ARCHSPIRE + PSYCROPTIC + BENIGHTED + ENTHEOS // La Machine du Moulin Rouge, Paris – 12/03/2023

ENTHEOS

Il s’agit d’un supergroupe car il est composé d’ex-membres d’ANIMOSITY, ANIMALS AS LEADERS ou encore THE FACELESS donc ce sont des gens qui ne sont pas méconnu du milieu. C’est à eux que reviennent la tâche d’allumer le charbon dans l’ancienne Locomotive qui commence déjà à bien se remplir et à peine le groupe débute son premier titre que c’est déjà une avalanche de riffs dans les esgourdes. Fort de son dernier album Time Will Take Us All fraichement sorti dans les bacs, ENTHEOS fait une très bonne première impression car les nuques commencent à s’échauffer. Et je suis personnellement estomaqué par la growl de la chanteuse Chaney Crabb en super forme ce soir, loin de son grave accident de moto de 2021 qui lui avait valu une chirurgie du visage, ce qu’elle raconte dans le titre Absolute Zero.

Leur death metal technique s’allège par moment de passages plus progressifs ce leur permettent de se démarquer. La technicité des musiciens s’accorde avec la puissance vocale de la chanteuse, de quoi distribuer des tartes à la phalange par paquets de 10. Sur le dernier morceau, après avoir fait acclamer les groupes qui leur succèderont, Chaney invectivera la fosse à pogoter de plus belles avec un joli "bougez votre cul!" dans un très bon français. ENTHEOS a bien planté le décor pour ce qui va suivre.

BENIGHTED

L’heure de la débandade à sonner. Avec BENIGHTED, notre fierté nationale du brutal death, on sait comment ça se passe et pour le public Parisien, c’est le moment de récité sa leçon. D’ailleurs, intro passée, le chanteur Julien Truchan nous lancera un "Paris, vous savez comment ça marche, foutez-moi le bordel !" La fosse s’exécute pour fêter les 25 ans du groupe qui ressort ses titres castagnes tel que Martyr, Cum With Disgust ou encore les 1 minutes 28 de violence de Necrobreed, tout en continuant son dernier album en date, Obscene Repressed avec The Starving Beast, Implore de Negative ou encore Nails dont l’histoire est digne d’un scénario de film d’horreur. Puis à la surprise générale, Sven du groupe ABORTED, leurs homologues belges, viendra leur prêter main forte le temps d’un titre, puis reparti aussi vite qu’il est venu.

Dans le pit ça ne faibli pas, ça pogote de tous les côtés. Julien précisera d’ailleurs aux slammeurs qu’ils sont les bienvenus, du moment qu’ils font attention au matos. Le combo continue de plus belle et les blasts du batteur Kévin Paradis se font ressentir jusque dans les tripes. BENIGHTED terminera son set de folie sur Let the Blood Spill Between My Broken Teeth même si ça serait dommage de finir avec des dents cassées et ensanglantées.

PSYCROPTIC

Malgré ce déferlement lors du groupe précédent, la scène de la Machine est toujours intacte pour accueillir les Australiens de PSYCROPTIC, aujourd’hui menés par Jason Keyser, le chanteur d’ORIGIN, qui assure l’intérim en remplacement de Jason Peppiatt, autant dire que le choix est parfait. Avec ce remplaçant de choix, nous avons droit à un tsunami de technique, tant par la voix de Keyser qui se déploie sur toutes la scène, que par les riffs acérés des gratteux. Dans la setlist jouée ce soir, c’est le dernier album Divine Council qui domine avec quatre titres, notamment This Shadowed World ou encore Rend Asunder. Et pour le reste, les Australiens piocheront dans plusieurs albums, histoire d’équilibré au mieux la setlist.

La fosse continue d’être bien vivante et on verra certainement le plus gros circle pit de la soirée sur Ob(Servant). Puis Jason remerciera les techniciens, saluera les autres groupes en décrivant l’affiche de super package, ce qu’on appelle un beau plateau. Le chanteuse s’amusera à expliquer à un slammeur qui a tendance à rester un peu trop sur la scène, à comment bien replonger dans la foule avec les gestes adéquats, le tout avec beaucoup de second degrés. PSYCROPTIC finira son set sur Enslavement qui terminera cette déferlante de death metal technique.

ARCHSPIRE

C’est parti pour le dernier round avec ARCHSPIRE qui commence sur Remote Tumour Seeker et c’est déjà une première salve de riffs et de blasts mitrailleurs (à ce niveau, ce n’est plus une batterie mais une tourelle). Le jeu de jambe du batteur Spencer Prewett sur ses grosses caisses s’accorde totalement avec les notes de guitares et la voix du chanteur Oli Peters. Ce dernier fait preuve d’une impressionnante technique et un débit monstrueux dans le bon sens du terme. Le bassiste Jared Smith fait également preuve une maitrise de son instrument avec notamment un excellent jeu de tapping sur Human Murmuration. Bien que le combo défende son dernier album Bleed The Future, un gros accent sera mis sur celui de 2017, Relentless Mutation, deux albums qui se valent aussi bien l’un que l’autre.

Puis ce show donnera lieu à un fait marquant, un moment assez comique lors d’un wall of death car le groupe sortira un jeu de twister. Pas besoin de faire un dessin, certains se prêteront très vite au jeu avant que le mur de la mort ne se referme sur eux, un grand moment ! Les titres continuent de s’enchaîner sans discontinuer, et le set passe très vite, pas le temps de reprendre notre souffle. Arrive le dernier titre réclamé par l’assistance qui reprendra en chœur Drone Corpse Aviator. Nous voilà servi et Peters ne relâchera pas son débit jusqu’à la fin de ce torrent de puissance auditive.

Cette étape Parisienne du Tech Trek Europe 2023 aura été un véritable défouloir, une soirée qui aura tenu ses promesses et qui aura bien mis à l’honneur le death metal technique.

Remerciements à Tangui de À Jeter Prom et Garmonbosia Inc. pour les accréditations.

Photos : Maude Veroda