MACHINE HEAD + AMON AMARTH + THE HALO EFFECT // Le Zénith, Paris - 12/10/2022
- Par Romain Dos Anjos
- Le 15/11/2022
- Dans Live-reports
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C’est l’une des rares tournées à avoir été annoncée sans qu’elle soit reportée, le Vikings and Lionhearts tour 2022 faisait étape au Zénith de Paris avec deux pointures, MACHINE HEAD et AMON AMARTH, avec comme échauffement THE HALO EFFECT pour un show tout feu, tout flamme.
Depuis la reprise post-covid, on ne peut que constater un bon nombre de tournées à double tête d’affiche, associant des groupes qui n’ont pas forcément le même style et effectivement certains peuvent y voir une incohérence quand MACHINE HEAD et AMON AMARTH se retrouvent sur la même affiche alors les deux formations sont en tous points différents tant dans la musique que dans l’imagerie. Mais si les membres sont des amis de longues dates ou simplement d’appartenir au même label. Et après avoir subi cette pandémie, certainement dans un souci de vendre des billets, il doit s’agir d’un coup de pouce mutuel entre les groupes.
THE HALO EFFECT
THE HALO EFFECT est un groupe qui a, très vite, fait parler de lui et pour cause, il est entièrement composé d’anciens membres, dont des fondateurs, d’IN FLAMES. En effet, on y retrouve à la guitare rythmique Jesper Strömblad qui était parti en 2010, Peter Iwers à la basse et Daniel Svensson à la batterie, tous deux partis en 2016, Niclas Engelin à la guitare lead qui ne tourne plus avec IN FLAMES depuis 2019, celui-ci étant remplacé par Chris Broderick mais rien d’officiel sur son départ du groupe, et Michael Stanne, ancien membre d’IN FLAMES et chanteur de DARK TRANQUILLITY. Et sans grande surprise, THE HALO EFFECT joue sur le même registre des débuts d’IN FLAMES avec un Death Mélodique très caractéristique et ça s’entend dès le premier titre joué ce soir, Days Of The Lost.
Les membres respirent la joie de pouvoir rejouer ensemble comme à l’époque, comme s’ils ne s’étaient jamais séparés. On reconnait très vite la signature des guitaristes, notamment Jesper qui a sa propre signature rythmique. Le public réagit très bien à la prestation du supergroupe et il y a certainement dans la fosse un bon nombre de fans des premières années d’IN FLAMES. Le fait qu’un seul album ne soit sorti depuis la création du groupe, on pourra découvrir six des 10 titres que composent Days Of The Lost. Cette tournée aura permis aux Suédois de faire connaitre leur nouveau projet qui prendra très vite de l’ampleur avec un tel line-up. Comme pour son passage à Paris au printemps dernier avec DARK TRANQUILLITY, Michael Stanne sera une nouvelle fois ému d’une telle ferveur de la part du public français.
AMON AMARTH
Un grand rideau cache la scène alors que les roodies s’activent finir de préparer le show lorsque Run to the Hills d’IRON MAIDEN commencent à retentir dans les enceintes du Zénith, c’est imminent. S’en suit l’intro habituelle avec le symbole du groupe qui s’anime sur le rideau qui tombera pour une entrée en scène magistrale avec de la pyrotechnie, d’autant plus que le groupe débute d’emblée sur Guardians of Asgaard. L’imagerie d’AMON AMARTH ne change pas, l’univers viking est toujours bien présent, la batterie étant toujours placée sur un casque à corne géant bien que les vikings n’ont jamais porté ce genre de casque en dehors de la pop culture, et de part des d’autres de la scène des statues gonflable et une scénographie qui évoluera au fil du concert.
Les musiciens restent sobres, avec Johan Egg qui garde toujours sa corne à boire à la ceinture. Malgré la taille de la scène, les musiciens occupent tout l’espace pour nous déverser leur death mélodique lourd et puissant. Au niveau des titres joués ce soir, quelques nouveautés viendront agrémenter la setlist, tout d’abord le single indépendant Put Your Back Into the Oar, véritable hymne pour les fans au point que le pit se mettra à ramer comme dans un drakkar ce qui rajoutera de l’ambiance au concert, ainsi que deux titres du nouvel album The Great Heathen Army dont son éponyme. Le reste de la setlist comprendra plusieurs de leurs meilleurs titres dont les classiques The Pursuit of Vikings et Cry of the Black Birds mais aussi des plus récentes tels que Raven’s Flight à First Kill en passant par Deceiver of the Gods et The Way of Vikings. Sur cette dernière, on y verra une mise en scène d’un affrontement entre deux vikings comme lors de la tournée de l’album Jomsviking en 2016.
Les musiciens trinqueront à notre santé comme à leur habitude en buvant leur corne juste avant de jouer Raise Your Horns comme son nom l’indique. Puis vint la dernière mise en scène habituelle avec un bruit de foudre évoquant celle de Thor qui annonce le dernier morceau de chaque concert des Suédois, Twilight of the Thunder God sur laquelle on y verra une représentation du serpent de mer géant Jörmungand issu de la mythologie nordique et le frontman viendra l’affronter une nouvelle fois avec le marteau de Thor pendant le solo de guitare de la chanson rajoutant au côté théâtral de la prestation. Un show d’AMON AMARTH n’est pas qu’un simple concert où le groupe ne fait que jouer ses titres, c’est aussi du grand spectacle pour que ce soit non seulement un régal pour les oreilles mais aussi pour les yeux, malgré un manque de renouvellement car la recette ne change pas et il serait bon que le groupe nous propose de nouvelles choses. Ce sera le seul bémol car le succès reste au rendez-vous à en juger les réactions plus que positives de l’assistance.
MACHINE HEAD
Nouvelle tombée de rideau, place à MACHINE HEAD avec un décor beaucoup plus sobre comparer à leurs camarades de tournée. Pour le coup, la lumière dominera et donnera une ambiance propre à un show de la bande de Rob Flynn. Juste après la chanson Diary of a Madman d’Ozzy Osbourne en guise d’intro, le groupe déboule avec BECØME THE FIRESTØRM ce qui provoque l’effervescence dans un public qui en redemande. MACHINE HEAD est connu pour ses titres qui durent plus de 5 minutes ce qui fera que le combo n’en calera qu’un peu plus d’une dizaine sur les 1h20 de set ce qui ne les empêcheront pas de passer en revue chaque album de leur discographie avec des titres comme Imperium, I Am Hell (Sonata in C#) ou encore la chanson phare du groupe, Davidian.
Juste avant Darkness Within, Rob Flynn nous apprendra qu’il y a 31 ans, jour pour jour, il a formé MACHINE HEAD lors d’un concert de METALLICA, et que leur première venue à Paris, c’était dans cette même salle, le Zénith, en première partie de SLAYER, et comme pour leur rendre hommage, les Californiens reprendront South of Heaven avant de terminer le concert avec Halo.
On aura beau dire que mettre deux groupes aussi différents sur une même affiche manque de cohérence, le résultat n’y change rien, le public est conquis et le concert est réussi. En définitive, le plus important n’est pas le style joué mais d’apprécier la musique et le talent de ceux qui la joue.
Photos : Stéphan Birlouez
Machine Head Amon Amarth The Halo Effect
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