DROPDEAD CHAOS + BUKOWSKI + LOCOMUERTE // La Maroquinerie, Paris – 03/06/2023
- Par Romain Dos Anjos
- Le 27/07/2023
- Dans Live-reports
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Ce 3 juin était une date immanquable pour les férues de groupe français ! Et un concert très important pour DROPDEAD CHAOS qui n’a pas volé son statut de supergroupe car il y a du beau monde, notamment Rénato Di Folco, chanteur de TREPALIUM et co-frontman des TAMBOURS DU BRONX version metal, Boris Le Gal, batteur de BETRAYING THE MARTYRS ou encore Nils Courbaron, guitariste de SIRENIA et T.A.N.K.
En seulement trois ans, DROPDEAD CHAOS s’est très vite imposé et pas seulement parce qu’il est composé de musiciens connus dans la scène française mais aussi par l’idée de base à savoir écrire une chanson pour soutenir les soignants durant le premier confinement. De part le succès de ce titre et ce geste caritatif, en a découlé d’autres morceaux, puis l’album Underneath the Sound que le collectif bien défendre ce soir aux côtés de BUKOWSKI et LOCOMUERTE.
LOCOMUERTE
On commence avec une véritable tornade tellement ce groupe déborde d’énergie sur scène, les plus mexicains des groupes français, LOCOMUERTE dont le style est décrit par eux-mêmes et le Crossover Thrash Punk Chicanos. En termes de prestation scénique, ça rappelle beaucoup les Espagnols de CRISIX, le côté punk hardcore en plus. Mais l’influence qui ressort le plus c’est forcément SUICIDAL TENDENCIES. Ceci-dit, le chant en espagnol apporte quelque chose de différent ce qui n’est pas négligeable et niveau ambiance, ça donne envie de se défouler, sans pour autant danser la cucaracha mais pas loin. Une partie la fanbase du groupe est présente ce soir, et on peut voir que LOCOMUERTE rassemble et fédère sa communauté, notamment sur le titre Barrio qui sera repris par l’assistance à pleins poumons. Malgré une répétitivité qui peut peut-être lasser, LOCOMUERTE est une véritable centrale électrique de quoi survolter le public, c’est donc une bonne entame.
BUKOWSKI
Pour les adeptes de groupe bien de chez nous, nulle besoin de présenter BUKOWSKI et leur mélange Heavy/Stoner dans ils ont le secret. Certes beaucoup plus pausé que les chicanos mais l’intensité est toute autre. D’ailleurs ce set des Parisiens revêt une ambiance particulière après le décès du bassiste et second chanteur Julien Dottel. On aurait pu penser que le groupe s’arrêterai après cette disparition mais BUKOWSKI devait continuer et c’est certainement ce que Julien aurait voulu car the show must go on. Son frère Mathieu est toujours présent et ses qualités de frontman en impose. Et c’est Max Müller, bassiste de l’autre projet de Julien, FULL THROTTLE BABY, qui a repris le poste.
Evidemment, ce show se joue sous le signe de l’hommage à Julien notamment sur Hearing Voices sur laquelle leur tech prêtera sa voix à Julien, ainsi que sur Brothers For Ever qui prend tout son sens ce soir. Et parmi les titres phares du groupe tels que Mysanthropia et Hazardous Creatures, BUKOWSKI défendra son album éponyme sorti en 2022, même si c’est qu’avec deux titres à savoir Crossroads et Vox Populi, c’est toujours ça de pris. Le concert battra son plein lorsque Julien et Max descendront dans le pit pour une communion avec le public. Après ce petit tour, le set approche de la fin et se terminera sur My Name is Kozanowski.
DROPDEAD CHAOS
Et c’est parti pour le show des DROPDEAD CHAOS et c’est Boris derrière ses futs qui lance le premier titre Underneath The Sound, éponyme du premier album suivi par la voix très groovy de Renato qui donnera la réplique à Déhà qui rappera de son côté. On s’aperçoit vite qu’il y a une complémentarité entre les deux et qui rappelle celle entre Chester Bennington (paix à son âme) et Mike Shinoda dans LINKIN PARK d’autant plus que les styles des deux groupes sont similaires mais DROPDEAD CHAOS tire un peu plus sur SLIPKNOT orchestralement parlant. Et on reconnait bien le style de jeu de Nils Courbaron à la guitare avec les lignes de basses bien présentes de Jacou (BLACK BOMB A). C’est une setlist de 12 titres qui nous attend, dont l’entièreté de l’album, c’est bel et bien une release party !
La complémentarité se ressent d’autant plus entre tous les membres. Alors oui, le fait qu’ils se connaissent tous depuis bien avant la formation du groupe donne peut-être un plus mais cette symbiose vient surtout du fait que ce sont tous des musiciens accomplis et ça facilite la coordination et on peut le voir sur scène ce qui provoque forcément l’effervescence dans la fosse de La Maro, notamment avec Rainman, un morceau que j’affectionne à titre personnel. Et c’est une ambiance qui atteint son paroxysme lorsque les DROPDEAD reprendront Surfacing de SLIPKNOT qu’ils avaient sorti pour rendre hommage à Joey Jordison décédé en 2021, et ce dès les premiers hurlements des guitares. Déhà ira jusqu’à rajouter à cette ambiance et comme s’il ça ne lui suffisait pas, il nous narguera disant qu’on peut faire encore mieux.
D’ailleurs il nous fera l’honneur d’un petit DJ set juste avant les rappels qui commencera avec One Last Encore. Une coïncidence ? Je dirais plutôt que c’est un choix stratégique ! Aucune baisse d’énergie du côté des musiciens qui continuent à nous en mettre pleins les oreilles et c’est cohésion est un plaisir à voir. On sent que les membres de sont pas là juste pour faire le jobs, mais plutôt pour exprimer leurs envies de jouer ensemble et DROPDEAD CHAOS est vraiment à l’image de ses origines, c’est solidarité avec les soignants dans nos hôpitaux quand la pandémie ne faisait que commencer. Cet élan du cœur se ressent jusque dans la fosse de la Maro. Et le groupe ne pouvait pas mieux choisir comme titre final, Humans.
Après le concert, le groupe remettra une guitare ESP au gagnant, ou plutôt à la gagnante du tirage au sort accessible à ceux qui ont pris leurs préventes. Quelques jours après le concert, Renato se faisait porte-parole du groupe en affirmant qu’ils n’étaient pas encore redescendus après le succès de ce concert qui restera dans les mémoires présentes ce soir-là. Ce qui n’était qu’un simple collectif pour écrire une chanson caritative est en passe d’être élevé au rang de pointure de la scène metal française. Longue vie à DROPDEAD CHAOS !
Photos : Luca Liguori
Dropdead Chaos Bukowski LocoMuerte
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