HELLFEST 2023 – Jour 4 // Clisson – 18/06/2023
- Par Romain Dos Anjos
- Le 28/08/2023
- Dans Live-reports
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Quatrième et dernier jour du Hellfest 2023, une journée qui commence mal niveau météo avec un bel orage accompagné d’une pluie diluvienne qui vient un peu gâcher l’ambiance, mais ce n’est pas le mauvais temps qui allait freiner les plus téméraires des festivaliers, en particulier les adeptes des pataugeoires de boue ! Malheureusement, je n’aurai pas pu voir certains premiers groupes car, vous vous en doutez, je transportais du matériel vidéo.
Et c’est bien dommage car d’excellents groupes passaient en début de journée, notamment BEYOND THE STYX en Warzone avec leur Crossover Metal Hardcore, le duo Australien SKYND dont la musique est qualifiée de True Crime Music, RESOLVE et leur Metalcore moderne, les rockeuses Suédoise de THUNDERMOTHER ou encore THE OLD DEAD TREE et leur Metal Gothique envoutant. Mais s’il y avait un groupe de début de journée à ne pas rater, c’était bien cette fameuse formation Belge de Heavy/Thrash qui fait de plus en plus parler d’elle.
EVIL INVADERS
Après cette interview réalisée il y a quelques mois déjà, il était impossible de rater la prestation d’EVIL INVADERS. Un style Heavy/Thrash très énervé de quoi mettre une sacrée ambiance dans leur concert. Avec un titre d’ouverture tel que Feed Me Violence, les Belges annoncent la couleur et cette frénésie s’empare très vite du pit de l’Altar. Le combo distille ses riffs très speed tout aussi survolté que les musiciens et Joe le chanteur/guitariste envoi toute la puissance de sa voix dans son micro. Après avoir placé le morceau Mental Penitentiary, EVIL INVADERS laissera place à son dernier album Shattering Reflection qui a été évoqué lors de notre interview de Joe, avec notamment In Deepest Black qui détone avec le reste, un moment plus calme qui leur permet de souffler un peu pour ensuite enchaîner sur la très énergique Sledgehammer Justice qui contraste totalement avec le précédent titre. La charge sonore continue de plus belle avec les morceaux suivant et le final avec Raising Hell culminera avec un solo de guitare époustouflant.
HALESTORM
Tout était redevenu calme avec la transition entre les deux Mainstages lorsque tout d’un coup, une voix absolument incroyable commence à retentir dans tout le site. Cette voix, beaucoup la connaissent, c’est bien évidemment celle de Lzzy Hale. La voici arrivant sur scène brandissant les cornes du diable pour une vocalise absolument magistrale sur le refrain de Raiser Your Horns a cappella avant de débuter le morceau I Miss The Misery. C’est la seconde fois que le quatuor se produit au Hellfest et c’est armé de son dernier album Back From The Dead sorti en 2022 que HALESTORM aborde ce set. Et c’est un enchainement de tubes tels que Loves Bites (So Do I), I Get Off qui enchaînera sur un extrait de Crazy On You de HEART où Lzzy continuera de nous éblouir avec sa voix très bluesy. Le concert se poursuit avec trois autres morceaux jusqu’à ce que Arejay, le bro, le frère de Lzzy, nous fasse son habituel solo de batterie qui finit avec de grosses baguettes. Mais il ne fera pas le coup des baguettes de pain comme à chaque passage en France, pas sûr que ça aurait plus au boulanger de Clisson ! Mais quoi qu’il en soit, ça restera un grand moment tout comme ce set qui finira sur The Steeple.
HATEBREED (MS 1)
Après avoir enflammé le Bataclan lors du Wall Of Clan la veille, HATEBREED s’est très bien échauffé avant de fouler les planches de la Mainstage 1. La pluie s’était arrêtée et les nuages dissipés pour que le combo mené par Jamey Jasta puisse jouer dans de bonnes conditions. La foule est bien compacte pour un groupe qui aurait pu tout aussi bien jouer en Warzone. Il faut dire aussi qu’à défaut d’annulation, le groupe devait se produire en 2022 donc l’attente n’en était que plus grande. L’attente portera ses fruits puisqu’HATEBREED ressort d’emblée les titres phares de l’album Supremacy de 2006, To The Threshold et Destroy Everything. Avec cette première mise en pied-bouche, il faut bien le dire, les circles pits sont inévitables et les vibrations se ressentent dans tout le parvis des mainstages. Mais on se dit que les Neo-Anglais (originaire du Connecticut donc Nouvelle-Angleterre) allaient défendre leur dernier album Weight of the False Self et bien pas du tout ! Le combo revient sur d’anciens morceaux toujours efficaces tels que Proven, Tear It Down ou encore This Is Now, donc une setlist essentiellement composée de morceaux datant des années 2000, de quoi rendre nostalgique les fans de cette époque présent aujourd’hui dans le pit de la MS 1 qui est un véritable océan déchaîné. Et pour conclure, rien ne faut un petit I Will Be Heard bien placé comme un crochet du droit.
AMON AMARTH (MS 1)
Il est rare de voir jouer AMON AMARTH si tôt et en Mainstage 1 qui plus est. Pas de tombée de rideau comme au Zénith en octobre dernier, on voit donc déjà les fameuses statues gonflables de guerriers vikings de part et d’autre de la scène, ça annonce forcément un début de set avec Guardians of Asgaard. Et ça ne loupe pas, les barbus arrivent au son de l’intro et démarrent sur ce titre incontournable. Alors avec le soleil qui recommence à taper et les jets de flammes de la scène, on peut dire que sur les premiers rangs c’est une vrai fournaise. Mais rien ne vaut le plaisir de voir les Suédois joués leur Death Mélodique très caractéristique car la thématique viking est toujours bien présente. L’arsenal est toujours plus grand chez AMON AMARTH avec leur dernier album The Great Heathen Army et avec notamment le titre Heidrun devenu un véritable hymne. Death In Fire sera bien placé et c’est un peu ce qui nous arrive près de la barrière du pit photo avec les lance-flammes qui cracheront de nombreuses fois durant le show.
Le moment le plus fou sera sur Put Your Back Into The Oar avec tout un parterre de festivaliers à ramer comme dans un drakkar, rappelant au passage ce même moment épique avec ENSIFERUM lors qu’ils jouent Lai, Lai, Hei. Mais avec AMON, ça prend une autre dimension sans se mentir. Lzzy Hale l’avait lancé au début du set d’HALESTORM, il était temps pour nous de brandir nos cordes sur Raise Your Horns et comme toujours Johann Egg et ses compères trinqueront avec nous en buvant dans leurs cornes. Et ça se termine comme toujours sur Twilight Of The Thunder Gods et Johann donnera une nouvelle correction à Jörmungand avec le marteau de Thor (en baudruche évidemment !).
TENACIOUS D (MS 1)
Il faut dire que le festival Clissonnais arrive quand même à faire venir des stars, soit du petit écran, soit de cinéma, avec Ice-T de BODY COUNT et Johnny Depp d’HOLLYWOOD VAMPIRES notamment, mais il en manquait un au palmarès, c’est bien évidemment Jack Black avec TENACIOUS D, son duo avec Kyle Gass, et bien ils l’ont fait ! Ce set est donc plus qu’attendu et promis à un moment d’anthologie dans toute l’histoire du festival. Et ce qui a de bien avec eux c’est qu’un show du "Greatest Band of the world" qu’ils s’amusent à s'appeler avec beaucoup de second degrés c’est que c’est à la fois un spectacle de musique et d’humour avec des sketchs bien tordants. Jack Black a toujours su faire rire même dans un épisode de X-Files en 1995 et le duo n’hésitera pas à reprendre de titres issus de la comédie musicale Tenacious D in The Pick of Destiny. Beaucoup en rêvaient, le Hellfest l’a réalisé, TENACIOUS D a écrit une page dans l’histoire du festival et transitionner sur un autre moment d’anthologie avec PANTERA pour la première fois au Hellfest vaut son pesant d'or. Mais tout d’abord, un petit saut dans la Warzone.
RISE OF THE NORTHSTAR (Warzone)
Foule compacte en Warzone pour accueillir les envoyés de l’étoile du Nord. Et dans un concert de RISE OF THE NORTHSTAR, on sait comment ça se passe : bagarre générale mais toujours bon enfant. Les coups de gros riffs Hardcore/Metal bien lourds associés au rap de Vithia envoient des doses massives d’adrénalines. Mais ce qui détonnera c’est l’arrivée du combo sur une chanson douce d’Akino Arai qui enchaîne sur The Anthem, l’intro qui fait la transition sur Showdown, autant dire que le changement de son est fulgurant. Le message du frontman est clair, retourner la Warzone et pour beaucoup il ne faut pas le dire deux fois. Avec leur dernier album Showdown, ROTNS a de quoi envoyer des décibels dans nos oreilles. One Love sorti en single fait son petit effet en live, notamment lors du couplet en français alors que la quasi-totalité des paroles sont en anglais.
Tout fan de Dragon Ball Z se reconnaitra lors de la musique d’intro du morceau Here Comes The Boom puisqu’il s’agit du moment épique de la transformation de Trunks du futur en super saiyen face à Freezer, j’en ai moi-même des frissons. BOOM ! Le maitre mot de ce titre et il sera bien repris par l’assistance qui continue de s’enflammer tout comme sur Samouraï Spirit qui sera scandé par une Warzone survoltée. Vithia l’est tout autant à investir presque tout le devant de la scène. Comme toujours, ROTNS nous ramène une partie du Japon chez nous, et en particulier l’univers des mangas Shonen qui se retrouve jusque dans les paroles. Demonstrating My Saiya Style en est un parfait exemple et pendant le pont de ce titre, le frontman nous fera nous accroupir pour ensuite sauter, encore un énième moment épique. Set presque fini, le public en redemande encore et encore, Again And Again bien choisi pour être joué en dernier.
PANTERA (MS 2)
Qui aurait pensé voir ça un jour, un retour de PANTERA et une tête d’affiche au Hellfest qui plus est. D’autant plus que Phil Anselmo détient le record du nombre de passage au Hellfest avec ses différentes formations, que ce soit avec THE ILLEGALS, DOWN ou encore SCOUR. Il ne manquait que PANTERA pour finaliser ce palmarès. Mais ce retour a provoqué des réactions en demi-teinte car pour beaucoup ça ne vaut pas le line-up historique avec Dimebag Darrell et Vinnie Paul, paix à leurs âmes, mais il reste encore Rex Brown, et ce choix de Zakk Wylde à la guitare et Charlie Benante à la batterie était judiciable. Quoi qu’il en soit, PANTERA 2023 a quand même rassembler énormément de festivaliers donc les critiques, elles ont bons dos.
C’est quand même, il faut bien le dire, un sacré voyage dans le passé, l’époque de l’âge d’or du groupe, et l’album de 1992, Vulgar Display of Power, n’a pas pris une ride. Il faut dire que les riffs des vieux morceaux de PANTERA ne se démode pas surtout quand la guitare est jouée par Wylde. La symbiose avec le public rend le concert encore plus intense, on croirait presque un moment hors du temps. Alors sur Walk, vous imaginez bien l’ambiance dans le pit, ça en est presque ahurissant. Ce qui est un peu décevant c’est la voix d’Anselmo qui n’est plus trop ce qu’elle était. Ceci dit le show est un succès et ce Hellfest 2023 sera marqué par cette prestation qui semblait impossible il y a encore 2/3 ans.
SLIPKNOT (MS 1)
Cette fois, pas de Knotfest, SLIPKNOT est la dernière tête d’affiche de ce week-end. Pas de surprise à la tombée de rideau, la scénographie est aussi bien fournie qu’en 2019 et le combo ne tarde pas à apparaître avec un Corey Taylor en pleine forme. Le set débute après le Prélude 3.0 avec The Blister Exists et déjà là les pogos et les slams commencent à déferler. SLIPKNOT ne perd pas de temps et enchaine ses morceaux, une setlist très classique mais les hits sont très attendus par le public. Pour ma part, je ne m’attendais pas à ce que Psychosocial, toujours aussi efficace, soit joué aussitôt. Entre deux morceaux, Taylor rendra hommages à tous les groupes qui ont joué avant eux et au Clown absent du show après être rentrer en Amérique pour des raisons familiales.
Comme je le disais, une setlist efficace avec des morceaux accrocheurs de The Dying Song à Eyeless en passant par The Devil in I et The Heretic Anthem. Avec Snuff, on prend le temps de respirer avant que le groupe de l’Iowa ne reparte dans les tours, et l’enchainement de Pepole = Shit avec Surfacing fait exploser le pit. Comme toujours, le son de la batterie est amplifié par les percussions qui font vrombir l’assistance. D’ailleurs de nuit, avec les jeu de lumière, le spectacle est d’autant plus grandiose. Niveau scénique, SLIPKNOT ne fait jamais semblant. Et avec Duality suivi par Spit It Out, le groupe de Des Moines a bien choisi ses titres de rappels pour terminer un set bien mené tambours battant, une prestation digne d’eux-mêmes.
TESTAMENT (Altar)
On termine ce dernier jour avec la fin du concert de TESTAMENT sous l’Altar. On découvre encore un pit déchaîné au son de leur Thrash bien énervé et un Chuck Billy toujours aussi classieux. Et quel plaisir de voir Dave Lombardo derrière les fûts, de quoi rendre nostalgique les fans de SLAYER en particulier aux époques où il y officiait à la batterie. Les thrasheux n’ont plus rien à prouver mais il faut quand même défendre ses derniers méfaits et le dernier album en date chez TESTAMENT, Titans of Creation, remonte à 2020, sera représenté avec au moins un titre, Children of the Next Level. Du reste, le combo se concentrera sur ses morceaux phares tel que Rise Up, The Pale King, D.N.R. (Do Not Resuscitate) ou encore Electric Crown. TESTAMENT n’aura pas le temps de finir son set que le feu d’artifice final commence déjà, c’est donc deux spectacles simultanés que l’on vit mais il ne faut pas manquer le bouquet final donc je commence à quitter l’Altar pour voir le ciel de Clisson s'illuminer et c’est là que nous découvrons les dates du Hellfest 2024.
Contre toute attente, la prochaine édition ne se déroulera pas au troisième week-end de juin comme d’habitude, mais fin juin, du 27 au 30. Et l’allure du logo laisse à penser que ce sera encore une édition pas comme les autres. Un indice ne viendrait-il pas de la musique qui ponctue le feu d’artifice ? Avec Thunderstruck d’AC/DC, le doute est permis. Ce qui est déjà certain, c’est que ce sera à nouveau une édition sur quatre jours et d’après nos dernières informations, mais à prendre au conditionnel, il se pourrait que ce format soit reconduit jusqu’en 2027. Quant à AC/DC en tête d’affiche l’année prochaine, rien ne le dit pour le moment même si tout porte à le croire. La seule façon de le savoir, être patient et attendre l’annonce officiel de l’affiche 2024. Mais pour l’instant, il nous faut digérer cette seizième édition qui a été riche en concert grandiose, un excellent cru 2023 dont on se souviendra longtemps.
Photos :
Stephan Birlouez d’Among The Living
Christiane T. de Rock Metal Mag
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