Par Romain Dos Anjos
- Le 10/11/2022
- Dans Live-reports
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Après plus d’un an d’attente à la suite de son report, la tournée The European Siege 2022 commune d’ARCH ENEMY et de BEHEMOTH faisait enfin son passage au Zénith de Paris en ce début octobre, une belle affiche en perspective avec CARCASS et UNTO OTHERS pour les premières parties.
UNTO OTHERS
Alors que la horde de metalleux investissent le Zénith, UNTO OTHERS sont les premiers à monter sur scène. Formé dans l’Oregon aux États-Unis, le projet est jeune (2020) mais ses membres ont déjà officié dans d’autres formations notamment le bassiste Brandon Hill qui était chez LUCIFER’S CHILD et le guitariste Sebastian Silva qui en fait toujours parti. Alors musicalement ça reste éloigné des trois autres groupes de l’affiche car on est à mi-chemin entre du Heavy et du Rock Gothique. À petite dose, la musique du combo passe bien et on notera le tandem guitares qui s’accorde parfaitement. Le groupe aurait eu plus sa place sur une affiche avec MOONSPELL par exemple pour avoir une certaine cohérence mais parfois le pari peut être gagnant.
CARCASS
Inutile de présenter CARCASS, fer de lance du Death Metal Britannique et ancien groupe de Michael Amott et Daniel Erlandsson, et leur présence sur l’affiche colle bien plus aux têtes d’affiche. On y retrouve toujours les deux membres d’origine Jeff Walker au chant et à la basse, et Bill Steer à la guitare. Et à en juger par la prestation de ce soir, on voit que CARCASS a parcouru du chemin si on compare à un live de 1990 au Gibus à Paris qu’on peut trouver sur YouTube. Les musiciens restent assez statiques mais visent l’efficacité que ce soit en termes de riffs tranchants ou de solos très techniques. Le dernier album en date Torn Arteries occupera la majeure partie de la setlist mais le groupe remontera malgré tout presque 30 ans en arrière en nous jouant des titres comme Buried Dreams et Heartwork, de quoi ravir les plus anciens fans et faire découvrir leur death metal de 1993.
BEHEMOTH
Il est 20h, BEHEMOTH s’apprête à jouer son set alors qu’un rideau blanc cache la scène, sur lequel est projeté des images de Nergal le tout accompagné de l’intro Post-God Nirvana, de quoi faire monter la tension. Le rideau tombe et laisse apparaitre le quatuor qui commence par Ora Pro Nobis Lucifer ponctué par un premier jet de CO2. Après cette mise en jambe, place au nouvel album Opvs Contra Natvram avec The Deathless Sun sur laquelle Nergal sera vêtu d’une cape et d’un masque, l’occasion d’avoir de belles photos. S’en suit Ov Fire and the Void, toujours efficace en live, puis Nergal prendra la parole en exprimant sa joie de revenir à Paris après trois ans de pandémie.
BEHEMOTH propose toujours des petites mises en scène pour illustrer les titres, notamment sur Bartzabel où Nergal porte un chapeau de pape comme dans le clip de ce titre qui donne l’occasion à Inferno démontre toute sa technicité derrière sa batterie tandis qu’Orion et Seth chantent "Come unto me Bartzabel" tel une invocation lors d’un rituel. Un show du groupe donne toujours un côté spectaculaire à la prestation, d’une part par la pyrotechnie, d’autre part par le fait que le groupe ne fait pas que jouer sa musique et on verra Nergal dans une tenue liturgique avec un encensoir tel un prêtre lors d’une messe.
Les Polonais ne se contentent pas d’être derrières leur micro et, la scène étant grande, occupent tout l’espace. Orion changera régulièrement de place avec Seth et on peut voir une grande complicité entre Nergal et ses camarades. Le set se rapproche de la fin et BEHEMOTH terminera sur l’habituel titre final Chant for Eschaton 2000 sur laquelle Seth fera hurler sa guitare. Les Polonais ont rempli leur part du contrat et laisse place à leurs amis d’ARCH ENEMY.
ARCH ENEMY
Maintenant qu’il est bien chaud, le public de ce soir est fin prêt à accueillir la bande de Michael Amott. Là encore un rideau tombant est en place mais on peut y lire le slogan du groupe "Pure Fucking Metal" avec le A de Metal étant celui de "anarchie", un peu too much d’un avis personnel. Mais ce n’est pas le plus important car un show dantesque nous attend. Le rideau tombe au moment où les premières notes de Deceiver, Deceiver se font entendre, histoire de nous faire rentrer dedans direct. Comme toujours, le pit se déchaine dès le début, de quoi donner de l’énergie au combo qui n’en manque pas non plus. La chanteuse Alissa White-Gluz est plus en forme que jamais et profite de chaque du montre mètre carré de la scène et en fait peut-être un peu trop. Avec War Eternal, devenu titre emblématique, les pogos ne font que s’intensifier.
Que dire du tandem Amott-Loomis si ce n’est que les deux se complètent toujours aussi bien, chacun alternant solo et rythmique, sans laisser le bassiste Sharlee d’Angelo en retrait. Entre quelques titres, Alissa s’adressera à nous avec son français aux notes du Québec et c’est toujours un plaisir qu’il n’y ait pas cette barrière des langues avec qui est, certes d’origine Suédoise, mais aujourd’hui international, Jeff Loomis venant des États-Unis et Alissa étant Canadienne. Elle encouragera le pit à redoubler d’énergie et l’assistance s’en donnera à cœur joie.
ARCH ENEMY est également présent pour promouvoir son dernier album en date, le puissant Deceivers, et tous les singles de cet opus nous seront joués ce soir, de In the Eye of the Storm à Sunset Over the Empire en passant par House of Mirrors, The Watcher et Handshake With Hell, parmi d’anciens titres comme Ravenous de l’époque d’Angela Gossow avec les épiques lignes de batterie de Daniel Erlandsson, et As the Pages Burn de l’album War Eternal. On profitera du magnifique solo de guitare sur Snow Bound joué par Jeff. Et comme toujours pour clore leur set, Alissa nous lancera un "One for all, all for one, you are one, Nemesis !" Suivi par l’outro de la chanson Fields of Desolation et les salutations et remerciements des musiciens sur Enter the Machine en fond sonore.
Ce magnifique plateau aura enflammé le Zénith de Paris, pas de sans faute car la perfection n’existe pas, mais beaucoup de positif à tirer de ce concert car on a là les futures grosses têtes d’affiches de festivals quand les groupes les plus anciens ne seront plus là.
Photos : Maude Veroda
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