TYRANT FEST 2023 - Jour 2 // Le 9-9 Bis, Oignies - 22/10/2023
- Par Romain Dos Anjos
- Le 09/11/2023
- Dans Live-reports
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Après s’être arrêté dans un troquet Lillois pour déguster une spécialité du Nord avec nos confrères de Sounding Shivers et BGP Music Live, c’est reparti pour une deuxième journée au Tyrant Fest 2023. En plus des concerts d’aujourd’hui, c’était également l’occasion de refaire l’ascension du terril qui jouxte le site minier en compagnie d’un conteur comme l’année passée, ainsi que le spectacle pyrotechnique qui aurait dû se tenir la veille mais reporté à ce dimanche pour cause de vent. Mais pour l’heure, place au premier groupe du jour.
PLEBEIAN GRANDSTAND (Métaphone)
Ce sont les Toulousains de PLEBEIAN GRANDSTAND qui ouvrent le bal avec leur Black Metal expérimental, en particulier quand on entend le premier titre avec des sonorités électroniques un peu distordues assez surprenantes mais à la seconde où les premiers blasts arrivent, les réactions deviennent assez positives. Le groupe propose quelque chose d’atypique, une approche avant-gardiste du Black Metal avec des éléments qu’on peut retrouver dans le mathcore. On notera une certaine rage dans les screams du chanteur qui semble frénétique comme s’il voulait en découdre. Une fois de plus, c’est une expérience live qui mérite d’être vécue.
QUEEN(ARES) (Auditorium)
Du côté de l’intimiste Auditorium, c’est QUEEN(ARES) qui est en charge de réveiller cette salle. Avec leur Post-Metal assez prenant, ce groupe issu de la scène locale semble à l’aise malgré la proximité avec le public. Musicalement, comme tant d’autres formations du style, nous sommes à la croisée de la brutalité avec des riffs bestiaux à la douceur avec des mélodies atmosphériques. On a l’impression que le groupe débarque d’un monde dystopique apportant une solution salvatrice. Mais le court set ne permet pas forcément d’entrer totalement dans l’univers du combo, mais le show est bien tenu, et une chose est certaine, il n’y aura aucune hésitation pour les revoir et en découvrir un peu plus sur cette formation que je vous recommande de suivre.
CONJURER (Métaphone)
Voilà un groupe capable de réconcilier un non-fan de Doom avec le style car CONJURER ne fait pas que jouer des riffs lents et lourds. La variété des sonorités générées par le combo peut faire changer d’avis. On apprécie les riffs percutants et le duo de voix gutturales qui se complète. Les Anglais originaire de Rugby transforment bien l’essai car le public semble bien réagir à leur jeu. Chaque titre ne nous ennuie pas, CONJURER propose le meilleur de sa discographie, de quoi faire plaisir aux fans et en gagner de nouveaux. Le guitariste viendra même growler sans micro, un moment dont on se souvient facilement, surtout avec un growl dont le timbre n'est pas sans rappeler le chanteur d’AMON AMARTH ou celui d’OMNIUM GATHERUM. Pour ma part, CONJURER est une de mes bonnes découvertes personnelles du Tyrant 2023.
VIRGIL (Auditorium)
C’est une autre belle découverte car VIRGIL avec leur Blackened Death teinté de mythologie. Je vais encore vous dire qu’ils auraient été mieux placés au Métaphone mais la taille de la salle ne les empêche pas de nous offrir une prestation de qualité. Les avoir à l’affiche reste un bon éclairage sur la scène locale, le groupe étant originaire du Nord de la France où nous sommes. Le set est court mais suffisant pour se faire une idée sur le combo et on reste estomaqué de voir un tel niveau de puissance, tant dans les riffs que dans les ambiances. Armé de son dernier album en date Archeron, VIRGIL nous auront mis une grosse claque auditive, ce qui leur vaudra une ovation bien méritée.
KRONOS (Métaphone)
En découvrant l’affiche et le style dans lequel évolue KRONOS, le Brutal Death, forcément nous répondons présent. C’est une reformation à laquelle on assiste car le groupe était séparé depuis 2017. Ce retour avec le line-up historique s’est fait dans le cadre des vingt ans de l’album Colossal Titan Strife. Et nous ne sommes pas déçu avec le combo qui nous livre un set puissant et lourd, une batterie martelée aussi bien que la basse dont les grosses cordes font résonner un son massif. On remarque vite un certain équilibre dans la musique du groupe qui acène ses riffs destructeurs associés à la voix gutturale du chanteur. On peut dire que les musiciens n’ont rien perdu de leurs techniques. Cet anniversaire d’album a été célébré comme il se doit et au vu de la réaction du public, c’est un retour gagnant. Et comme tant d’autres formations à être séparées et revenir quelques années après, on ne peut qu’espérer que KRONOS reparte en studio pour nous concocter du nouveau.
LA HORDE D’EMERIASS (Esplanade)
Comme à chaque Tyrant Fest, en plus des concerts, le festival propose d’autres choses tout aussi intéressantes comme un spectacle de feu, l’occasion de faire connaître LA HORDE D’EMERIASS, un collectif spécialisé dans les combats de feu et le maniements d’armes enflammés. Chaque artiste est présenté par une voix lourde façon Mortal Kombat et ça commence avec une danseuses qui maniera des éventails infernaux. S’en suivra un numéro de lance enflammée époustouflant puis un combat entre deux artistes avec des épées de flamme. Ce qui est incroyable ce sont les mises en scène comme une performeuse qui portera des ailes de feu, sans compter les prestations de jonglages réalisées avec brio et on y verra le feu sous d’autres formes comme les étincelles. Chaque tableau est millimétré et plus on avance dans le show, plus les numéros en deviennent surprenants. Leurs maîtrises de cet élément qui peut être à la fois réconfortant et destructeur est franchement remarquable. LA HORDE D’EMERIASS comporte des artistes de talents qui nous auront ébahie tout au long du spectacle qui aura été une véritable prouesse technique. Attention, à ne pas tenter de reproduire à la maison !
LES CONTEURS DE THOT : Julian Delgrange (Terril 110)
Comme chaque année, le Tyrant Fest organise une rando à côté du 9-9 Bis, avec l’ascension du Terril 110 que jouxte le Métaphone. Ces collines artificielles qui sont en fait une accumulation de résidus miniers, ici de charbon. Munis de torches enflammées, nous sommes une bonne trentaine à faire cette balade nocturne tout en écoutant un des Conteurs de Thot, Julian Delgrange, qui nous narrera une version un peu plus fantaisiste de l’histoire d’Adam et Eve. Chaque chapitre sera raconté au fur et à mesure de l’ascension et le dernier sera évidemment raconté au sommet du Terril. On est d’ailleurs impressionné de voir la capacité de Julian a raconté son histoire tout en jouant certains personnages si bien qu’on a l’impression d’assister à une pièce de théâtre. Depuis le terril, la vue est splendide, aussi c’est un site que nous vous recommandons chaudement.
MANTAR (Métaphone)
Nous voilà redescendu du Terril pour assister au set de MANTAR qui a déjà commencé. Ce groupe a la particularité d’avoir que deux membres, un chanteur/guitariste, Hanno et un chanteur/batteur, Erinc. Sur scène, les deux musiciens se font face pour se donner la réplique et c’est une configuration assez étonnante, surtout avec une batterie placée latéralement plutôt qu’elle ne fasse face. Très vite, le duo surprend et arrive à nous convaincre avec leur Sludge teinté de Black Metal. Le plus impressionnant c’est cette capacité d’envoyer des morceaux plus efficaces les uns que les autres alors qu’ils ne sont que deux et qu’ils font tout aussi bien qu’un groupe de 4 ou 5. MANTAR c’est une bonne expérience à vivre en live, même si la configuration ne donne rien de plus que deux musiciens qui jouent leur musique. Mais ça vaut quand même le détour.
BÖLZER (Métaphone)
On termine avec un autre duo, et cette fois la batterie sera placée en arrière et le chanteur/guitariste Okoi Jones sur le devant de la scène. Il a été triste de voir la salle se vider pour le duo, en cause cette polémique autour d’Okoi qui aurait des svastikas de tatouer sur le corps alors qu'il ne s'agit pas du symbole nazi. Tout comme MANTAR, le duo se suffit à lui-même et le plus surprenant reste le nombre de corde de la guitare d’Okoi, pas moins de 10 ! Car oui, il faut bien compenser la basse inexistante chez BÖLZER. Chaque morceau se succède et pour ceux qui ne connaissent pas les titres, on notera quand une certaine lassitude et cette impression que tous les morceaux se ressemblent. Néanmoins, le duo Suisse réussi à convaincre et bien que la redondance soit de mise comme MANTAR car là aussi, il se passe juste deux mecs qui jouent leur musique mais quand en étant la qualité des morceaux, et BÖLZER aura convaincu le peu de personnes resté pour cette tête d’affiche.
C’est ainsi que se termine le TYRANT FEST 2023, une très bonne affiche et un événement qui mérite d’être perpétré chaque année. Merci aux organisateurs du festival et remerciement à Justine Flahaut pour les accréditations. Hail Tyrant !
Photos : Maude Veroda
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