HARAKIRI FOR THE SKY + SCHAMMASCH + GROZA // Backstage By The Mill, Paris – 06/02/2023
- Par Romain Dos Anjos
- Le 26/03/2023
- Dans Live-reports
- 0 commentaire
C’est un bien joli plateau que nous propose Garmonbozia avec une date que l’on attendait depuis longtemps, faisant partie d’une interminable série de report à cause de la pandémie. Une soirée sold out qui commencera par du Black Metal lourd et sombre avec les Allemands de GROZA, suivi d’un Black Metal plus occulte et avant-gardiste avec la formation Suisse SCHAMMASCH, pour terminer sur du Post Black Metal plus mélodieux avec les Autrichiens de HARAKIRI FOR THE SKY.
GROZA
À première vue, on pourrait s’attendre à une pâle copie de MGŁA, surtout quand on voit l’imagerie du groupe : membres cagoulés, tenues vestimentaire et un groupe qui porte le même nom que le premier album des Polonais. Mais il n’en est rien, bien qu’il soit indéniable qu’ils ont été influencés par MGŁA. GROZA possède sa propre patte en termes de riffs et il y a quelques passages en voix clair que l’on ne retrouve pas chez eux. Le groupe s’est formé en 2016, il n’est donc pas difficile de poncer leur début de discographie, et c’est le second album The Redemptive End que les Allemands sont venus défendre, en commençant leur set avec Sunken in Styx, tout d’abord Part I : Submersion qui fera office d’intro pour l’arrivée du combo, puis le Part II : Descent, de quoi plonger dans l’ambiance nihiliste et misanthropique du groupe. Le pied de micro du chanteur sera orné du symbole du groupe et quelques fumigènes viendront ponctuer le show.
Au fil du set, on peut constater que GROZA propose de titres totalement différents de leurs homologues Polonais, ce qui nous renvoie à ce fameux diction, ne pas de juger un livre par sa couverture, il en va de même pour un groupe de musique. La longueur du set nous permet également de découvrir quelques titres du premier album Unified In Void, de quoi donner envie à ceux qui découvrent le groupe en live d’aller écouter d’un peu plus près les albums. Et on peut qu’apprécier, du moins les amateurs du style, ces passages calmes pour finir sur un gros blast du batteur et des riffs tranchants comme des lames. Si GROZA garde cet esprit, on pourrait les voir plus haut sur une affiche très prochainement.
SCHAMMASCH
Petit changement de décor avec SCHAMMASCH. Originairement dans le Blackened Death, les Suisses ont progressivement amorcé un virage vers un Black Metal plus avant-gardiste. Avec une scénographie un peu plus fournie, trois guitaristes dont deux au chant, maquillés de noir sur tout le visage, le ton est donné. La longue intro au piano de Winds That Pierce the Silence nous met dans l’ambiance ténébreuse du groupe. S’en suit Ego Scum Omega, pour rester dans le dernier album en date, Hearts of No Light. Le combo propose une musicalité qui leur est propre, presque hypnotique quand on voit le nombre de personnes du public hochés la tête presque frénétiquement, preuve que SCHAMMASCH arrive à nous captiver. Alors, bien que ce soit le cadre qui veut ça, et que ce soit du Black, c’est toujours dommage de constater que les lights ne sont pas toujours bien choisies, ne serait-ce que pour les photographes et même pour nous, surtout pour les fans de batteries frustrés de ne pas pouvoir admirer la technique du batteur, un peu trop caché par la fumée.
En dehors de ce point négatif, le groupe navigue sur une bonne partie de sa discographie grâce à son temps de set et c’est toujours agréable pour un guest. On apprécie ce passage en chant clair sur A Paradigm of Beauty, autant que les passages lourds de Qadmon’s Heir, de quoi voir toutes les palettes de sonorités que peut proposer SCHAMMASCH. Puis le groupe conclu cette masterclass sur Chimerical Hope et on peut le dire clairement, c’était une tête d’affiche avant l’heure.
HARAKIRI FOR THE SKY
21h25, place à la tête d’affiche et HARAKIRI FOR THE SKY est vraiment très attendu par un Blackstage plein à craquer. Des éléments de scène arborent fièrement les initiales du groupe qui ne tarde pas à se montrer sur scène sur l’intro de Sing for the Damage We’ve Done, commençant par des notes de guitares calmes et posées, pour envoyer un déluge de riffs et de blasts. Les Autrichiens nous transportent et nous transcendent instantanément et la qualité du son est plus que remarquable, de quoi entendre parfaitement chaque note et entendre le chant hurlé de J.J. qui arrive à transcrire toutes les émotions du morceau, ainsi que des suivants, et ça prend littéralement aux tripes. On peut également voir tout le talent de soliste de M.S., en plus de savoir jouer des autres instruments, étant le seul compositeur du groupe. Mais les musiciens lives qui accompagnent J.J. et M.S. interprètent de façon magistrale les titres d’HARAKIRI, pour notre plus grand bonheur.
Et fait marquant auquel on ne s’attendait pas, le groupe nous ressort Funeral Dreams alors que c’est 69 Dead Birds for Utoya qui devait être jouer de base, de quoi ravive l’assistance. L’accent est mis sur Maere, dernier album en date en ne comptant pas les réenregistrements des deux premiers albums, l’éponyme du groupe et Aokigahara en référence à la forêt maudite se trouvant au pied du mont Fuji au Japon. Ces albums seront également passés en revue dans la setlist, de quoi découvrir en live les nouvelles versions de Jhator, Dancing on Debris ou encore Homecoming: Denied!. L’expression scénique de J.J. est vraiment prenante, on le voit déambuler sur scène, comme envouté par ses propres textes, étant d’une sincérité à toute épreuve. Il ira jusqu’à descendre dans le pit pour communier avec nous.
L’ambiance ne retombera pas au moment des rappels avec Fire, Walk With Me tout d’abord, encore une énième pépite. On peut facilement dire que la setlist proposées ce soir a été une succession de tubes, pas une moins bonne que l’autre. Et HARAKIRI ne pouvait pas terminer son set sans sa reprise de PLACEBO, la chanson Song to say Goodbye, meilleur que la version originale à titre personnel.
HARAKIRI FOR THE SKY nous a véritablement enchanté ce soir, avec une setlist de choix, une musicalité transcendante, des émotions dans lesquelles certains peuvent se reconnaître, on ne peut d’applaudir une prestation aussi réussie, comme celles de GROZA et SCHAMMASCH. Un concert dont on se souviendra longtemps.
Photos : Maude Veroda
Merci à Tangui de À Jeter Prom et Garmonbozia In. pour les accréditations et pour cette soirée réussie.
Harakiri For The Sky Schammasch Groza
Ajouter un commentaire