Mennecy Metal Fest 2023 - Jour 3 // Mennecy - 10/09/2023

C’est un groupe qui a déjà joué la veille sur la Eye Stage en ouverture de ce dimanche, KARPATHIAN RELICT qui s’est chargé de réveiller les premiers arrivés sur le site. Les ayants déjà reportés sur la veille, je vous renvoi au live-report du samedi.

NZGL (Eye Stage)

NZGL (prononcé Nazgul) ouvre le bal sur la Eye Stage. Dès le premier morceau, on retrouve les codes du Black et du Death, sans pour autant partir dans une scénographie quelconque, pas de décorum, pas de corpse paint, tout dans est dans la musique. Le duo chant féminin et masculin se complète à merveille et ils associent tous leurs charismes dans la prestation. On apprécie leur style de jeu avec des musiciens qui headbangent beaucoup tout en jouant, on ressent une certaine fougue de la part du combo. NZGL est un projet très prometteur et qui mérite une ovation.

APRÈS MOI LE DÉLUGE (Menn’s Stage)

C’est avec perplexité qu’on apprend que nous allons avoir droit à une leçon de Doom Romantique avec APRÈS MOI LE DÉLUGE. Sur le papier, ça peut prêter à sourire mais en réalité on va dire que c’est au niveau des thèmes abordés par cette formation, mais c’est purement du Doom avec du chant clair. On y retrouve Karen de GONEZILLA et Olivier de CONVICTION qui se donneront la réplique. Le cadre dessert malheureusement le combo car ils auraient plus leur place dans une scène sombre en intérieur mais le groupe ne se démonte pas et joue ses morceaux avec précision. Nous ne sommes pas forcément emballés par le style proposé par AMLD mais une fois de plus ce sont les goûts personnels qui parlent. Mais le groupe a pu captiver certains et c’est ce qui compte.

PLEASURE TO KILL (Eye Stage)

Avec ce nom de groupe, inutile de faire un dessin, on devine facilement quel style est joué par PLEASURE TO KILL et ce n’est certainement pas un hasard qu’il s’agisse du nom d’un album de KREATOR, c’est donc parti pour un set de Thrash Metal. Et ça ne loupe pas, les Orléanais nous envoie une musique très influencée par leurs homologues allemands. Les riffs de guitare sont joués avec vivacité et brutalité. Leur Thrash sonne bien à l’ancienne, du old-school toujours efficace, avec un chant rauque typique et maitrisé, de quoi être apprécié par les plus thrasheux parmi le public et à en juger par les quelques pogos, le groupe a fait son job tout en prenant plaisir à jouer leur style de prédilection.

WAKING THE MISERY (Menn’s Stage)

Probablement la plus grosse claque de la journée avec les Français de WAKING THE MISERY. On nous avait annoncé un show spécial et effectivement, il va l’être. C’est un bon paquet de festivaliers qui s’approche de la Menn’s Stage pour se défouler sur la musique du groupe qui possède déjà une bonne fanbase. WTM envoi ses titres comme des torgnoles auditives, beaucoup de puissance dans les riffs et évidemment ça alimente un pit qui se déchaîne. C’est qui est génial ce sont les mecs qui ne se prennent pas au sérieux et nous amusera avec beaucoup de second degré. Et tellement sympa qu’ils nous feront une distribution générale de t-shirt et on reprendra également quelques parts de Cheesecake.

Le groupe ne lésine pas sur les effets de scène, en dégoupillant des fumigènes rose ou en faisant jaillir des sortes d’étincelles du sol, tout en défendant bien son album Phoenix sorti cette année et qui est bien meilleur en live. C’est véritablement plus qu’un show, c’est une fête avec le groupe et à voir certaines caméras, il est évident que WTM veut marquer le coup et avoir des plans pour un futur clip. En définitive, ce set restera dans les annales du MMF car le groupe a été généreux, dans ses morceaux, dans sa prestation scénique, ils n’ont joué un concert mémorable et c’est certainement le cas pour eux.

SAVAGE ANNIHILATION (Eye Stage)

On reste dans la vieille école du côté de la Eye Stage et cette fois on passe au Death Metal old-school car c’est ce qui caractérise la musique de SAVAGE ANNIHILATION. Et les riffs du trio sont fulgurants avec un son Death brut de décoffrage et une prestance scénique remarquable. Le son massif et lourd du combo fait l’effet d’une bombe et le pit s’en donne à cœur joie. Le combo a déjà dépassé la vingtaine d’année, étant formé en 2002, et a cette particularité de chanter en français. Et vu qu’on est dans du 100% guttural, sans les bruits de cochon, là on est plus dans du traditionnel, si on ne connait pas forcément le groupe et qu’on n’a pas l’oreille, on peut n’y voir que du feu. Le groupe nous a offert une prestation carrée et bien solide, sans fausse note.

MOONREICH (Menn’s Stage)

On retrouve MOONREICH à la Menn’s Stage et leur Black Metal très technique et varié. Oui car, tantôt on va partir sur une agressivité frontale dans les riffs sombres et malsains, tantôt sur des passages un peu plus mélodiques ce qui permet une sorte de reprise de souffle. Par contre, ce qui dessert le set du groupe, c’est le son qui n’est pas forcément bien réglé et c’est dommage car en termes de technicité, MOONREICH sont précis dans ce qu’ils font et avec une prestance irréprochable sur scène. Alors peut-être qu’encore une fois le cadre n’est pas adapté et même si certains ne semblent pas gêné d’assister à un concert du groupe en plein jour avec un soleil de plomb (et heureusement qu’on peut trouver des coins d’ombres), d’autres peuvent garder une certaine réserve. Cela étant dit, le groupe arrive quand même à capter avec la noirceur de sa musique qui se veut oppressante.

HYSTERIA (Eye Stage)

On revient au Death Metal avec les Lyonnais d’HYSTERIA. Le combo arrive sur scène pour nous asséner une nouvelle dose de sons brutaux, écrasants et martiaux. Et malgré tout ça, ils arrivent quand même à partir sur des passages un peu plus mélodiques. Le public ne tardera pas à répondre aux assauts du combo, se déchaînant une fois de plus sur un death metal bien old-school (oui encore !). Les planches de la Eye Stage n’ont jamais autant tremblée qu’aujourd’hui avec des formations comme celle-ci, toujours généreux en technique et en acharnement que ce soit sur les cordes des guitares, les tomes et les caisses de la batterie et les dissonances dans les micros. HYSTERIA nous a convaincu par un tel déferlement de puissance, et preuve en est que la scène Française à son lot d’excellents groupes.

Juste avant que le set des Ramo ne commencent, c’est l’heure de la remise de la guitare et voici quelques photos de ce petit moment de convivialité + deux photos du public.

LES RAMONEURS DE MENHIR (Menn’s Stage)

On vous parle rarement de Punk sur WTH, c’est donc une bonne occasion avec les plus Bretons des keupons, LES RAMONEURS DE MENHIR. Si on met de côté l’aspect politique des sujets abordés, on ne peut qu’apprécier le rythme des morceaux et surtout de pouvoir entendre des instruments traditionnels comme le biniou kozh et la bombarde, ce qui caractérise le son du groupe et ses origines, sans oublier les chansons chantées en Breton. Hermat ! Et au moins le son est vraiment nickel. Par contre, ce qui peut être lassant, c’est le rythme des chansons qui restent sur la même lancée, d’autant que le groupe joue sans batteur, avec une boite à rythme. Ceci dit ce n’est pas plus mal car un batteur s’ennuierait à jouer à peu près les mêmes lignes de batterie. Mais c’est quand même suffisant pour faire bouger le public, surtout lorsque nous ressortent de quoi danser la gavotte avec Menez Daou, et grosse réaction sur la reprise de Porcherie des BÉRURIER NOIR. Après cette ambiance festive, place au dernier groupe de la Eye Stage.

NO RETURN (Eye Stage)

Il s’est écoulé 10 ans depuis la dernière fois que j’ai vu NO RETURN, au Triel Open Air 2013. Il y a eu plusieurs de changements de line-up depuis, surtout de chanteur et à l’époque c’était L. Chuck qui œuvrait derrière le micro mais il fut vite remplacé par Mick Caesare (DESTINITY) jusqu’en 2020 où on verra le retour de Zuul, chanteur du début des années 2000 et qui ne restera dans le groupe finalement que 3 ans et en 2023 on retrouve le chanteur Moreno Grosso qui était là de 2003 à 2010. Mais celui qui reste indéboulonnable au sein du groupe c’est bien entendu le guitariste Alain Clément  qui sera acclamé dans le public.

Pour ma part, NO RETURN aurait eu une meilleure place en Menn’s Stage car en termes de jeu, de prestation, le groupe nous balance toute l’étendue de sa puissance scénique et ne se ménage pas pour montrer son statut de pointure de la scène française, alternant entre morceaux de son dernier album Requiem et des titres plus anciens. On sent que Moreno a bien repris ses marques, invectivant le pit qui ne rate pas une minute pour s’entrechoquer. NO RETURN nous a donné une leçon de thrash/death dont on se souviendra, autant que nos nuques.

ROTTING CHRIST (Menn’s Stage)

Le fest arrive à son terme et ce sont aux Grecs de ROTTING CHRIST que revient la charge de la clôture avec un Sakis Tolis au mieux de sa forme. (Lire la suite).

Ainsi s’achève ce MENNECY METAL FEST 2023 qui aura été un millésime, pour nous comme pour l’orga. Merci Roger Wessier de Where The Promo Is de nous avoir permis de couvrir l’événement et remerciements à la mairie de Mennecy pour ce festival.

Photos : Maude Veroda