Hellfest 2022 Part. 1 – Jour 1 // Clisson – 17/06/2022
- Par Romain Dos Anjos
- Le 17/07/2022
- Dans Live-reports
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Nous y voilà. Le premier jour de cette double édition du Hellfest 2022. Et quelle joie de retrouver le site des concerts et ses six scènes. En-dehors de quelques travaux pour optimiser le confort des festivaliers ainsi que le bitumage du sol de la Temple et de l’Altar, rien n’a vraiment changé, à croire que 2020 et 2021 n’ont pas existé.
La tâche des trois premiers groupes qui doivent ouvrir le festival à 10h30 est énorme, et ce sont bien évidemment trois groupes français. Côté Valley, c’est ABRAHMA qui ouvre le bal avec son Stoner/Doom tandis que l’Altar accueille le gagnant du tremplin "The Voice of Hell", les Nantais de SHADE AND DUST et leur death metal incisif. Mais l’ouverture la plus importante, c’est sans nul doute celle des Mainstages et c’est à HEART ATTACK que revient ce privilège. C’est une véritable consécration pour le combo Cannois qui savoure chaque minute de son set en y jouant son Thrash Groovy. On y verra d’ailleurs le premier wall of death du festival. Les membres du groupe n’en reviennent pas eux-mêmes d’une telle ferveur d’entrée de jeu. HEART ATTACK seront bien acclamé et ils le méritent !
Pour la demi-heure suivante, c’est au tour de FROG LEAP, projet du multi-instrumentiste et Youtubeur norvégien Leo Moracchioli, de faire son entrée. Ce musicien déjanté s’amuse à reprendre des chansons pop et certains standards du rock en version metal dans laquelle il ajoute une touche de folie. On passe ainsi de LMFAO à SURVIVOR sans transition. Même les génériques de dessins animés ne sont pas épargnés, comme par exemple celui de Pokémon, d’Inspecteur Gadget ou encore de Tortue Ninja. FROG LEAP a déjà eu l’occasion de jouer la veille au Metal Corner, de quoi faire d’une pierre deux coups. Une bonne partie des festivaliers était en rendez-vous, normal quand on sait que la chaîne totalise plus de 650 millions de vues ! On peut dire que cette performance est à la hauteur de la version live !
Pendant ce temps, c’est IN OTHER CLIMES qui ouvre la Warzone et quoi de mieux que du pur Hardcore pour commencer les hostilités et de servir de réveil matin. Sous la Temple, c’est MORTIS MUTILATI, un autre gagnant du tremplin "The Voice of Hell", qui fait son entrée. Ils sont le premier des nombreux groupes de Black Metal qui se succèderont tout au long des deux week-ends. Un groupe parmi tant d’autres qui s’inspirent de ce qui peut être négatif du monde dans lequel nous vivons, de quoi bien commencer les choses. Sur le slot suivant, style différent pour un même registre avec NECROWRETCH. Le combo français propose un death metal old school avec des riffs thrash pointus qui font la transition Thrash/Death et ajoute à ça beaucoup de technicités pour se démarquer des pionniers du genre.
NUMEN nous arrive tout droit du Pays basque espagnol et leur musique est très influencée par le folklore local. Les membres restent sobres sans corpse paint. Tout se joue dans les riffs acérés et la puissance des blasts, le tout teinté de folk traditionnel. En tant que Basques, ils ne peuvent que s'inspirer de légendes de leur région et tout le côté folklorique qui lui est propre. De leur côté chez ENFORCED, c’est le Crossover Thrash qui domine. Certains disent que le Thrash est un style qui finit par être redondant, comme un serpent qui se mord la queue, et que le Crossover suit le même mouvement. Ce n’est pas cette impression que m’a donné la formation américaine qui marche clairement sur les pas de SLAYER tout en arrivant à se démarquer d’eux avec le Crossover.
Avec MEPHORASH sous la Temple, on est sur du Black Metal Orthodoxe et les Suédois misent aussi sur le côté théâtral, tandis qu’à la Warzone, avec SLAPSHOT, Boston est mis à l’honneur. Le groupe déverse son punk hardcore qui colle au film dont il tire son nom. Pour ceux qui préfèrent le Metal Progressif, LEPROUS fait le job sur la Mainstage en appuyant sur son côté avant-gardiste. Mais l’une des formations françaises très attendue du jour, c’est évidemment SETH. Pour le coup, l'expression "on prend les mêmes et on recommence" prend tout son sens. Une entame sur La Morsure du Christ, autel, chandelles et rituel, tout y est et on ne s’en lasse pas, surtout avec le côté théâtral du show, le groupe étant toujours accompagné de sa performeuse. En revanche, on est plus simpliste sur la MS 1 avec le duo THE INSPECTOR CLUZO. Nos deux fermiers sont la preuve qu’on peut à la fois faire de l’agriculture et se retrouver à jouer du bon vieux rock sur l’une des plus grandes scènes de France. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les deux compères envoient du lourd au point que la batterie finira en pièces détachées à la fin du set. Certains espéraient voir le Chef Etchebest les rejoindre le temps d’un titre, mais ce ne sera malheureusement pas le cas.
L’autre digne successeur des pionniers du Death Metal du jour, c’est bien GATECREEPER et le groupe prouve qu’il y aura toujours des nouveaux talents pour prendre la relève. Même avec moins de 10 ans d’activités, le combo originaire d’Arizona en a déjà sous le capot. Il en est de même pour THE GREAT OLD ONES, groupe français qui propose un Black Metal saucé d’inspiration des œuvres littéraires d’H.P. Lovecraft. Les Bordelais nous plongent dans une ambiance froide avec une musique à la fois torturée et mélodieuse avec un côté atmosphérique. Avec NECROPHOBIC, on est sur quelque chose de plus brut de pomme et les Suédois savent ajouter à la noirceur du Black toute l’insolence du Death avec une performance scénique minutieuse.
Le Hellfest 2022 est véritablement l’occasion de voir et redécouvrir des groupes de notre adolescence, voire enfance. C’est le cas avec THE OFFSPRING qui étaient évidemment très attendus (voir article détaillé). Et il y a aussi ces groupes qui pourraient jouer au Hellfest chaque année sans problème si le cœur leur en disait et avec eux, on pourrait même envisager un jumelage entre Clisson et Boston, et c’est toujours sur une ambiance festive que l’on retrouve les DROPKICK MURPHYS (voir article détaillé).
Le ping-pong Temple/Altar de ce soir est plus qu’alléchant avec quatre légendes de leurs styles respectifs. En premier lieu, on a les vétérans du death mélodique, AT THE GATES, qui n’ont pas chômé depuis qu’ils ont intégré l’écurie Century Media en 2014. Ils ont enfin l'occasion de défendre leur dernier album The Nightmare of Being dont l’artwork sert de blackdrop. Le chanteur Tomas Lindberg et sa voix railleuse colle toujours aussi bien aux compositions du groupe. Il fera participer le public à plusieurs reprises. Autre légende sous la Temple, ce bon vieux ABBATH, toujours fidèle au rendez-vous à chaque invitation à jouer au Hellfest. Le guitariste "crabe" , comme j’aime le surnommer, est très en forme ce soir et naviguera sur bon nombre de titre de la discographie de son groupe éponyme Il fera également plaisir aux fans d’IMMORTAL en reprenant quelques titres de son ancienne formation. Gros bémol, trop de fumée sur la scène, ce qui entache un peu la prestation scénique, et je ne vous parle même pas des lights, de quoi frustrer les photographes. Mais ABBATH a fait le job, c’est au moins une satisfaction.
Et c’est un groupe hommage à la légende du Death Metal qui clôture l’Altar pour ce soir, le groupe qui a donné son nom au style, DEATH. DEATH DTA ou DEATH TO ALL, qu’importe, il ne fallait pas manquer ce slot. Un hommage au groupe mais aussi à sa figure de proue qu’était Chuck Schuldiner, décédé depuis plus de 20 ans. Evidemment la setlist c’est du 100% DEATH et on y retrouve des classiques comme Symbolic ou Zombie Ritual. Pour l’instant, le groupe est pensé comme une formation live uniquement, mais on peut se demander si par la suite, DEATH TO ALL pourrait rentrer en studio pour nous proposer des compos inédites ? On peut toujours l’espérer. Et pour terminer cette soirée, c’est MAYHEM qui prend le relais. Sans grande surprise, c’est pratiquement la même setlist qu’à Paris, avec quatre titres en moins. Comme pour ABBATH une heure plus tôt, on aura du mal à apercevoir les musiciens, en particulier Attila derrière son capuchon et son masque. Le show se déroulera une nouvelle fois sur trois actes qui dépeindront les différentes époques du groupe et le passage le plus attendu sera forcément sur l’album De Mysteriis Dom Sathanas. Voilà pour cette première journée qui aura été une bonne entame pour la suite.
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