Hellfest 2022 Part.2 – Jour 4 // Clisson – 23/06/2022

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Les trois jours off sont passés très vite et nous voilà déjà pour la deuxième partie de ce Hellfest 2022, et une quatrième journée sous le signe de l’hommage d’un monstre sacré, l’icône, Lemmy Kilmister dont la nouvelle statue trône désormais dans la Warzone, un hommage rendu par le Hellfest et par ses anciens camarades Phil Campbell et Mikkey Dee présents aujourd’hui dans leur actuelles formations respectives, PHIL CAMPBELL AND THE BASTARDS SONS et SCORPIONS.

Pendant la coupure entre deux festivals et les chassés-croisés des festivaliers présents que sur un des deux week-ends, plusieurs activités ont été proposées par le Hellfest et l’Office du Tourisme local, comme la visite du vignoble ou celle du château de Clisson (et je vous le recommande). Certains ont préféré aller se dorer la pilule à la plage ou à la piscine, pendant que d’autres sont tout simplement restés sur le camping. Quoi qu’il en soit, il fallait se remettre d’aplomb pour entamer cette deuxième session sur quatre jours.

Aujourd’hui les concerts commencent un peu plus tard pour laisser le temps aux festivaliers du deuxième week-end d’arriver. On est à peu près dans la même configuration qu’en 2019 pour le Knotfest, à la différence près que toutes les scènes sont ouvertes cette fois-ci. Et c’est Phil Campbell et ses fils qui ouvrent la mainstage et les voici maintenant accompagnés du nouveau chanteur Joel Peters qui a pris le relais de Neil Starr en début d’année. Pour la setlist, hommage à Lemmy oblige, c’est du 100% reprise de MOTÖRHEAD qui nous sera joué, exercice facile pour le guitariste gallois mais pour ses fils, ça reste une autre paire de manche mais le job est fait.

En Warzone, on retrouve les Parisiens de WORST DOUBT pour du pur Hardcore. Avec des riffs et un style rappelant un peu RISE OF THE NORTHSTAR, le rap en moins, le combo s’inspire bien plus des fers de lance du Hardcore New-Yorkais et est parfaitement taillé pour la Warzone, preuve qu’encore une fois, la France peut monter au même niveau, et on peut rajouter que ça aura bien échauffé le pit, bien que clairsemé. On retrouve un peu plus de monde en Mainstage pour accueillir un gros coup de tonnerre. Avec plus de 30 ans de carrière, les Britanniques de THUNDER n’ont rien perdu de leur pêche en nous jouant leur bon vieux Hard Rock indémodable et ils ont su célébrer le style comme il se doit.

Pendant ce temps sous l’Altar, le duo Alsacien CROWN diffuse son Rock Industriel teinté de sonorités aériennes. Après s’être servi d’une boite à rythme lors de leurs débuts, on les retrouve maintenant avec un batteur. Stéphane au chant offre une très bonne prestation scénique et maîtrise les voix basses à la DEPECHE MODE, la sienne colle parfaitement à l’ensemble des riffs joués par les instruments. À l’inverse, TRIBULATION qui s’est produit un peu plus tard sur la même scène, opte pour un son plus lourd et une voix hurlée. Avec son Rock Occulte, baigné d’éléments Death Metal et Black Metal, les Suédois ne font rien de demi-teinte, tout est millimétré. Les musiciens sont très concentrés sur leurs instruments et le frontman n’hésitera pas à se retourner pour faire un tandem avec le batteur.

Le nom qui ressortait le plus ce premier jour du deuxième week-end, c’est ZEAL & ARDOR. Le mot est passé façon bouche-à-oreille si bien que beaucoup de festivaliers se sont attroupés sous la Temple par curiosité rejoignant la fanbase du groupe. Mené par Manuel Gagneux, le groupe est un mélange improbable de Black Metal et de Negro Spiritual. Et le pire c’est que ça marche ! Comme quoi que deux styles qui sont aux antipodes l’un de l’autre peuvent être fusionnés. En live le rendu est plus que stupéfiant et certains ne plaisantaient pas quand ils disaient que c’était LE truc à voir impérativement. S’en suit un nouveau voyage à travers les forêts Scandinaves avec le combo Finlandais INSOMNIUM, l’un des fers de lance du Death Mélodique des pays nordiques. Le groupe arrive toujours à reproduire toutes les ambiances de leurs albums en live et on notera l’enchaînement parfait entre While We Sleep, accompagnée de son introduction The Primeval Darkavec Heart Like a GraveINSOMNIUM en live c’est

toujours un grand moment d’émotion. Mais attention, il n’y a pas que la Scandinavie qui abrite ce genre de groupe car l’Islande est également une très bonne candidate. Avec SÓLSTAFIR, la magie continue d’opérer avec son… Là pour le coup, difficile d’y mettre une étiquette. Il faut dire que les Islandais mélangent tellement de sonorités mais le rendu est plus qu’attrayant avec une ambiance presque mythique. Avec ce genre de groupe, on ne peut que fermer les yeux en les écoutant et laisser libre court à notre imagination. Mais avec d’autres comme BURY TOMORROW, toujours dans un côté mélodique transcendant, on est plutôt dans des souvenirs d’adolescences pour beaucoup, époque de l’apogée du Metalcore. Les Anglais maîtrisent l’art de l’ascenseur émotionnel avec des riffs tantôt léger avec des refrains bien catchy, tantôt des riffs lourds et brutes. Le tandem voix clairs et saturées fonctionnement parfaitement et s’accordent bien aux instruments.

C’est sous l’Altar que l’on retrouve les Grecs de SEPTICFLESH pour une nouvelle communion avec le bassiste/chanteur guttural Seth et son habituel "My friends". Le côté orchestral s’accorde toujours aussi bien avec l’ambiance des compos du groupe et la voix claire de Sotiris ajoute une touche d’harmonie au tout. Fort de son dernier album Modern Primitive qui sera évidemment mis en avant, SEPTICFLESH a su pousser les potards encore plus loin et ça se ressent clairement en live. Et on retrouvera également des titres culte comme Communion justement, mais aussi sa prière au dieu égyptien Anubis. Au même moment sous la Valley, ce sont les patrons du Sludge Metal français de monter sur scène. HANGMAN’S CHAIR a un son vraiment unique en son genre, et pour quelqu’un qui n’est pas forcément féru de ce style, 

ce groupe fait vraiment exception, notamment avec Cold & Distantmagnifique titre du dernier album A Loner, portée par la voix de Cédric et on ne peut qu’être impressionné par ses capacités vocales qui apporte le côté Stoner à la musique du groupe. Une fois encore, l’ascenseur émotionnel à fait son job. En parlant d’ascenseur émotionnel, s’il y a bien des experts en la matière, c’est évidemment SCORPIONS. Pour beaucoup, ça va rappeler des souvenirs d’enfances où on pouvait entendre les chansons les plus connues dans les voitures de nos parents, d’autres se souviendront d’avoir contribuer au Baby-Boom lors la sortie de Still Loving You et les plus anciens se souviendront de quand ils les écoutaient ados. Les Allemands reviennent pour enchanter à nouveau la Mainstage mais aussi pour un grand moment de Rock’N’Roll. (Voir article détaillé).

Ce 23 juin marquera aussi la présence de deux pointures du Neo-Folk à commencer par HEILUNG dont les lives ressemblent plus à une cérémonie chamanique qu’à un concert avec ses mises en scènes. Mais avec un nom de groupe qui signifie guérison, on ne peut que s’apaiser en écoutant et en regardant un show d’HEILUNG avec des chants qui s’apparentent à des invocations spirituelles, en particulier avec la chanteuse Maria Franz qui en subjuguera plus d’un. Et c’est sans compter sur les percussions qui apportent l’ambiance adéquat à ce grand moment de poésie. Du côté de la Mainstage 2, quoi de mieux que de finir la soirée avec l’autre groupe de Neo-Folk aux sonorités vikings, WARDRUNA. Certains retiendront forcément les contributions d’Einar Selvik, tête pensante du collectif, à la série Vikings ou plus récemment au jeu Assassin’s Creed Valhalla, mais beaucoup sont là pour les productions personnelles du groupe.

Les Norvégiens ont beau être sur une grande scène, l’ambiance reste intimiste mais il aurait été plus judicieux de les avancer un peu plus vers le début de la scène, sans oublier les lights un peu trop tamisées mais c’est le style du groupe qui veut ça. WARDRUNA nous présentera en musique son dernier album Kvitravn qui est un véritable chef-d’œuvre. Le mélange des chants vikings avec le son des instruments ancestraux offre un voyage aux confins des forêts de Norvège ou en pleine mer sur des drakkars. On retiendra évidemment ce moment où Einar se contentera de quelques notes de lyre pour nous chanter la version skaldique de Voluspá, et c’est un vrai plaisir d’entendre la voix de ce virtuose résonner dans tout le Hellfest. Après avoir vu de tels groupes, on ne peut que se dire qu’ils ont toutes leurs places dans ce genre de festivals et que d’autres projets du même genre continuerons de se former. Voilà qui conclut cette journée riche en émotions.

Crédits photos :

Maude Veroda
TKB
Stephan Birlouez

Hellfest

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