GAAHLS WYRD + SAOR + GAEREA // Petit Bain, Paris - 17/10/2022
- Par Romain Dos Anjos
- Le 16/11/2022
- Dans Live-reports
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En ce 17 octobre, un vent de froideur avec de la pluie vienne de s’abattre sur les bords de Seine et pour cause, l’un des plus grands artistes Black Metal qui se produit au Petit Bain ce soir, Gaahl avec son projet GAAHLS WYRD, accompagnés du One Man Band écossais SAOR, mené par le multi-instrumentiste Andy Marshall, et des mystérieux Portugais de GAEREA qui commencent à faire de plus en plus parler d’eux.
GAEREA
C’était l’une de nos meilleures découvertes du Hellfest 2022. GAEREA nous arrivent tout droit de Porto et on ne se doutait pas que le Portugal pouvait abriter ce genre de groupe. Les membres sont cagoulés un peu à la manière de MGŁA et entretiennent tout un mystère sur leurs identités. Pas besoin de savoir à quoi ils ressemblent tant la musique qu’ils jouent est prenante avec un riff qui rentre de votre tête pour ne plus en sortir rien que sur le premier titre Conspiranoia et on ne peut que remarquer la gestuelle du chanteur telle une créature venant d’une autre dimension tout en invectivant le public pour provoquer l’ambiance dans le pit.
Certaines compos de GAEREA qui sont joués portent bien leurs noms comme Salve ou Deluge car c’est précisément ce que le groupe nous envoi avec les blasts incessants du batteur et des chansons qui parlent de misanthropie, de narcissisme ou encore d’autodestruction. Alors oui ce sont des thèmes assez récurrents mais la violence des riffs interprètes parfaitement les propos du chanteur qui a d’ailleurs un guttural irréprochable. GAEREA n’existe depuis 2016 mais possède déjà toutes les qualités de pointures de la scène Metal portugaise.
SAOR
On part maintenant sur un registre plus doux avec le Black Atmosphérique transportant de SAOR. Décris par Andy Marshall comme du Caledonian Metal, ça évoque plus les termes abordés que le style joué et pour cause, ça parle d’histoire de l’Écosse mais aussi de ses paysages et il suffit de faire marcher notre imagination pour se retrouver dans les highlands à l’écoute de la musique. Mais les textes sont avant tout des poésies ce qui donne plus de musique que de paroles. De cette manière, on peut découvrir tous les talents de compositeurs du frontman dans son jeu de basse sur scène et dans l’interprétation de ses musiciens lives.
Le set ne durant que 40 minutes et la longue des titres feront que nous n’entendront que quatre morceaux. Tout d’abord Origins extrait du nouvel album du même nom qui nous plonge tout de suite dans l’univers de SAOR, puis The Awakening et Aura issu de l’album éponyme de ce dernier qui est véritablement une pépite, tant en studio qu’en live. Pas besoin de grandes phrases pour apprécier de tels compositions car toute l’instrumentale est déjà un grand discours. Il suffit de laisser libre court à son imagination pour avoir sa propre interprétation. Déjà trois titres de joués, on arrive à la fin du set avec Tears of a Nation issue de l’album Guardians qui fêtait ses six le 11 novembre dernier. Voilà un très bel aperçu ce projet mais il est vrai qu’il faudra un set plus long pour mieux découvrir la discographie et on espère vite une tournée en haut de l’affiche.
GAAHLS WYRD
C’est l’heure de la tête d’affiche, le public se masse dans la fosse du Petit Bain pour accueillir Gaahl et ses musiciens. Tous arrivent sur scène sous l’acclamation de l’assistance et c’est Gaahl qui ferme la marche. L’ancien frontman de GORGOROTH fait une entrée en scène magistrale et dégage une telle prestance sur scène qu’on le croirait entourer d’une aura. Le set démarre sur Ghosts Invited histoire de nous faire découvrir tout d’abord son projet. Puis plusieurs titres de GORGOROTH seront repris pour le plus grand plaisir des fans, des titres bien connus tels que Carving a Giant, Wound Upon Wound et Sing of a Open Eye, et ce sont véritablement des claques auditives en live. Le groupe reprendra également des titres de GOD SEED, notamment Aldrande Tre, de quoi ne pas laisser le public sur sa faim.
Les autres musiciens ne sont pas en retrait et Gaahl se mettra même en arrière d’eux afin de les laisser montrer de quoi ils sont capables en termes de riffs, ce qui montre une véritable cohésion dans le groupe. Le batteur n’est pas en reste et bombardent de ses blasts typiques du Black Metal, un régal pour les oreilles. La discographie de GAAHLS WYRD n’étant pas encore très fournie, il sera facile pour le combo de ne pas occulter chaque sortie et des titres comme la très prenante Carving the Voices nous fera profiter des lignes de chant clair de Gaahl qui prendra un ton presque de cathédrale, 7 minutes de pure intensité. Pour ne pas endormir l’auditoire, après ce genre de titre, le groupe enchaîne tout de suite sur des titres plus violents comme From The Spear. GAAHLS WYRD terminera sur une dernière reprise de GOD SEED avec Alt Liv. Le personnage de Gaahl étant très sombre et fermé, le musicien n’en demeure pas moins proche du public et n’hésitera pas à checker tout le premier rang.
Loin de tout cliché sur le Black Metal, ce concert fait très certainement parti des meilleurs auxquels nous ayons pu assister et les groupes de ce soir ont été plus que parfait tant dans l’interprétation de leurs compositions respectives que dans leurs prestances sur scène. 10/10.
Photos : Maude Veroda
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