HELLFEST 2024 – Jour 4 // Clisson – 30/06/2024
- Par Romain Dos Anjos
- Le 08/10/2024
- Dans Live-reports
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Nous en sommes au dernier jour de ce Hellfest 2024, une journée assez spéciale au niveau des Mainstages, surnommée les Eurokéennes du Hellfest avec beaucoup de second degré par notre photographe, et il n’a pas tout à fait tort quand on voit l’affiche car le côté Mainstream prend tout son sens avec notamment NECK DEEP, ROYAL BLOOD ou encore QUEENS OF THE STONE AGE. On y retrouve aussi monsieur COREY TAYLOR, THE OFFSPRING et les FOO FIGHTERS. Mais le plus ovni des groupes c’est SIMPLE PLAN, qui joue en après-midi alors qu’ils ont la carrure de tête d’affiche dans d’autres festivals, une anecdote qui reste assez drôle.
Mais pour les férus de Metal extrême ont malgré tout de quoi faire côté Temple/Altar avec notamment notre révélation Black Metal du jour THRON, sans compter cette incroyable prestation de BATUSHKA, la puissance du Death Metal de SUFFOCATION et le show dantesque de DIMMU BORGIR. Sans oublier l’incroyable prestation de ††† (CROSSES), le side-project de Chino Moreno, chanteur de DEFTONES et celle de MADBALL qui a enflammé la Warzone.
Parmi les premiers groupes à jouer en ce dernier jour, il y a eu nos amis de DEFICIENCY sous l’Altar devant un parterre de téméraire qui avait encore de l’énergie pour venir les soutenir. Il y a eu également SANG-FROID sous la Temple, le projet synthwave de certains membres de REGARDE LES HOMMES TOMBER, la figure montante du Death mélodique Français DESTINITY, le combo Américain HIGH ON FIRE mélangeant Heavy, Thrash et Stoner, qui passe de la Valley en 2022 à la Mainstage 1 cette année ou encore BRAND OF SACRIFICE qui a diffusé les riffs acérés de son Deathcore, il y en avait pour tous les goûts.
THRON / NOVA TWINS
Voilà un parfait exemple de contraste entre deux groupes. Venu d’Allemagne, THRON a livré un set intense dans une ambiance typique du black metal. Le groupe a fourni une prestation brutale et sans compromis, transportant l’assistance dans son univers lourd et oppressant. L’énergie sauvage délivrée par la formation a capté l’attention des festivaliers.
De leur côté les NOVA TWINS ont également captivé l’assistance à leur manière. Avec leur fusion explosive de punk rock et de hip-hop, le duo aura séduit autant les amateurs de rock que ceux de sonorités plus urbaines, combinant riffs percutants et paroles engagées.
KARRAS / SIMPLE PLAN
Remplaçant au pied levé CALIBAN, le trio de Death/Grind Français KARRAS a sauté sur l’occasion pour se produire sous l’Altar. Avec Yann Heurtaux de MASS HYSTERIA, Diego Janson de SICKBAG et Etienne Sarthou, ex-AqME et guitariste chez DELIVERANCE, le groupe a livré une performance brutale et intense. Leur énergie a provoqué des circle pits déchaînés sous la tente, capturant l'essence de la musique extrême avec force et précision.
Pendant ce temps sous la Mainstage, l’icône du pop-punk Canadien SIMPLE PLAN a apporté une ambiance nostalgique au Hellfest. Les membres du groupe avaient hésité quand à quels titres joués, ils ont finalement décidé de jouer leurs tubes phares comme I’m Just a Kid et Perfect, chanté en chœurs par le public. Le combo a également fait un medley de reprises, notamment Sk8er Boi d'Avril Lavigne et Mr. Brightside, créant une atmosphère joyeuse et légère, agrémentée de ballons lancés dans la foule. Et bien entendu, les Canadiens joueront la fameuse What’s New Scooby Doo? créant une énorme ferveur de la part des festivaliers.
BLUES PILLS / SHADOW OF INTENT
Sur la Mainstage, en remplacement de HEART, le groupe de Blues Rock Suédois BLUES PILLS a envoûté les festivaliers avec un set profondément rétro, imprégné de l'énergie brute du rock psychédélique et des nuances bluesy qui les caractérisent. Elin Larsson, la charismatique chanteuse du groupe avec sa voix rauque, a littéralement hypnotisé le public avec sa voix puissante et passionnée, naviguant sans effort entre des passages énergiques et des moments plus intimes. Les solos de guitare, toujours pleins de feeling, ont renforcé l'intensité émotionnelle des morceaux, dont des phares comme High Class Woman et Devil Man, ou encore la puissante Proud Woman ont résonné avec une puissance particulière, accompagnés par une section rythmique qui ne laissait aucun répit aux festivaliers. BLUES PILLS, avec leur aura seventies et leur maîtrise musicale impeccable, ont une fois de plus prouvé pourquoi ils sont l’un des groupes les plus excitants de la scène blues rock contemporaine.
De leur côté sous l’Altar, SHADOW OF INTENT a pris d’assaut la scène, transformant l’atmosphère radicalement avec leur deathcore apocalyptique, démarrant d’emblée sur la puissante Blood in the Sands of Time. Leur prestation a été marquée par une violence sonore contrôlée et une précision chirurgicale. Les riffs lourds et les breakdowns monumentaux ont secoué l’Altar, créant une frénésie dans la foule, tandis que Ben Duerr, leur chanteur, a délivré des growls abyssaux qui semblaient tout droit sortis des ténèbres. Les titres comme Gravesinger et The Heretic Prevails ont particulièrement capté l'attention, mélangeant avec brio des orchestrations sombres et des passages ultra violents. Le public, majoritairement composé de fans de métal extrême, était en transe, headbangant sans relâche et lançant des pogos frénétiques. La maîtrise technique des musiciens, notamment les solos de guitare virtuoses et les blasts beats frénétiques, a apporté une dimension presque symphonique au chaos ambiant.
WIEGEDOOD / THE BLACK DALHIA MURDER
Retour sous la Temple, c’est au tour de WIEGEDOOD d’entrer en scène. Le groupe a plongé le public dans une ambiance de black metal brut et intense. Le trio belge a enchaîné des morceaux féroces, mêlant des riffs rapides et des blast beats implacables, créant une atmosphère sombre et hypnotique. Leur son abrasif, mais habité de moments plus atmosphériques, a captivé les amateurs de metal extrême présents. La prestation était à la hauteur des attentes, avec un son à la fois chaotique et profond, renforçant leur réputation sur la scène black metal Belge.
De son côté, THE BLACK DALHIA MURDER a marqué les esprits sur la scène Altar avec un set puissant et particulièrement émouvant. Après la disparition tragique de leur chanteur Trevor Strnad, c'était l'un des premiers grands concerts avec Brian Eschbach au chant. Le groupe a su allier la brutalité de leur death metal mélodique à un hommage poignant à leur ancien leader. Des titres phares comme What A Horrible Night to Have a Curse ont déchaîné le public, créant des circle pits massifs. Le concert s'est conclu sur une note émotive, avec une ovation du public en mémoire de Trevor, rendant ce moment inoubliable pour les fans présents.
COREY TAYLOR / BATUSHKA
Le Hellfest 2024 était vraiment l’édition des projets solos. Après Kerry King, Tom Morello et Bruce Dickinson, c’est au tour de Corey Taylor d’investir la mainstage. Tout comme Dickinson venu en 2023 avec IRON MAIDEN, Corey était venu avec SLIPKNOT la même année. Le fait de venir deux années de suite a ravis les fans. Le set du chanteur a été mêlé plusieurs facettes de sa carrière. Le showman enchaîné des morceaux allant de SLIPKNOT avec Before I Forget et la ballade Snuff, à STONE SOUR avec Made of Scars et Song #3, tout en y ajoutant des titres de sa carrière solo, notamment Post Traumatic Blues, Beyond ou encore Home. Le chanteur a carrément repris le chanson thème de Bob l'éponge, surprenant certains, mais très attendue par d’autres. Cette juxtaposition entre des titres lourds et des moments plus légers a parfaitement illustré la diversité musicale de Taylor. Le set a été ponctué de grand moment d’émotion, notamment sur Through Glass de STONE SOUR. Avec une setlist variée et une présence scénique captivante, Corey Taylor a su captiver un public déjà acquis à sa cause, concluant en apothéose sur Duality de SLIPKNOT.
Vers la Temple, c’est une tout autre atmosphère que l’on retrouve avec BATUSHKA qui a plongé les spectateurs dans une atmosphère mystique et cérémonielle. Leur style unique, mélangeant du black metal avec des chants liturgiques orthodoxes, a donné une performance saisissante. La mise en scène, comme à leur habitude, était solennelle et religieuse, avec des chants et des incantations accompagnés de bougies et d'encens, créant une véritable messe noire. BATUSHKA a produit un set immersif avec une atmosphère sombre, parfaitement en phase avec l’esprit du festival avec cette scène emblématique qu’est la Temple.
CROSSES (†††) / SUFFOCATION
CROSSES (†††), mené par Chino Moreno de DEFTONES, a offert une prestation envoûtante avec leur mélange d’électronique sombre et de sonorités industrielles. Le concert avait bien commencé avec Invisible Hand et †his Is a †rick. Mais malheureusement, pendant Ghost Ride, un problème technique se manifeste : comme à la Warzone avec CRYSTAL LAKE jeudi, la moitié des amplis ne fonctionne plus mais cette fois le concert s’arrête pour régler ce souci au plus vite. Malgré 40 minutes de retard, le show reprend et très vite redevient immersif avec une atmosphère presque onirique. Leur style musical distinct, à la fois introspectif et intense, a captivé un public prêt à se perdre dans ces mélodies complexes. Privé de 40 minutes de set, Chino et ses camarades ont mis les bouchées double pour fournir un show dont on se souviendra, ce fût chose faite.
SUFFOCATION, de son côté, a livré un concert brutal et énergique, fidèle à son statut de pionniers du death metal. Leur set a inclus des classiques comme Catatonia et des morceaux de leur album plus récent, Hymns from the Apocrypha. Avec une performance dévastatrice, ils ont montré une maîtrise technique impeccable et une puissance sonore qui a secoué la foule. SUFFOCATION a confirmé leur réputation en offrant une performance à la hauteur des attentes des fans du genre, faisant trembler le sol de l’Altar.
THE OFFSPRING / MADBALL
Seulement deux ans se sont écoulés depuis le passage de THE OFFSPRING dans le vignoble Clissonnais, un groupe qui va finir, comme tant d’autres, par prendre un abonnement au festival. Pas trop de surprise par rapport à 2022, la setlist reste presque la même, à quelques détails près. Le groupe a enchaîné ses plus grands tubes, plongeant le public dans une ambiance punk rock effrénée. Des classiques tels que Come Out and Play, Bad Habit ou encore Why Don’t You Get a Job?, offrant une dose de nostalgie tout en gardant une énergie débordante. Fidèles à leur réputation et reprenant notamment Blitzkrieg Bop des RAMONES, THE OFFSPRING a su allier humour et esprit rebelle, tout en intégrant quelques morceaux plus récents, pour satisfaire aussi bien les fans de longue date que les nouveaux venus. Les trois morceaux finals, la cultissime The Kids Aren’t Alright, You’re Gonna Go Far, Kid et l’emblématique Self Esteem, viendront rajouter de la nostalgie pour beaucoup de festivaliers.
Côté Warzone, MADBALL s’est littéralement déchainé. Les vétérans du hardcore new-yorkais ont livré une performance explosive avec des morceaux comme Pride (Times Are Changing) et Look My Way, déclenchant des mosh pits et une foule en effervescence. Le son puissant et agressif du groupe a résonné avec force, consolidant leur place incontournable dans la scène hardcore. Leur concert a été une véritable démonstration d'intensité et de passion, ravissant les amateurs de hardcore et solidifiant leur héritage au sein du festival.
FOO FIGHTERS / I AM MORBID
Ils étaient attendus, réclamés par beaucoup de festivaliers, les FOO FIGHTERS se sont finalement produit au Hellfest en ce dernier jour de l’édition 2024. Dave Grohl et sa bande ont enchaîné des classiques tels que The Pretender, My Hero et sans oublier Learn To Fly, captivant la foule avec leur énergie inépuisable. Leur prestation était dynamique, avec des moments d'intensité émotionnelle, notamment lorsque Grohl a interagi avec le public, créant une ambiance proche et électrique. C'était une véritable célébration de leur carrière légendaire au sein du festival.
Sous l’Altar, le groupe de Death Metal I AM MORBID a offert un concert brutal et sans concession. Avec les anciens membres de MORBID ANGEL David Vincent et Tim Yeung, respectivement anciens chanteur-bassiste et batteur, la formation a fait vibrer la scène avec des titres puissants issus de l’héritage de MORBID ANGEL, notamment des classiques comme Immortal Rites et Dominate. Leur son lourd et agressif a fait plaisir aux fans de death metal présents, ajoutant une touche d'intensité sombre à cette dernière journée.
DIMMU BORGIR
Pour le grand final de cette édition du Hellfest 2024 sous la Temple, c’est le plus emblématique des groupes de Black Metal Symphonique DIMMU BORGIR qui s’y colle, offrant une prestation théâtrale avec un décorum soigné avec quelques flammes renforçant l’atmosphère sombre et mystique de leur musique. Revisitant des morceaux emblématiques de leur carrière, comme ceux issus de leurs albums Enthrone Darkness Triuphant, In Sorte Diaboli et Eonian, le groupe reste solide avec des titres comme Spellbound (By the Devil), The Chosen Legacy ou encore Council of Wolves and Snakes. En somme, DIMMU BORGIR a livré une performance solide, même s’il manquera des titres comme Gateways et The Serpentine Offering, faute de temps pour les jouer. Nous aurons quand même droit à Progenies of the Great Apocalypse et Mourning Palace pour clôturer cette dernière journée du festival.
C’est ainsi que se termine cette édition 2024 du Hellfest a une nouvelle fois prouvé que le festival est bien plus qu'un simple événement musical : c'est une véritable communion entre les artistes et leurs fans, où tous les sous-genres du metal et du rock cohabitent pour le plus grand plaisir des festivaliers. Cependant, cette année laissera un goût assez mitigé pour certains, surtout ce feu d’artifice tant attendu qui ne sera pas tiré, sans aucune vidéo conclusion, seules les dates de l’édition 2025 seront annoncées, ce sera du 19 au 22 juin. Les organisateurs auront pris en compte que ce dernier spectacle tient à cœur aux festivaliers et que ce feu d’artifice sera de retour en 2025.
Romaric Lacroix (NOVA TWINS, SIMPLE PLAN, COREY TAYLOR, CROSSES, MADBALL)
Stephan Birlouez – Among The Living (KARRAS, I AM MORBID, DIMMU BORGIR)
Nicolas Jauffret – Seigneurs du Metal (SHADOW OF INTENT)
Matthieu Lelièvre – Acta Infernalis (THRON, WIEGEDOOD, BATUSHKA)
Photographe du Hellfest (FOO FIGHTERS)
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