AS THEY BURN + SOLITARIS + HURAKAN + OUT OF MY EYES // Petit Bain, Paris - 14/05/2023

OUT OF MY EYES

Ouverture des hostilités avec OUT OF MY EYES. Ce groupe a déjà quelques années derrière lui donc des habitués du live. Première claque auditive de la soirée et on remarque que la frontière entre metalcore et deathcore est plutôt mince. Corentin au chant nous pousse des growls maitrisés et on peut dire qu’il a un sacré coffre. Ses camarades diffusent leurs riffs qui sont idéal pour bien s’échauffer. Un figurant habillé en soldat cagoulé viendra faire une petite mise en scène en malmenant le frontman qui s’en débarrassera rapidement. L’album Goldon de 2021 sera représenté et mention spéciale à Danger Is Near qui donnera lui à une démonstration de tapping magistrale et Blue Cloud qui fera son petit effet. Dans le public, les pogos commencent tranquillement mais sûrement et il y aura beaucoup de soutien de la part de potes et proches du groupe venus les soutenir, chose qui alimentera cette niaque que le groupe a sur scène. Alex de SOLITARIS viendra également donner de la voix le temps d’un titre. OUT OF MY EYES font partie de l’avenir de la scène française et ce live leur ont permis de montrer de quoi ils étaient capables.

HURAKAN

C’est au tour d’HURAKAN de venir nourrir de décibels les amplis du Petit Bain. Ce groupe nous avais fait bonne impression lors de leur passage au Glazart avec STILLBIRTH et on ne pouvait que s’attendre à un set de qualité équivalente. Et c’est exactement ce à quoi on s’attendait, surtout avec Void comme titre d’ouverture, désormais un classique du combo. C’était également l’occasion de découvrir d’autres morceaux dont le nouveau titre Cold Heart sorti en clip quelques jours plus tôt avant le concert. Mais aussi des chansons de l’époque où HURAKAN jouait dans un registre plus orienté vers du slamming brutal death comme l’indique le chanteur, l’occasion de voir que Danny est capable de faire des pig squeal tonitruants. Pas le temps se reposer avec les Amiénois qui continuent de défendre leur album de 2022, Via Aeterna. Côté fosse, les mosh pits se multiplient et HURAKAN a vraiment de quoi faire pour se défoule à coups de gros riffs percutants. Pour ce deuxième set auquel nous assistons, c’est encore un sans-faute.

SOLITARIS

Cela faisait un petit moment que nous entendons parler de SOLITARIS, en particulier depuis le concert de BETRAYING THE MARTYRS (avec AS THEY BURN notamment) lors que leur chanteur est venu leur prêter main forte pour remplacer Rui Martins absent de ce show. Il nous tardait donc de découvrir le groupe sur scène qui cultive un certain côté mystère, ceux-ci jouant masqués. SOLITARIS nous joue un metal qui tabasse et arrive à nous redéfinir ce qu’est le metal moderne. Le groupe nous abreuve d’une musique lourde avec des riffs bien ciselés et une basse qui gronde à en secouer la surface de la Seine, si bien également que le pit ne se relâche pas. SOLITARIS est aussi là pour défendre son dernier EP Siwa sorti en mars dernier, avec notamment le morceau Tarnished qui est véritablement taillé pour le live. Tout comme les deux précédents groupes, des amis et proches sont également présents pour le soutien, et on verra le chanteur de FREEHOWLING venir sur scène le temps d’un feat. Une demi-heure, c’est le temps qu’il a fallu à SOLITARIS pour maintenir la cadence et tenir le public au chaud pour le dernier set ce soir.

AS THEY BURN

Inutile de tergiverser, avec AS THEY BURN on s’est à quoi s’attendre : un show dantesque où le groupe donne tout ce qu’il a. Les Parisiens commencent sans tour de chauffe avec Medicine 2.0 avec un Kévin Traoré toujours au meilleur de sa forme et de sa puissance vocale. Puis enchaînement sans transition que Unable To Connect, marquant l’évolution entre la période d’avant 2015 et l’actuelle. On se rappellera évidemment le concert du Hellfest Warm Up au Bataclan en 2022 qui marquait le grand retour du groupe. AS THEY BURN ressort les vieux dossiers avec des morceaux comme When Everything Falls Apart, Frozen Vision ou encore A New Area for Our Plagues. Et forcément il se passe quelque chose dans le pit, une sorte d’effervescence qu’on retrouve dans énormément de concerts mais étrangement il y a quelque chose de différent avec ce groupe, comme une sorte de communion dans une sorte de bulle temporelle. Et ça se ressent jusque dans la frappe de Milton sur son kit dont on souligne le talent.

On se demande comment la barge dans laquelle nous nous trouvons fait pour ne pas tanguer violemment comme si nous étions pris dans une tempête. En vérité, la tempête se déroule à la fois sur scène et dans le pit. L’ambiance est telle qu’Alex viendra à nouveau sur scène pour donner la réplique à Kévin et même Aaron Matts de TEN56. viendra se joindre à la fête. Le titre Sons Of Shiva viendra mettre un terme au set et à cette soirée.

Ce concert avec uniquement des groupes bien de chez nous aura été un véritable succès et prouvera que la scène française et bien là, remplis d’élan de soutien admirable en particulier en cette période post-covid car cette scène a été plus qu’éprouvée par la pandémie.

Photos : Maude Veroda